Sujet :

Eva Joly et les ethno-régionalistes !

Date :

01/09/2011

De Georges Gastaud  (courriel : gastaudcrovisier2(chez)wanadoo.fr)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

 

Merci de prendre connaissance de ce communiqué de l’association COURRIEL au sujet de récentes déclarations de Mme Eva Joly s’attaquant à la prétendue « hégémonie » du français. Un proverbe russe affirme que « la souris ne connaît pas d’animal plus dangereux que le chat ». Mme Joly qui, pour complaire à ses amis euro-régionalistes adversaires des vilains « jacobins », se déchaîne contre l’hégémonie du français ne veut pas voir l’hégémonie totalitaire, non de la langue de Shakespeare, mais DU TOUT-AMERICAIN PATRONAL qui déferle sur le monde en général et sur la France en particulier. Et pendant que la « belette » francophone et les « petits lapins » des langues régionales se chamaillent absurdement au lieu de s’unir pour faire front ensemble, le Raminagrobis du Wall Street English mondialisé s’apprête à dévorer tout le monde…

Merci donc de diffuser ceci car il y a une véritable conspiration du silence de la part des médias sur l’arrachage linguistique en cours de l’ensemble des langues nationales au profit du tout-anglais. À l’avantage des peuples et des classes populaires, ou bien au seul profit de l’oligarchie capitaliste et de son hégémonie planétaire ?

 Georges Gastaud,

 Président du COURRIEL (http://www.courriel-languefrancaise.org/)

 

 

 

L'association ALF (http://www.avenir-langue-francaise.fr/index.php?lng=fr) partage votre opinion. 

Les langues régionales étaient en effet les langues du peuple il y a un siècle, mais ce n'est plus le cas à présent. La langue du Peuple est la même que celle de la République, c'est le français commun. Même dans les régions où une langue régionale était couramment parlée il y a trente ou quarante ans, le français est désormais la langue maternelle de tous. Par un retournement de situation historique, les langues régionales tendent de plus en plus à être affaires de lettrés. La situation à laquelle Madame Joly fait référence ne correspond plus à la réalité. 

Certes, il serait souhaitable de maintenir et revitaliser les langues régionales - et personnellement je le souhaite ardemment-, mais pas en les opposant à la langue française. 

Il serait admissible de proposer un apprentissage de la langue locale dans les régions où une langue locale fut parlée historiquement (et pourquoi pas aussi de ces langues "extra-territoriales" que sont l'amazigh, le wolof, l'arménien etc., sous réserve que les conditions soient strictement définies), mais cet apprentissage ne devrait évidemment pas passer avant celui du français. Et cette possibilité à but exclusivement culturel devrait être radicalement distinguée de l'organisation politique. 

Mêler le politique et le culturel serait non seulement anachronique, mais tendrait à diviser la Nation politique en unités régionales artificielles, séparées et opposées par un passé ré-inventé (tiens ! on pourrait proposer d'enseigner le norrois en Normandie). 

Dans cette affaire comme dans tant d'autres, Madame Joly, et les Verts en général, agissent conformément aux intérêts de l'oligarchie mondiale. Qu'ils soient sincères et manipulés, ou fourbes et manipulateurs, ne nous intéresse pas. 

 

Christian Darlot,

Administrateur à d'ALF (http://www.avenir-langue-francaise.fr/index.php?lng=fr)

 

 

 

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Communiqué du COURRIEL,

Collectif Unitaire Républicain de Résistance, d’Initiative

et d’Emancipation Linguistique.

 À propos des déclarations de Mme Eva Joly

 

 

Association progressiste et internationaliste de résistance au tout-anglais impérialiste, le COURRIEL dénonce les déclarations peu responsables d’Eva Joly qui, participant à un congrès de groupements régionalistes et/ou séparatistes réunis à Mouans-Sartoux, a vitupéré la prétendue « volonté hégémonique (sous-entendu : de l’État) d’imposer l’unique langue française ».

 

La candidate d’Europe-Écologie devrait s’informer plus sérieusement sur la situation de plus en plus contestée et malmenée du français dans notre pays. Enseignes commerciales, presse « féminine », recherche, universités et grandes écoles, grandes entreprises, lycées publics et privés (où la réforme Chatel multiplie les enseignements, - anticonstitutionnels -, des « disciplines non linguistiques » en anglais), pub, chanson, cinéma, armée française (dont certains corps effectuent leurs prises d’armes dans la langue de l’OTAN !), la France vit une situation de BASCULEMENT LINGUISTIQUE scandaleusement antidémocratique (quand donc notre peuple a-t-il été consulté sur l’avenir de sa langue ?). Loin d’être hégémonique, la « langue de la République » (article II de la Constitution) est méthodiquement arrachée à l’avantage du tout-anglais entrepreneurial. Quant à la loi Toubon de 94, elle est systématiquement piétinée par une bonne partie du patronat dans la totale indifférence des pouvoirs publics. Soutenue insidieusement par une partie de la gauche établie, cette politique d’arrachage linguistique est promue dans les faits par l’Union européenne (au nom de la « concurrence libre et non faussée », ce vecteur mondial du tout-anglais), par le gouvernement pro-américain de Sarkozy et par ses inspirateurs du CAC-40 et du MEDEF (on se souvient du "time to change !" de « France »-Telecom et du "ready for the future" de Lady Parisot). Très logiquement, cette politique qui profite à l’oligarchie mondialisée, nuit gravement aux classes populaires, - travailleurs immigrés inclus -, ainsi qu’aux couches moyennes, dont la langue maternelle ou d’usage est systématiquement dévaluée à l’avantage des "English mother tongue" qui fleurissent illégalement dans les offres d’emploi.

 

Au lieu de se battre contre la prétendue hégémonie d’État du français en arguant de la défense fort légitime des langues régionales, Mme Joly ferait bien de commencer par défendre l’ensemble des langues nationales, français, italien, allemand, espagnol, norvégien, etc. ; car toutes ces langues sont gravement menacées par le totalitarisme linguistique d’une euro-mondialisation pilotée par l’impérialisme américain et ses multiples relais « européens ». Il est facile de se documenter à ce sujet en lisant les travaux du grand linguiste Claude Hagège.

 

Ainsi, au lieu de dénoncer le méchant État jacobin qui imposerait le français (sic), Mme Joly devrait examiner les lois Pécresse et Chatel qui promeuvent illégalement l’anglais à la place du français de la maternelle à l’université en passant par les « disciplines non-linguistiques » du lycée, en violant grossièrement la loi de 1994 qui stipule que « le français est la langue de l’enseignement ». Mme Joly, qui a été juge « au nom du peuple français », serait-elle totalement insensible à ce viol grossier de la loi, de la constitution, de l’état de droit, de la démocratie? En réalité, l’État UMP actuel est entièrement inféodé aux groupes de pression qui prônent le tout-anglais ; sans aucun mandat du peuple, le pouvoir sarkozyste promeut la langue unique dans l’enseignement secondaire et supérieur et détruit impitoyablement la langue maternelle de l’immense majorité des citoyens de notre pays et d’une majorité d’ouvriers immigrés issus de l’espace francophone. Circonstance aggravante, ce basculement linguistique dont les preuves sont accablantes pour peu qu’on veuille bien ouvrir les yeux et rompre avec le politiquement correct, est dissimulé aux Français, tout débat sur l’arrachage linguistique de leur langue nationale étant censuré par les médias (pas un média d’importance nationale n’a seulement signalé la manifestation internationale du 18 juin organisée en Paris en présence de nombreuses personnalités pour défendre et promouvoir la langue française !).

 

Quant à la manière dont Eva Joly oppose les langues régionales au français, - langue commune de la République mais aussi langue de la francophonie internationale parlée sur cinq continents -, elle n’a rien d’innocent politiquement : Mme Joly n’a pas hésité en effet à courtiser certaines organisations séparatistes présentes à Mouans-Sartoux qui rêvent de balkaniser le territoire national au nom de l’euro-régionalisation (peut-être peut-on excepter les indépendantistes basques, que l’U.E. ne porte évidemment pas dans son cœur…), Mme Joly, qui se déclare écologiste, devrait pourtant se soucier de défendre la diversité des langues, NATIONALES et régionales, tout aussi fort qu’elle défend la biodiversité : en quoi l’éviction en cours, - de l’allemand en Allemagne, de l’italien en Italie, du français dans les pays francophones -, et tout cela au profit de la langue unique de la finance mondiale dans la totalité des activités « de prestige », serait-elle moins grave pour la « diversité culturelle que la disparition d’une espèce de papillon n’est grave pour l’avenir de la biosphère ?

 

Courriel ne voit pour sa part aucune contradiction de principe entre la défense du français et la nécessaire promotion des langues régionales pour peu qu’elle s’opère clairement dans le cadre républicain et laïque, et qu’elle ne serve pas de paravent à des politiques euro-séparatistes parfaitement réactionnaires, tant elles sont porteuses de division de la classe ouvrière et du peuple de France. Et pourquoi ne pas également parler des langues de l’immigration ouvrière, arabe, berbère, wolof… qui sont gravement sous-enseignées dans notre pays, y compris dans les localités où existe une forte demande potentielle ? Pourquoi ignorer l’enseignement de l’espéranto qui, par-delà les débats légitimes qu’ils suscite, a le mérite de proposer sa solution à la question de la communication internationale en évitant de favoriser la langue d’un Empire qui domine outrageusement la planète sur les plans économique, politique, médiatique, militaire et culturel ? Et qui ne voit que si le « tout-anglais » parvenait à refouler les langues nationales dans l’espace « domestique » en accaparant tous les domaines de prestige, les langues régionales seraient éradiquées en une ou deux générations (qui peut le plus peut le moins !) ?

 

La réalité de l’« écologisme » linguistique de parade dont fait montre Eva Joly, c’est que derrière la défense des « faibles », il promeut en réalité la dangereuse et dictatoriale intégration capitaliste européenne, antinomique de toute diversité culturelle, avec sa langue unique qui détruit toutes les cultures nationales et régionales d’Europe (chanson, cinéma, etc.) de la Norvège à l’île de Chypre, comme le dénonçait récemment l’académicien Michel Serres dans un article défendant la « langue du peuple » et appelant à résister aux « collabos de la pub et du fric » (journal Sud-Ouest du 10 mai 2011).

 

Oui à la langue française, langue de la République, oui aux langues dites régionales, patrimoine de toute la nation, non à leur instrumentation par ceux qui veulent démanteler la république pour mettre en place une Europe supranationale des régions définitivement à la merci de Wall Street, non à l’ennemi principal de toute diversité culturelle qui est, non pas la langue de Césaire, de Félix Leclercq, de Fanon, d’Henri Alleg, etc., mais le totalitarisme planétaire de l’économie, de la pensée, de la politique et de la LANGUE uniques !

 

POUR LE COURRIEL, le 31 août 2011

Léon Landini, président d’honneur, ancien officier des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’œuvre Immigrée (FTP-MOI), officier de la Légion d’honneur ; Georges Hage, ancien doyen de l’Assemblée nationale ;

Georges Gastaud, philosophe, Matthieu Varnier, chercheur scientifique, Guillaume Beauduin, syndicaliste, Martine Rafflin, membre du bureau, Gaston Pellet, animateur du site du « Manifeste progressiste pour la langue française ».

 

 

 

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Eva Joly défend l'autonomie des régions

La candidate EELV à la présidentielle s'est également prononcée en faveur de la reconnaissance des langues régionales.

 

 

Eva Joly a été ovationnée samedi lors de l'université d'été de neuf partis régionalistes et autonomistes.

© Guillaume Bonnefont / Maxppp

 

 

La candidate Europe Écologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle, Eva Joly, a été ovationnée samedi lors de l'université d'été de neuf partis régionalistes et autonomistes, en promettant notamment de défendre les langues régionales menacées. « Êtes-vous d'accord pour accorder l'autonomie à la Corse ? » lui a demandé une militante corse de Régions et peuples solidaires (RPS), qui fédère les neuf partis français. Eva Joly, qui défend « une Europe fédéraliste des régions », a rétorqué : « Nous voulons aussi des régions autonomes. »

Son parti défend ainsi pêle-mêle, « la réunification de la Bretagne » (par le rattachement de la Loire-Atlantique), « l'autonomie basque » (d'une région pouvant aller de l'Espagne à la France), ou encore « une collectivité territoriale unique de la Corse ». « Nous voulons que chaque région puisse avoir un statut différent en fonction de ses revendications », a-t-elle affirmé, sous les applaudissements soutenus de 150 « régionalistes » réunis à Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes). L'eurodéputée franco-norvégienne, qui enseigne en Norvège dans une université créée pour la minorité samie, proposera également, si elle est élue, « la reconnaissance des langues régionales ». 
 

« Hégémonie de la langue française » (Eva Joly)
 

Elle dénonce en France « la volonté hégémonique d'imposer l'unique langue française » et « les poursuites contre des maires qui s'expriment dans une autre langue ». Selon elle, « on ne peut pas imposer l'enseignement des langues régionales, mais on peut imposer l'offre ». Pour sauver certaines langues menacées, « il faut que, dès la maternelle, il soit possible de les parler ». En phase avec les régionalistes, elle a prôné « l'abrogation » de la réforme territoriale de Nicolas Sarkozy, qui conduit selon elle à une plus grande centralisation. « La figure du préfet est une figure napoléonienne et il est temps de rentrer dans la modernité », a-t-elle lancé, en répondant à un Catalan qui souhaitait savoir s'il fallait maintenir les préfets.

Pour Eva Joly, il faut aussi « sortir de l'élitisme très centralisateur des grandes écoles ». « C'est toujours le premier de la classe qui a la parole, c'est un gâchis monstrueux. » Le RPS fédère trois partis basques, un parti breton, un alsacien, un corse, un occitan, un catalan et un savoyard. Il revendique un réservoir potentiel d'environ « 400 000 voix ».

 

 

Source : lepoint.fr, le 27 août 2011

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