Sujet :

Chanter en français !

Date :

03/08/2011

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    « Je chante faux en français »Cocoon

     

    Cocoon, comme son nom le suggère... (photo DR)

     

    L’épicentre (1) de la chanson qu’est Barjac pourrait nous faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Voici une petite note discordante, que j’avais rédigé il y a quelques mois en guise d’édito sur le webzine Thou’Chant

    Michel Kemper

    Yodélice, Aaron, Revolver, Izia, Pony Run Run, Moriarty, Cocoon, Nouvelle vague, Sliimy, Charlotte Gainsbourg, Phoenix, Syd Matters et j’en passe… Ce n’est rien qu’une mode, une posture de l’esprit, un pet de l’âme, un pas grand’ chose, un rien. C’est être dans le ton. Ça fait bien, ça fait jeune, branché, c’est tendance : c’est en anglais.

    D’un bout à l’autre de votre bande FM, en plus de cette chanson anglo-saxonne qui se taille la part du lion, vous avez à profusion ces français qui chantent en… on n’ose pas dire dans la langue de Shakespeare tellement leur anglais est souvent approximatif, limite ridicule.
    De plus en plus, les festivals « de chanson française », l’avez-vous remarqué, s’anglicisent, sans doute pour être dans le ton, la couleur de l’époque.
    Et les salles dites « de musiques actuelles » font dans l’anglais à tour de bras : la « chanson française » n’émarge sans doute pas, sans doute plus, dans ce qui est « actuel ».

    Ce n’est même pas une conspiration, un truc de la CIA ou du 10 Downing street. C’est du libre consentement d’artistes et de programmateurs. Du suicide linguistique qui fait le beurre des biznessmen (Note de l'A.FR.AV : affairistes).

    Même dans la fière province du Québec, où on sait ce qu’identité et résistance linguistiques veulent dire, même en Acadie où il fallut payer en vies le droit de parler et chanter en français, les digues cèdent. La Word Compagny a-t-elle gagné la partie avant que celle-ci ne soit jouée ?
    Ah, chanter en anglais des textes pas regardants, que l’essentiel des auditeurs ne comprendront pas… Chanter des trucs insipides, bons pour doper les linéaires des hypermarchés, pour vous accaparer l’esprit sans vous prendre la tête, pour vous décerveler. Le rêve de l’ultralibéralisme. 

    La « nouvelle scène (française) » chante en anglais. Pop, rock, chanson, tout est bon pour cuisiner à l’anglo-saxon, pour supprimer le texte, le ravaler au rang du son. Ce son dont on gave les ânes.

    Quand il n’y aura plus personne pour chanter en français, pour parler en français, pour penser en français, où serons nous ?
    Convoquera-t-on encore le souvenir de Trenet et de Brassens, de Béranger et de Barbara ? « La première fois que j’ai écouté du Brel ou du Gainsbourg, j’ai trouvé ça bizarre, carrément laid. J’ai même pensé que c’était un crime de chanter en français » déclarait à Télérama Mark Daumail, le jeune chanteur et guitariste du duo folk clermontois Cocoon. Imbécile !

    « Je chante faux en français… » se justifie quant à elle la jeune chanteuse niçoise Emilie Satt, ajoutant sans rire : « Ben le français, t’es un peu à poil quand tu chantes tes textes en français ; il n’y a plus de barrière… » J’aime les chanteuses à poil.

    « Izia chante en anglais, une langue très rythmique, qui sonne. Pour arriver à extirper du français une langue qui cogne autant, accroche-toi ! Bien sûr, certains ont réussi : Victor Hugo, par exemple, dont le verbe chante tout seul. Magnifique et rare. » Là, c’est Higelin père qui parle de sa fifille. Il me semble, sauf à me tromper lourdement, que lui a su pourtant trouver la recette du français qui cogne, dont les mots font bulles, pétillantes à souhait. Lui et, entre autres, Trenet, qu’il tient pour maître.

    Moi je dis, presque en reprenant Sarcloret, suisse farouchement francophone, que les (jeunes) chanteurs sont des crétins. S’ils ne savent aligner deux vers cohérents, s’ils ne savent les chanter, qu’ils s’abstiennent. Y’a d’autres métiers qui ne sont pas faits pour les chiens. Leur pseudo posture artistique n’est qu’un vide sidéral, sidérant. Qui plus est néfaste, mortel même pour leur langue maternelle. Ces petits cons nous rejouent Vercingétorix jetant ses armes aux pieds de César, abdiquant. Mais le chef gaulois avait des excuses que ces prétendus artistes n’ont point. Vantez les mérites de la Gainsbourg ou de Yodélice, d’Aaron ou de The Do : ils nous amènent d’eux-mêmes la marginalisation de notre langue.

    (1) Barjac fut aussi l’épicentre, cette nuit, de deux tremblements de terre (4,5 sur l’échelle de Richter), l’un à 2 heures, l’autre à 3 heures 36. Serait-ce que la chanson de parole se mette (enfin) à gronder ?

     

     

    Source : nosenchanteurs.wordpress.com, le 3 août 2011

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    http://nosenchanteurs.wordpress.com/2011/08/03/%C2%AB-je-chante-faux-en-francais-%C2%BB/

     

     

     

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    Voir cette vidéo qui révèle l'état d'esprit d'un bon nombre de nos artistes :

     leur ignorance et leur inconscience sur la question linguistique 

     

     

    Possibilité de noter cette vidéo et d'y apporter un commentaire sur :

    http://youtu.be/wJBLiwLzQJE

     

     

     

     

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