Sujet :

Contre la langue française en perdition : la grève de l'anglais

Date :

05/12/2013

Envoi d'Élisabeth Lambert  (courriel : elisabeth.lambert94(chez)orange.fr)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

La langue française en perdition

Dans le film Gavity deux astronautes bravent l'apesanteur. Une publicité pour du café pose la question "What else ?" Une marque de maquillage propose pour les cils "Passioneyes"... Le Monde/Style titre un sujet sur les boulettes de viande : "Les meat balls dans l'assiette"....

Michel Serres et Michel Polacco parlent du français, et le philosophe et académicien pourfend le franglais.

 

Source : franceinfo.fr,  le dimanche 10 novembre 2013

Possibilité de réagir sur :

http://www.franceinfo.fr/education-jeunesse/le-sens-de-l-info/le-francais-1206657-2013-11-10

 

 

  Michel Serres et la grève de l'anglaisDe cette intervention de Michel Serres, retenons l'idée qu'il a lancée :

Faisons la grève de l'anglais !

(À méditer. Peut-être l'occasion d'un nouveau tract pour l'Afrav ?

Faites-nous part de vos suggestions, idées ou propositions.)

 

 

 

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Réaction de Mme Lambert :

En effet, il est insupportable de voir autant d'anglais dans un pays qui n'est pas anglais. Mais les journalistes ne parlent jamais de l'esperanto qui fonctionne bien. Je l'ai utilisé moi-même en Chine, Brésil, Cuba, Angleterre, Canada, É-U-A, Inde, Pologne, Russie, Grèce, Italie, Allemagne, Croatie, Irlande, Suisse, Danemark, cela gênerait-il les journalistes d'en parler ? Imposer l'anglais à tout un pays qui n'est pas anglais est une honte, et l'imposer à des enfants qui ne savent ni lire ni écrire dans leur propre langue et qui ne sont pas Anglais, est encore plus honteux !

 

Réaction de M. Saladin :

Votre émission m’amène à formuler quelques points : 1) Le titre semble entériner une situation, c’est dommage 2) Pas un mot sur ce qui est la cause de la perte de position du français. Pourquoi ? 3) La cause, c'est la guerre des langues : une guerre qu'ont déclaré au monde entier les États-Unis d'Amérique à la fin des années 40 pour leur seul intérêt. 4) Michel Serres a raison de pourfendre le franglais, mais pourquoi ne comprend-il pas que l’anglo-américain comme langue véhiculaire ne peut conduire qu’à ce qu’il dénonce fort justement ? 5) Quid de l’espéranto, une langue internationale qui fonctionne pourtant très bien

 

Quelques réflexions sur la grève de l’anglais de Michel Serres, par :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/quelques-reflexions-sur-la-greve-142794

Après que l'année dernière une polémique sur l'enseignement en anglais dans l'enseignement supérieur ait été vite désarçonnée par les médias à coup de «aon n'a pas le choix », « l'anglais c'est vital », « on est les plus nuls an anglais », un nouveau cri d'alarme vient éveiller les consciences.

C'est dans un entretien avec la Dépêche du Midi que le philosophe et enseignant à l'université de Stanford Michel Serres critique l'omniprésence l'anglais en France. Ainsi il propose un boycott des marques et produits qui utilisent à outrance l'anglais quand ils pourraient traduire leurs slogans. Au delà de cette proposition d'activisme pratique, Michel Serres envisage l'anglais comme une langue de riche, à l'inverse de la langue de pauvre qu'est le français.

La proposition de refus des compagnies abusant d'anglicismes ou carrément de phrases en anglais semble plus être de l'ordre de l'opération coup de poing que d'une action durable. Même si les propos de Michel Serres sont très louables, dans le fond ils ne me semblent pas mûrement réfléchis.

Ainsi, quand il dit que l'anglais est celle des riches, il a relativement tort : on compte beaucoup de pauvres avec anglais comme langue maternelle dans le monde, et même en France, des gens peu aisés peuvent maîtriser l'anglais aussi bien voire mieux que des gens aisés par une consommation culturelle anglophone.

Par contre il est vrai que l'anglais est l'une des composantes qu'utilise la classe dominante pour assoir son pouvoir. Ainsi la maîtrise de l'anglais est de plus en plus nécessaire pour accéder à des postes de responsabilité, que ce soit dans l'entreprise ou dans l'État.

En fait l'analyse que Michel Serres fait de l'anglais et de sa situation est biaisée, ainsi, en déclarant « Je suis d’accord qu’il y ait une langue de communication, il y en a toujours eu une », il légitime la cause première des conséquences qui l'indignent. En effet, si l'anglais s'immisce peu à peu partout dans la société française, c'est lié à sa place prépondérante comme langue de communication accompagnant le phénomène de mondialisation. L'anglais parvient donc même toujours plus à être utilisé dans des situations n'impliquant pas de communication internationale (comme dans les publicités françaises par exemple), car il représente une ouverture au monde et un développement des opportunités.

Et tous les problèmes (l'anglais supplantant les langues nationales comme langues d'enseignements et langues scientifiques, les anglicismes..) viennent du fait qu'un consensus s'est créé au fil du 20e siècle autour de l'adoption de l'anglais comme langue internationale. Et quand la France, en 1922, a voté à la Société des Nations (SDN), ancêtre de l'ONU, contre l'adoption de l'espéranto comme langue internationale, on se dit qu'elle l'a bien cherché, la suprématie de l'anglais.

(...)  

 

 

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