J'ai
déjà eu l'occasion, à plusieurs reprises, de faire observer que la
station balnéaire de la Baule n'était évidemment pas épargnée par
la déferlante anglomaniaque, qu'elle était même plutôt à
l'avant-garde en la matière (comme l'industrie du tourisme dans
son ensemble). Exemple récent, ce restaurant dénommé depuis peu "Queen
of the sea" (photo en pièce jointe). Lorsque des amis m'ont fait
connaître cet établissement il y a quelques années, il s'appelait
« Le Maréchal », sans doute par référence au nom de l'avenue où il
est situé (l'avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny). Il a
ensuite changé de nom pour devenir « Le loft gaulois ». "Loft"
étant un mot anglo-américain, on constatera que l'anglicisation de
la raison sociale s'est faite, cette fois, par étapes. Toujours à propos du département de la Loire-Atlantique, il y avait, le 18 juin dernier, à Nantes, une manifestation en faveur de la « réunification de la Bretagne », c'est-à-dire, du rattachement dudit département à la région de Bretagne. Parmi les slogans utilisés, on a pu remarquer ceux-ci : "Naoned e Breizh" (Nantes en Bretagne, en langue bretonne) ou encore, ce qui est beaucoup plus original, « Pays de la Loire, go out of 44a» (le quotidien Ouest-France du lundi 20 juin). On retrouve là une tendance de plus en plus répandue dans les milieux régionalistes à préférer des mots bretons ou anglais aux mots français. Une façon, sans doute, d'affirmer son identité, sa culture, son particularisme, sinon même son opposition à l'égard de l'État central (le phénomène n'est évidemment pas propre à la Bretagne, on l'observe en d'autres régions de l'Union européenne, notamment en Catalogne).
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