Notes
[1] Yvonne Bollmann, La Bataille des langues en Europe, Bartillat, 2001 (et aussi, La Tentation allemande, Michalon, 1998, et Ce que veut l’Allemagne, Bartillat, 2003). (retour)
[2] Dans ce sens, la carte des minorités ethniques européennes élaborée par le Conseil de l’Europe semble programmatique. (retour)
[3] Le Nouvel Observateur, 1er juillet 1999. (retour)
[4] Présentant la France comme une aberrante exception (alors que 14 pays ont refusé à ce jour de signer la charte et 7 de la ratifier), A. Jung et J.-J. Urvoas (président de la Commission des lois à l’Assemblée nationale), présentent la France comme coupable et mise au ban des nations par des autorités internationales — ainsi Alvaro Gil-Roblès, voix du Conseil de l’Europe, et Gay McDougall, « experte » auprès de l’ONU, laquelle « invite abruptement le gouvernement français à une reconnaissance de la réalité », à savoir « reconnaître l’existence de minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques sur le territoire français », signer la Convention cadre pour la protection des minorités nationales et, bien sûr, ratifier la Charte (p. 131) … La confusion la plus totale est entretenue sur les notions, elles-mêmes on ne peut plus confuses, de « groupes », d’« ethnies » et de « minorités ». (retour)
[5] Pierre Bourdieu, « L’identité et la représentation, éléments pour une réflexion critique sur l’idée de région », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 35, novembre 1980, p. 64. (retour)
[6] Intervention de Dick Veerman prônant, contre les États et surtout la France, « une fédération de tribus européennes dont la tribu bretonne », université d’été de l’Institut de Locarn, 2012 à retrouver ici. (retour)
**************************
Source : m-pep.org, le dimanche 19 janvier 2014
Possibilité de réagir sur : http://www.m-pep.org/spip.php?article3517#outil_sommaire_0
**************************
Quelques commentaires prélevés sur le site de M'PEP :
19 janvier 2014, par Philippe
Cela avait déjà été tenté par Jospin mais le Conseil Constitutionnel saisi par Chirac alors Président de la République avait énoncé que celle-ci ne pouvait pas être ratifiée au motif que cette charte était en contradiction avec la Constitution.
Je pense que cette ratification ne pourra être faite qu’après une révision constitutionnelle qui j’espère n’aboutira pas.
Sa ratification serait une catastrophe pour la République.
19 janvier 2014, par SergeG
Comme par hasard, ce genre de sujet
réapparaît quand les socialistes son
au pouvoir comme l'AGÉTAC/OMC en 90,
l’AMI en 99 et aujourd’hui l’accord
avec les États-Unis.
Ci dessous un texte que j’ai écrit
en 2000 :
Sur le plan social, l’organisation
de solidarités nécessite et des
espaces et des populations
suffisamment importantes. Sur le
plan économique, la mondialisation
de l’économie, qui a mis le pouvoir
dans les mains des transnationales
et de leurs technocrates, nécessite
au contraire un renforcement des
nations pour contrebalancer les
pouvoirs de ces marchands cupides et
sans scrupule. Quel rapport de force
pourrait opposer une région
française aux transnationales ?
Quant à la langue, elle est un des éléments nécessaire à la cohésion du peuple d’une nation. Si des personnes veulent, pour des raisons qui leur sont personnelles, apprendre une langue locale, comme pour le choix d’une religion, c’est un problème individuel dans lequel l’État n’a pas à s’immiscer. L’espéranto doit être la langue internationale afin d’éviter une colonisation culturelle et économique par l’utilisation d’une des langues nationales actuelles.
Je suis convaincu quant à moi, que la volonté d’éclater les nations en groupuscules régionalistes, religieux, ethniques... n’est pas due au hasard. Elle est l’expression de la volonté de diviser pour mieux régner de la part de ceux qui aujourd’hui imposent leur hégémonie économique et financière et qui veulent que cela dure !!! La partition de la France en « peuples » ethniques, religieux, politiques ou régionalistes ne peut que conduire à une cohabitation conflictuelle violente remettant en cause la paix civile. Dans notre République laïc, il ne peut y avoir de place pour des peuples de gauche ou de droite … corse, breton ou basque … juif, chrétien ou musulman …jaune, noir, blanc ou beur … tous sont français. Ceux qui au nom de la lutte contre le racisme sont favorables au culte des particularismes en refusant l’intégration des immigrés cultivent un racisme qui fait flamber nos banlieues. S’il n’y avait pas de beur, de peuple juif, de peuple corse, mais des personnes ayant le sentiment d’appartenir à un seul peuple et à la même nation beaucoup de problèmes liés au sentiment de supériorité ou d’infériorité voire de rejet n’existeraient pas.
19 janvier 2014, par Philippe Martel
Sur le site conspirationniste
Boulevard Voltaire, Pierre Hillard
explique gravement que l’origine de
cette affaire, et l’ancêtre ultime
de l’effroyable FUEV, ce sont les
francs-maçons juifs du B’nai Brith,
fraternellement rejoints ensuite par
les pangermanistes. Carrément.
Pourquoi pas les aliens et les
Templiers, à y être ? Mme Morvan
est-elle en accord avec Boulevard
Voltaire, ou Debout la République,
ou les Jeunes populaires ? Les
villiéristes, ou ce qu’il en reste
ne se sont pas encore manifestés sur
ce sujet, mais je suis sûr
qu’eux-mêmes comme le le FN
partagent l’hostilité de tous ces
gens contre la Charte. Chacun son
camp. Encore faut-il avoir le
courage d’assumer. La haine de Mme
Morvan pour ses anciens amis
nationalistes bretons la jette dans
les bras du pire nationalisme
français qui soit. Mais c’est son
problème.
Je ne suis pas sûr de croire que la
Charte règlera les problèmes des
langues régionales. Ce que je sais,
c’est que contrairement à ce
qu’affirme Mme Morvan, leur statut
actuel n’est pas vraiment aussi
"largement" favorable qu’elle le
dit, depuis que la droite a
sauvagement taillé dans les postes
d’enseignants mis aux concours de
l’Education Nationale. je précise
que pour moi c’est à l’Éducation
Nationale d’assurer un statut digne
à l’enseignement de ces langues, aux
antipodes du mépris bourgeois qui
les frappe actuellement, y compris
chez des gens qui s’affirment, et
sans doute se croient de gauche.
20 janvier 2014, par Danièle Dugelay
Le projet d’une fédération européenne des régions ethniques est un des piliers de la mondialisation libérale au service de la domination de la haute finance internationale. L’expérimentation doit commencer par l’Europe. Il s’agit de diviser pour mieux régner. Un état-nation a la taille nécessaire pour pouvoir résister à l’oppression, voire se révolter. Ce n’est pas le cas de ces régions dites « ethniques » ou « ethnolinguistiques », voire « ethnoreligieuses » comme en Europe centrale, surtout si les autorités mondiales et les services secrets provoquent des compétitions ou des conflits entre elles. Il est faux de dire que la gauche soutient ce projet : le Parti de Gauche a dû faire une mise au point pour dire son opposition pour mettre fin aux rumeurs lancées par des régionalistes acharnés et Jean-Luc Mélenchon a publié un rappel de sa position et son explication de vote à l’Assemblée Européenne contre la Charte des langues minoritaires, véritable clé qui ouvrirait toutes les portes vers la réalisation de ce projet antirépublicain. La position des Verts peut surprendre, mais elle n’a pas changé depuis des décennies, en faveur de cette Europe fédérale des régions ethnolinguistique, position qu’ils soutiennent avec le Conseil de l’Europe et la partie ALE de leur groupe au Parlement Européen. Hollande est soumis aux désirs de la commission et de la finance, les socialistes le suivent, mais Hollande, les socialistes fidèles, les Verts fidèles sont-ils de gauche ? Non, évidemment.
19 janvier 2014, par ggil
Alors que l’incompréhension est un
facteur aggravant et favorisant les
conflits, et on constate une dérive
dans ce sens en Europe, le problème
essentiel aujourd’hui est plutôt
quel outil pour communiquer entre
les peuples, sans domination de l’un
ou l’autre, la langue en étant un
fort vecteur. Le français parlé sur
tout le terroir, quelles qu’en
soient les raisons historiques est
maintenant un atout à défendre.
Est-ce que le M’pep fait la
promotion de l’esperanto pour
l’Europe ?
19 janvier 2014, par Duplan André PG69
Voir également l’analyse que JL
Mélenchon fait sur le même sujet
dénonçant les dérives ethnicistes
sur le lien :
http://europe.jean-luc-melenchon.fr/2013/09/19/encore-une-fois-la-charte-des-langues-regionales/
20 janvier 2014, par Stephan
Si il est possible que les
initiateurs de cette charte aient
des relents de nationalisme étriqué
empreint de racisme et nous pouvons
remercier l’auteur de cet article de
nous le rappeler, il n en reste pas
moins que l’État français a aussi
anéanti un patrimoine linguistique
extraordinaire en imposant le
français comme seule langue
d’enseignement pour accompagner sa
politique de colonisation des terres
non francophones. Aucun de mes
grands parents n’est né francophone
et ils ont été brimés, tapés et
punis pour oser parler leur langue à
l’école et les forcer à apprendre le
français..ils ont appris à avoir
honte de leur langue, honte d’eux
mêmes comme des paysans de la
montagne....pour faire quoi ? migrer
dans les villes francophones et
servir les nantis ! Si dans leur
pays de montagne les petites
industries locales qui s’étaient
développées le long des cours d’eau
avaient survécu ils auraient pu
vivre bien sur leur terres ;combiner
agriculture, exploitation de
ressources naturelles renouvelables,
emploi salarié et dans leur langue
au lieu de connaitre un exil dans
l’exploitation et rester pauvres de
toutes façons.
Derrière cette question de langue ce
qui s’est joué ce sont des
véritables enjeux de développement
capitaliste et d’exploitation de
populations drainées dans les villes
pour y être mieux asservies et
contrôlées
L’histoire de France pourrait aussi bien s’écrire comme celle des peuples qui la composent, certes des migrations internes et internationales qui font la France actuelle, mais bien de rapports de domination transportés par la langue et des classes sociales liées au pouvoir central « parisien ».
Derrière la langue c est aussi tous ces enjeux de développement des peuples qui contribuent à créer cette France multiculturelle dont nous devrions être fiers et que nous devrions promouvoir au lieu de chercher à la détruire.
L’Alsace est la seule région qui est restée bilingue, l’Occitan, le Basque, le Breton, le Flamand peinent à survivre alors que le Basque et le Catalan doivent probablement leur relative vivacité à la relative autonomie des Basques et Catalans d’Espagne
Parler plusieurs langues ne peut être qu’un plus, que tout enfant qui le désire puisse être bilingue dans les langues de France ne pourra que l aider à apprendre d’autres langues internationales.
Ce Jacobinisme très parisien est lié
aux groupes dominants et alliés qui
a voulu tuer toute revendication
linguistique pour construire une
France et qui a pillé ses régions et
les laissent exsangues dans le monde
rural au lieu de penser un
développement harmonieux des
territoires tant culturel,
linguistique que économique.
Nombre de nations ont pu garder leur
patrimoine linguistique, même au
pays de Galle le gallois a connu une
véritable renaissance pourquoi pas
la France ?
Ces questions de langue et d’identité oui sont toujours sensibles et peuvent être récupérées par des mouvements nationalistes et racistes, il faut y veiller mais ne mélangeons pas tous, nombre de mouvements pour la reconnaissance des langues et cultures sont aussi des mouvements de solidarité internationale, empreints de valeurs de justice sociale, générosité et partage qui ne visent que le développement de toutes les ressources de chacun et non pas son asservissement à des idéologies qui amputent les personnes au nom d’une prétendue nation qui reste fondamentalement inégalitaire et injuste
20 janvier 2014, par LBM
Arrêtez de vous en prendre toujours à l’État Jacobin. La diffusion et la « sauvegarde » des langues régionales disposent de plus de moyens que les langues minoritaires telles que le polonais, le portugais, l’italien, l’arabe dialectal ... qui pourtant sont parlées par nombre de nos compatriotes (ces langues sont étrangement absentes de la « Charte », il est vrai que si ces concitoyens veulent parler leur langue maternelle ou celle de leurs parents, ils n’ont qu’à retourner dans leur pays, comme diraient certains ... que je connais).
Pour parler plus précisément du breton, les moyens attribués par l’État et les différentes collectivités territoriales sont bien supérieurs à ceux qui sont attribués à l’enseignement public ... Je sais de quoi je parle en tant qu’élu municipal d’une commune des Côtes d’Armor.
Les écoles Diwan largement subventionnées des communes jusqu’à la région Bretagne disposent d’un encadrement nettement supérieur aux écoles publiques (dites normales) : 1 enseignement pour 9 élèves contre 1 pour 12 dans l’école républicaine.
Quant aux dépenses publiques que représentent pour les communes la double signalétique (rues, routes, bâtiments publics, communications ...) elles seraient bien mieux utiles ailleurs ...
Il faudrait peut-être s’interroger sur le bien-fondé de cet acharnement thérapeutique pour sauver cette langue bretonne (unifiée par qui d’ailleurs ?) que nos anciens ne comprennent pas.
Salut et fraternité.
Un jacobin conseiller municipal
20 janvier 2014, par artusse
Ce qui m’étonne c’est qu’on fait des missions dans le fin fond de l’Amazonie ou d’autres pays ou il existe encore des tribus en minorité, afin de sauver la culture et la langue de ces peuples, ce qui est une honorable cause, bien entendu, mais dès qu’il s’agit de la sauvegarde de son propre patrimoine, là, on est catalogué de gens bizarres, limite raciste... Il est bien entendu que les personnes qui luttent à leur niveau pour sauver le patrimoine et l’idiome local, le font dans un but unique, conserver un lien entre le passé, le présent et le futur. Il n’est nullement question d’indépendance... Il ne faut pas avoir peur de la signature de la charte des langues régionales...
20 janvier 2014, par Claude Thomas
Françoise Morvan est étonnante : elle a fait de l’opposition à la langue bretonne son fond de commerce alors qu’elle est parfaitement bilingue et qu’elle a largement participé à monter l’école bilingue breton/français Diwan de Saint-Brieuc. Depuis elle voit des autonomistes et des nationalistes bretons partout : cela me semble relever d’un problème personnel à Françoise Morvan : un clivage de l’objet dirait-on en psychanalyse : un clivage de l’objet Bretagne/breton, dont elle pratique la langue et qu’elle déteste par ailleurs comme si c’était un poids à porter donc à supprimer. Je vous en prie, Françoise Morvan, arrêtez ce combat ridicule et écrivez aussi bien que vous savez le faire. Sans rancune et Kenavo.
Claude Thomas
20 janvier 2014, par Yadec
Si juste que soient certaines remarques, l’adoption de cette charte serait une avancée vers la reconnaissance à terme de toutes les langues minoritaires de France comme l’arabe, le tamazight ou le cinti. D’autre part le breton n’est pas une langue ethnique. Il y a-t-il vraiment des langues ethniques ? Le succès de l’idée de Bretagne vient de sa taille. La Bretagne est une solidarité de taille humaine où l’histoire récente est bien plus importante que le passé. Le premier maire communiste en France était breton, le premier maire noir en France était breton, la première femme élue en France était bretonne et le premier baptisé par Picasso était un Juif breton. Le communautarisme dangereux est celui des pays recroquevillés sur eux-mêmes et sur le passé avec leurs exceptions culturelles et autres et leur management d’un autre âge. L’État-nation se meurt de vieillesse. 50 pays en 1900, pas loin de 200 maintenant.
20 janvier 2014, par DALGALIAN
Le texte de F. Morvan est un condensé parfait de l’idéologie du monolinguisme pour tous, en fait un plaidoyer pour un communautarisme qui exclut toutes les différences et toutes les richesses propres aux bi-et plurilingues.
Contrairement à ce qu’elle affirme de façon péremptoire, les bilingues en général et ceux qui ont la combinaison français-langue régionale en particulier ne sont pas des éléments de cloisonnement de la société française : ils sont de véritables ponts entre les peuples, les cultures, les humains. Ceux qui, comme F. Morvan, s’opposent à eux sont eux en train d’ériger des murs entre les peuples, entre les langues, entre les cultures.
D’ailleurs F. Morvan oublie que toute l’émergence d’Homo Sapiens a été inséparable de la diversification des humains, toujours et de plus en plus, et sur tous les plans : c’est même cette diversité (des croyances, des mythes, des musiques, des techniques, bref des cultures) qui fait la richesse de l’humanité et qui fonde la pulsion démocratique. Le passé le prouve, l’avenir le confirmera.
Gilbert DALGALIAN, psycholinguiste, promoteur de l’éducation bi-et plurilingue.
20 janvier 2014, par Frédérique
Je m’investis depuis longtemps dans la sauvegarde du patrimoine du secteur où j’habite. Pour moi patrimoine signifie : habitat, nature et paysage, histoire (la petite et la grande), langue... Selon Larousse, « le patrimoine est un bien commun d’une collectivité, d’un groupe humain, considéré comme un héritage transmis par les ancêtres. »
S’intéresser au patrimoine est une forme de reconnaissance des outils mis en place par ceux qui étaient là avant moi et qui sont mis à ma disposition pour qu’à mon tour, je puisse participer à l’histoire du Monde. Je parle bien d’outils et non pas de Valeurs. Pour moi, les Valeurs, c’est ce qui me permet de me regarder droit dans les yeux et d’être fière de l’image que j’y vois. Les Valeurs sont la capacité de Libre Choix, le fait de prendre conscience qu’il y ait un passé, un présent et un futur, la Responsabilité de moi-même et de mon regard sur l’Autre, la Dignité.
La langue régionale fait donc partie
des outils et n’est en rien une
valeur.
Comme tout outil, on peut en faire
le meilleur ou le pire. Mais je n’ai
jamais vu que l’on ait supprimé les
marteaux ou les pics à glace, sous
prétexte qu’un imbécile s’en soit
servi pour massacrer son voisin.
Par contre, j’ai vu des jeunes
enfants prendre plaisir à découvrir
la langue que parle leur grand père
ou arrière grand père, cette langue
mystérieuse qui leur permet de créer
un lien particulier avec eux, de
comprendre la signification des noms
de lieu ou de ville.
J’ai vu ces mêmes enfants
s’intéresser à une tribu au fin fond
du monde qui parle elle-aussi une
langue particulière avec les
anciens.
Et j’ai vu ces mêmes enfants
apprendre la langue du pays voisin
ou celle de l’autre bout de la
Terre.
Connaître la terre et l’histoire de
la région où je vis, à toujours été
pour moi, source d’échange et m’a
grandi dans ma connaissance de
l’Autre. Mes propres racines me
permettent de découvrir ce qui fait
la beauté de celui qui est en face
de moi. Ses racines me nourrissent.
Et pour vous donner un exemple.
C’est la connaissance du flamand qui
permet aujourd’hui à ma mère de
pouvoir échanger quelques mots avec
les Anglais, les Allemands ou les
Néerlandais, grâce au tronc commun
qui constitue chacune des langues.
En effet, dans toutes ces langues,
le mot « route » et le mot « pain »
ont une sonorité approchante.
Faire disparaître une langue régionale ne fera pas reculer l’obscurantisme et l’ignorance. Mais cela renforcera le sentiment de ne pas être compris en tant qu’Etre avec sa culture. Comment puis-je comprendre que la langue de mes ancêtres est une langue négative, indigne d’exister ? Supprimer une langue régionale ne fera pas disparaître ce qui permet à cet obscurantisme et à cette ignorance de s’installer. C’est la peur de l’autre et les conditions de vie difficile qui permettent cela. Plutôt que de supprimer une langue, utilisons là pour dire tout haut ce qui fait que l’on soit fière d’être un Homme sur Terre.
À vous....