Monsieur le Ministre de la culture et de la communication,

Mesdames, Messieurs les responsables des organismes français de régulation de l’offre télévisuelle et de la diffusion numérique,

 

Nous sommes de plus en plus nombreux à souhaiter vivement recevoir, en France, au moins une chaîne de télévision québécoise sur nos écrans.

Depuis quelques années, et grâce à une heureuse évolution technologique, la population française a, dans sa grande majorité, accès à une imposante offre de télévision numérique : des dizaines de chaînes, aussi bien françaises qu’étrangères, font ainsi désormais partie de notre quotidien. Chose très positive en cette époque de mondialisation, d’ouverture des frontières et d’ouverture des esprits. 

Mais cette avancée ne doit se faire au détriment des fondamentaux, à savoir, pour un public francophone, de pouvoir bénéficier de chaînes de même langue émanant de pays avec lesquels sont partagés de solides liens cultuels, économiques et historiques. 

Or, force est de constater que ce n’est nullement le cas : si nous recevons bien, et gratuitement, des chaînes nationales des pays de l’Europe de l’est et de l’ouest, de Russie, du Moyen-Orient, d’Asie, sans parler des chaînes d’information anglo-saxonnes, anglaises et américaines, aucune de leurs consœurs belges, suisses ou québécoises, en tant que telles, ne font partie de cette abondante offre audiovisuelle.

Pourtant, tout laisse à penser que la diffusion de chaînes francophones étrangères pourrait susciter un intérêt certain, et particulièrement en ce qui a trait à une chaîne québécoise, tant est grande, dans ce désir d’accès accru à l’offre télévisuelle francophone, la part qui revient à nos cousins du nord.

Les succès récents en France des multiples artistes québécois et acadiens, humoristes, chanteurs et écrivains, et les flux croissants d’étudiants et de travailleurs temporaires français qui choisissent de s’établir outre atlantique sont là pour prouver ce solide intérêt.

Contraste évident, dès lors, avec ces innombrables chaînes reçues présentement et qui demeurent dans leur immense majorité largement ignorées de nos concitoyens. Outre le fait qu’elles ne sont suivies que par une fraction seulement des communautés auxquelles elles s’adressent en priorité, elles mêmes souvent numériquement très faibles. Cela vaut également pour ces multiples chaînes françaises thématiques ou locales à audience bien limitée, car ne répondant à une demande particulière ou significative.

Certes, la chaîne francophone TV5 a le mérite de diffuser quelques programmes canadiens (parmi un bouquet d’extraits), mais elle souffre d’une capacité réduite de son offre, de l’ancienneté relative de celle-ci, et d’une audience peu fidélisée : peu de gens, en effet, du moins en France, connaissent son existence et encore moins les quelques programmes d’outre atlantique qu’elle propose. 

Le seul moyen de remédier à ce déficit de contenu et de visibilité et de consolider ce rapprochement récent entre nos deux peuples, souhaité au niveau des gouvernants, est donc de permettre la diffusion d’une chaîne généraliste purement Québécoise, telle que Radio Canada, TVA ou Télé-Québec.

Le, ou les bouquets numériques qui répondraient favorablement à cette demande populaire bénéficieraient ainsi d’un avantage compétitif certain, dont nous, association Paris-Québec (branche parisienne de France-Québec, association d’envergure nationale), et avec l’appui de multiples autres associations et réseaux, ne manquerions pas de faire la promotion active.

Il serait bien sûr souhaitable, au nom de l’égalité de traitement, que cette offre se fasse à titre gratuit, comme c’est le cas des offres étrangères concurrentes.

La diffusion d’une chaîne canadienne francophone (si possible à titre gratuit) répondrait, à notre sens, à un légitime souci d’équité et de bon sens dans le contenu de l’offre télévisuelle que nous recevons de l’étranger, notamment d’un point de vue linguistique et culturel, et mettrait en cohérence une politique officielle, qui fait de la francophonie, et de la francophonie canadienne-française en particulier, un enjeu prioritaire de notre politique étrangère, et sa réalisation concrète au profit de la population.
 

Vive l’amitié Franco-québécoise.

 

 

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