La France est souvent désignée comme mauvaise élève de l’Europe en matière de langues étrangères. Est-ce une réalité ? Pour répondre à cette question, Maria Kihlstedt, chercheur en psycholinguistique à l'université Paris Ouest Nanterre.
Même si la France est montrée du doigt en matière de langues étrangères, la situation n’est pas catastrophique, car elle est en train de changer. « La Commission européenne préconise l’apprentissage de deux langues vivantes avant l’entrée en sixième et je vois un engouement des jeunes parents pour l’apprentissage de l’anglais à un âge précoce », explique Maria Kihlstedt, chercheur en psycholinguistique à l'université Paris Ouest Nanterre.
Si les Français ont mis longtemps à vouloir apprendre une langue étrangère c’est pour une raison culturelle et historique. « Il y a beaucoup d’idées reçues qui datent du début du 19e siècle. À l’époque, pour des raisons d’uniformisation nationale, on préconisait le concept d’un État, une langue. »
Pour qu’une langue soit bien assimilée il est préférable de l’apprendre en même temps que sa langue maternelle. « Apprendre deux langues successivement ou simultanément à un âge très précoce, 3 ans ou 4 ans, a surtout des effets positifs. Le cerveau aime s’amuser et il faut faire danser les neurones. Il y a des synapses qui sont encore ouverts et qui n’attendent que d’être stimulés et activés. S’ils ne sont pas activés ils se ferment. Avant sept ans, l’acquisition est naturelle est inconsciente. »
Source : franceinfo.fr, le lundi 23 juin 2014
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Réaction de M. Régis Ravat :
Le problème, dans l'enseignement précoce des langues étrangères, ce n'est pas d'apprendre une langue étrangère, le problème, c'est d'apprendre l'anglais dans 98 % des cas. L'anglais devient alors, non plus une langue étrangère que l'on apprend pour s'ouvrir au monde, mais une langue obligatoire pour tous, que l'on apprend parce que notre système économique, social, culturel et politique est colonisé par l'idéologie anglo-américaine. Le monde occidental, va perdre ainsi toute possibilité de réactions, de créativités, d'ouvertures, de génie parce qu'il s'enferme dans la politique du tout-anglais, véritable cheval de Troie de la pensée unique mondialisée. Récemment, le concours de l'Eurovision de la chanson, nous a montré, s'il le fallait encore, combien l'anglais au niveau européen, est source d'aseptisation, de perte d'identité, de nivellement culturel, d'engloutissement dans la soupe mondiale. Alors, oui à l'enseignement des langues étrangères (au pluriel) et non à la politique du tout-anglais.
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