Voici un article pris sur le forum de l'UBB (Union des Bretons de Belgique), un article qui réjouit les nationalistes basques et bretons : Par ailleurs, le « Courrier international » semble avoir pour vocation première de reprendre tout ce qui peut ridiculiser la France et le français...
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Courrier international - n° 798 - 16 févr. 2006 Dossier : L'art d'être belge LANGUE - Le français ? Non merci ! Pourquoi, lorsqu'on est flamand, se donner la peine d'apprendre le français pour communiquer avec ses compatriotes ? Le point de vue, non dénué de mauvaise foi, de l'écrivain Tom Naegels. Les Flamands ne savent pas parler français. Et, apparemment, c'est un problème, parce que, dans notre économie mondialisée, certains métiers exigent que l'on entre en contact avec des francophones. L'esprit simple que je suis, se dit que, dans notre économie mondialisée, on entre aussi en contact avec des Chinois et des Japonais, des Arabes et des Turcs, des Polonais et des Mongols, et que tout cela ne pose pas de problème puisque tous parlent anglais et que, si ce n'est pas le cas, on s'arrange toujours pour trouver une solution. Mais bon. Les Français veulent que tout le monde parle français. Il y a apparemment quelque chose de spécial avec cette langue. Pas tellement parce que c'est la langue de nos voisins - l'allemand est aussi la langue d'un de nos voisins, et personne ne trouve grave que pratiquement aucun Flamand ne parle allemand -, mais parce que. Oui, pourquoi au juste ? Parce que nous vivons dans le même pays ? Cela a-t-il une importance dans une économie mondialisée ? Je n'aime pas le français. Ç'a commencé quand, pour un devoir à l'école, j'ai éreinté un livre français et j'ai été recalé pour ça (voilà une chose qui devrait arriver plus souvent : punir un critique qui a éreinté quelque chose). « Et qu'est-ce que tu aimes bien lire ? », explosa mon prof en colère. J'ai alors fait la liste de tout ce que je lisais : Martin Amis, Joseph Heller, Hugo Claus, Remco Campert, Gust Gils. « Ah oui ! », a-t-il grommelé, embêté. « Des livres comme ça, ils n'en ont effectivement pas en français.» D'où mon image du français : c'est une culture dans laquelle il ne se passe rien d'intéressant. Je ne parle pas bien le français. Je connais un tas de mots, comme superchouette*, c'est vache quand même* et, depuis peu, racaille*, mais je ne m'en souviens jamais au bon moment et je ne peux certainement pas les relier en une phrase qui ait un sens. Je trouve cela dommage. Trois fois j'ai commencé à prendre des cours du soir. Mais chaque fois j'ai abandonné : tout de même, quelle langue horriblement abrutissante ! Exemple. Nous suivons un cours du soir. J'ai travaillé toute la journée et j'ai dû faire de gros efforts pour me traîner jusque-là. Nous faisons un exercice oral : « On va rigoler maintenant, hein. Hi, hi, hi, ça va être marrant ! » On nous donne un sketch sur un homme qui veut prendre le bus pour Caen et qui n'arrive pas à s'expliquer parce que le vendeur au guichet confond la ville de Caen et le pronom interrogatif « quand ». Et ça les fait rire, les Français ! D'où mon image du français : c'est une culture dans laquelle on éclate de rire pour des jeux de mots minables. Un autre texte tourne autour de la confusion entre «atantea» et « tente ». L'un demande s'il emmène** sa tante en vacances et l'autre, pensant qu'il a dit « tente », lui répond : « Oui, elle est vieille et on va la mettre dans le coffre. » Et ils rient de ça ! Juger une culture sur la base de petits textes de cours du soir est injuste, je sais*. Je me rends donc parfois par sens du devoir à un spectacle en français. Le dernier était Allah Superstar, joué par l'acteur bruxellois Sam Touzani. Dix minutes après le début du spectacle, je pensais déjà : « Damn, une pièce française. » Chaque histoire est soulignée par de grands gestes des bras, chaque blague est annoncée par une courte pause (c'est ici qu'arrive le clou du spectacle !) et clôturée par une mimique beaucoup trop expressive (riez tous !). Et, saperlipopette, que c'était lent ! On se dit : ce gars est une personne d'origine étrangère, il doit quand même avoir une certaine street credibility. Mais non, hélas, c'est sans doute bien ça : les allochtones francophones sont avant tout des Français. Déjà rien que la phrase d'ouverture : « Moi, ce que je veux, c'est être star de cinéma ou comique à la mode. » À la mode* ! Ils arrivent même à donner un son minable à leur mot pour dire "hype" (note de l'Afrav : branché, en français). Ce type est supposé jouer un dangereux terroriste ; il est là en costume à faire des claquettes ! Et quand il dit niquer*, il roule les yeux parce que l'expression « zut, zut », c'était déjà osé. Il est vraiment difficile de trouver le français superchouette*. Le français est fait de sons nasillards, continuellement geignards. Une amie allemande me disait récemment : « Ces Français ne mettent pas de pause entre leurs mots ! » ; ça, « c'est quand mêmeeeu bizarreeeuu* ». Le français, ce sont des filles avec des petits foulards, des filles blondes coupées au carré qui donnent l'impression de participer aux éliminatoires de Miss Belgian Beauty. Mon sens de la contradiction va si loin que je trouve Michel Houellebecq brillant quand il est traduit et ridicule en version originale. Houellebecq en français, c'est un jésuite qui se prend pour un punk. Même s'il est fin, s'il a un esprit d'à-propos, s'il est énormément intéressant : la langue ne s'y prête pas. Il pourrait même écrire en latin, ça serait tout aussi abrutissant.
Je veux bien essayer d'apprendre le français. Je suis sûr que je
me trompe. Qu'il se passe des choses fantastiques en français. Mais
il faut passer par tant de misères pour les trouver ! Je veux bien faire
plus de sport. Lire les trois cents livres que j'ai achetés. Et même écrire
encore un peu. Peut-on encore revenir en arrière après trente ans de déceptions
et de préjugés ? Même quand c'est l'économie mondialisée qui le
demande ? ** Note de l'A.FR.AV : S'il y a le mot « emmène », c'est forcément une personne, puisque, comme tout le monde le sait, on apporte quelque chose, on emmène quelqu'un.
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Gardiens de la langue « En Belgique aussi, les néerlandophones sont sourcilleux avec leur langue », écrit l'eurodéputé socialiste et ancien journaliste Gyula Hegyi dans un point de vue publié dans le quotidien hongrois Népszabadság. Écrivant sur le fait que la ville de Rotterdam vient d'imposer l'usage du néerlandais dans ses rues, l'auteur constate que « de temps à autre on voit paraître dans la presse flamande des articles ironiques sur l'activité des "gardiens de la langue" dans les écoles ». « Le royaume a beau être bilingue, explique Hegyi, les immigrés n'y apprennent en général que le français. Et parce que dans de nombreuses écoles bruxelloises la majorité absolue des enfants est d'origine arabe, turque ou africaine, beaucoup de parents francophones inscrivent leurs enfants dans des écoles flamandes. Mais ces écoles interdisent souvent que les élèves parlent une autre langue que le néerlandais, même pendant la récréation. Pour contrôler le bon respect de la réglementation, des "gardiens de la langue" sillonnent les cours d'école ». Pour cet observateur, une telle politique, ainsi que la mesure rotterdamoise sont « les signes de méfiance et de renfermement qui ne cessent de se manifester dans cette Europe occidentale ouverte et accueillante en laquelle nous avons si longtemps cru. Un processus qu'il faut voir et qu'il faut comprendrea».
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Pour écrire à l'UBB : unvaniezh-bretoned-bro-veljik-owner@yahoogroupes.fr
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