Sujet :

 "SeaFrance" devient "My Ferry Link" !

Date :

16/07/2012

De Jean-Pierre Busnel   (courriel : contact(chez)iab.com.fr)     

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

"SeaFrance" devient "My Ferry Link" !

SeaFrance était une compagnie maritime qui assurait les liaisons transmanches, par ferries*, entre Calais et Douvres (c'était une société anonyme détenue à 100 % par la SNCF). Confrontée à de grosses difficultés financières (concurrence du tunnel sous la Manche), elle a été placée en redressement judiciaire en 2011, le Tribunal de commerce de Paris prononçant sa liquidation en fin d'année dernière. Ses navires et les autres actifs dépendant de la liquidation ont été repris par la société Eurotunnel, tandis que l'exploitation sera confiée à une SCOP (société coopérative et participative) créée par d'anciens salariés de SeaFrance.

Mais sous quel nom se fera cette exploitation, par cette nouvelle société de droit français qui annonce, en outre, recruter l'essentiel de son équipage à Calais ? On vient d'apprendre que ce sera ... My Ferry Link. Le mot France a disparu de la raison sociale. Il était devenu gênant. Il était de trop. À la question de savoir pourquoi un nom "so british" avait été adopté, le président du directoire de ladite coopérative a répondu ceci à un journaliste du quotidien Le Parisien : « La réponse est simple : 85 % de nos passagers sont britanniques », ( http://www.leparisien.fr/economie/seafrance-devient-my-ferry-link-14-07-2012-2090180.php ).

On n'est pas obligé de croire cela. Il y a gros à parier que si le taux d'utilisation des navires par des anglophones avait été de 40 % ou même de 30 %, il en eût été de même. Pour la Constitution, le français est la langue de la République, mais pour les milieux d'affaires, pour ceux qui pilotent cette opération comme pour les autres, l'anglais est celle du commerce. Il doit donc s'imposer.

Le pouvoir politique a commis une grosse erreur en n'imposant pas une dénomination en langue française pour les entreprises commerciales de droit français, quelle que soit leur forme juridique. Il aurait dû le faire il y a longtemps. Mais encore aurait-il fallu qu'en bon élève de l'école néolibérale il ne soit pas à la remorque du pouvoir économique.

 

Jean-Pierre Busnel
Président de l'Institut André Busnel
contact@iab.com.fr

 

 

* Note de l'A.FR.AV, pourrait se traduire en français par « transbordeur(s) », « traversier(s) ».

 

 

 

***********************

 

 

 

SeaFrance devient My Ferry Link

Selon nos informations, les navires de SeaFrance, liquidée fin 2011, reprendront la mer début août. Sous la marque "My Ferry Link", le « Rodin » et le « Berlioz » assureront 4 rotations quotidiennes entre Calais et Douvres.

DUNKERQUE (PAS-DE-CALAIS), février. Restés huit mois à quai après la liquidation judiciaire de SeaFrance, les trois navires ont bénéficié d’une remise à neuf. | (LP/PHILIPPE LAVIEILLE.

 

Les navires de l’ex-SeaFrance vont reprendre la mer début août. Actuellement en cale sèche dans les chantiers navals Arno à Dunkerque, où ils sont arrivés cette semaine pour une révision technique complète, les trois ferries « Rodin », «aBerlioz » et « Nord-Pas-de-Calais » vont reprendre du service, mais la marque SeaFrance est abandonnée.

Selon nos informations, ils opéreront sous la bannière de "My Ferry Link". La décision a été entérinée hier par la nouvelle société d’exploitation des ferries*.

Restés huit mois à quai après la liquidation en novembre 2011 de SeaFrance, les trois navires avaient bien besoin d’être remis à neuf, histoire de récupérer leurs certificats de navigation maritime. « Une nouvelle compagnie va voir le jour et on va pouvoir enfin tourner la page de SeaFrance », se félicite un porte-parole d’Eurotunnel. Après des semaines de suspense, l’exploitant du tunnel sous la Manche a, le 11 juin dernier, récupéré pour 65 M€ la flotte de l’ancienne filiale de la SNCF. Et ce, au nez et à la barbe des deux autres compagnies maritimes, Louis-Dreyfus/DFDS et Stena Line, candidats à la reprise des bateaux.

Un nom "so british"

Concrètement, Eurotunnel, propriétaire des navires, via une filiale Eurotransmanche dans laquelle la région et la mairie de Calais ont investi quelque 10 M€, les louera à la compagnie "My Ferry Link" constituée sous la forme d’une coopérative par d’ex-salariés de SeaFrance. Alors que SeaFrance comptait 880 employés au moment de sa liquidation, la nouvelle compagnie devrait embaucher 520 à 530 personnes à Calais et 70 à Douvres, en Angleterre. « Nous en avons déjà recruté 120 », indique Jean-Michel Giguet, président du directoire de la coopérative.

D’une capacité de 1 500 à 2 000 passagers chacun, les deux navires de "My Ferry Link", le « Rodin » et le « Berlioz » — le « Nord-Pas-de-Calais » est lui destiné au transport des camions — effectueront dès le mois prochain 4 allers-retours chacun entre Calais et Douvres. Pour une famille avec deux enfants, le tarif de la traversée d’une heure trente à travers le détroit, devrait être de 40 à 45 €. Restauration à bord soignée, bars, aires de jeux pour les enfants… la compagnie compte attirer, en régime de croisière, quelque 2 millions de passagers par an. Si le succès est au rendez-vous, la fréquence des rotations pourrait monter à 5, voire 6 allers-retours quotidiens. Reste à savoir pourquoi My Ferry Link a opté pour un nom "so british". « La réponse est simple, explique Jean-Michel Giguet : 85% de nos passagers sont britanniques. » Mais pour sauvegarder l’honneur hexagonal, le logo s’est paré des couleurs tricolores.

 

Marc Lomazzi

 

 

Source : leparisien.fr, le vendredi 14 juillet 2012

Possibilité de réagir sur :

http://www.leparisien.fr/economie/seafrance-devient-my-ferry-link-14-07-2012-2090180.php

 

 

* Note de l'A.FR.AV, pourrait se traduire en français par « transbordeur(s) », « traversier(s) ».


 

 

Haut de page