Sujet :

Maria Kihlstedt, une anglo-colonisée, nous donne des conseils sur l'apprentissage des langues !

Date :

26/06/2014

D' Henri Masson : (courriel : espero.hm(chez)wanadoo.fr) 

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

Maria Kihlstedt, une anglo-colonisée, nous donne des conseils sur l'apprentissage des langues !

Maria Kihlstedt, chercheur en psycholinguistiqueMerci à votre invitée, Maria Kihlstedt, d'avoir osé dire que la première langue à apprendre n'était pas forcément l'anglais. Très juste. D'ailleurs, Claude Hagège s'y oppose fermement, car ça devient un conditionnement. Un brillant philologue de l'Université de Columbia, Mario Pei, préconisait même l'espéranto :  « Des expériences montrent que l'espéranto est un excellent point de départ pour l'apprentissage des autres langues, car du fait de la simplicité de structure et des mots et phrases, il brise la résistance initiale de l'élève ordinaire monolingue et, en construisant en même temps la connaissance des mots étrangers, il procure la confiance et incite l'élève à apprendre d'autres langues. »

Pour ce qui est de la meilleure connaissance de l'anglais du côté des Allemands, il n'y a pas de miracle allemand. Une explication se trouve dans le fait que ce sont deux langues de la famille germanique, de même que l'italien est plus facile pour les francophones.

Pour ce qui est de l'anglais, je vois surtout un « engouement » dirigé qui va tout à fait dans le sens de ce qu'avaient prévu les participants de la conférence anglo-américaine qui se tint à Cambridge en 1961, une entourloupe qui visait à angliciser le monde entier, un partage du monde entre pays dominants de l'anglophonie (le « Centre »), et le reste du monde (la « Périphérie »). Pour en savoir plus, faire une recherche avec « Robert Phillipson » qui a occupé diverses fonctions au sein du British Council. Il a pu se rendre compte que l'anglais tel qu'il nous est imposé est avant tout l'outil de domination dont rêvait Churchill : « Je suis très intéressé́ par la question de la langue anglaise basique. L'utilisation généralisée de cela serait un gain bien plus durable et profitable que l'annexion de grandes provinces. » (BBC, juillet 1943, à propos du "Basic English" qui permit de faire croire au mythe de l'anglais facile.

HM

 

 

*********************

 


 

Les Français parlent-ils les langues étrangères si mal que cela ?

Apprendre les langues étrangèresLa France est souvent désignée comme mauvaise élève de l’Europe en matière de langues étrangères. Est-ce une réalité ? Pour répondre à cette question, Maria Kihlstedt, chercheur en psycholinguistique à l'université Paris Ouest Nanterre.

Même si la France est montrée du doigt en matière de langues étrangères, la situation n’est pas catastrophique, car elle est en train de changer. « La Commission européenne préconise l’apprentissage de deux langues vivantes avant l’entrée en sixième et je vois un engouement des jeunes parents pour l’apprentissage de l’anglais à un âge précoce », explique Maria Kihlstedt, chercheur en psycholinguistique à l'université Paris Ouest Nanterre.

Si les Français ont mis longtemps à vouloir apprendre une langue étrangère c’est pour une raison culturelle et historique. « Il y a beaucoup d’idées reçues qui datent du début du 19e siècle. À l’époque, pour des raisons d’uniformisation nationale, on préconisait le concept d’un État, une langue. »

Ecouter l'émission de france-Info avec Maria KihlstedtPour qu’une langue soit bien assimilée il est préférable de l’apprendre en même temps que sa langue maternelle. « Apprendre deux langues successivement ou simultanément à un âge très précoce, 3 ans ou 4 ans, a surtout des effets positifs. Le cerveau aime s’amuser et il faut faire danser les neurones. Il y a des synapses qui sont encore ouverts et qui n’attendent que d’être stimulés et activés. S’ils ne sont pas activés ils se ferment. Avant sept ans, l’acquisition est naturelle est inconsciente. »

par Bernard Thomasson

 

 

Source : franceinfo.fr, le lundi 23 juin 2014

Possibilité de réagir sur :

http://www.franceinfo.fr/emission/votre-france-info/2013-2014/votre-france-info-du-23-06-2014-06-23-2014-13-15

 

 

 

**************************

 

 

Réaction de M. Régis Ravat :

Le problème, dans l'enseignement précoce des langues étrangères, ce n'est pas d'apprendre une langue étrangère, le problème, c'est d'apprendre l'anglais dans 98 % des cas. L'anglais devient alors, non plus une langue étrangère que l'on apprend pour s'ouvrir au monde, mais une langue obligatoire pour tous, que l'on apprend parce que notre système économique, social, culturel et politique est colonisé par l'idéologie anglo-américaine. Le monde occidental, va perdre ainsi toute possibilité de réactions, de créativités, d'ouvertures, de génie parce qu'il s'enferme dans la politique du tout-anglais, véritable cheval de Troie de la pensée unique mondialisée. Récemment, le concours de l'Eurovision de la chanson, nous a montré, s'il le fallait encore, combien l'anglais au niveau européen, est source d'aseptisation, de perte d'identité, de nivellement culturel, d'engloutissement dans la soupe mondiale. Alors, oui à l'enseignement des langues étrangères (au pluriel) et non à la politique du tout-anglais.

 

À vous de réagir...

 

 

 

 

 

Haut de page