Sujet :

 L'infâme protocole de Londres

Date :

16/10/2007

De Marc Boutellier (courriel : marc.boutellier(chez)reconciliationnationale.fr) 

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L'INFÂME PROTOCOLE DE LONDRES

 

 

Une fois n'est pas coutume, nos députés, sensés représenter la Nation, la trahissent sans vergogne. Ils ont adopté à une large majorité, tous partis confondus, comme à l'accoutumée dès qu'il s'agit de rallier le parti de l'étranger, l'infâme protocole de Londres sur la propriété intellectuelle, qui permet aux entreprises françaises de déposer leurs brevets directement en anglais auprès de l'Institut National de la Propriété Industrielle, qui n'a donc désormais plus de national que le nom.

Dictée par les dirigeants des firmes transnationales d'origine française (peut-on encore parler de grandes entreprises françaises alors que leur capital est désormais détenu en majorité par des investisseurs institutionnels anglo-saxons ?), cette décision est sensée leur faciliter le dépôt de brevets au niveau mondial en leur faisant gagner le temps et le coût de la traduction qu'elles devaient jusqu'ici assumer.

Ce qu'ils ne perçoivent pas ou, peut-être pire, ce qu'ils savent mais qui ne les gêne absolument pas, c'est la commission concomitante d'une triple trahison : trahison envers la Nation, trahison envers notre peuple et, au travers d'un paradoxe qui n'est qu'apparent, trahison envers nos intérêts économiques.

Trahison envers la Nation tout d'abord au travers du renoncement à l'un de ses fondements : notre langue. Depuis l'ordonnance de Villers-Cotterêts signée en 1539, qui n'a fait qu'avaliser une situation de fait, la langue française est l'héritage partagé par tous les Français, de génération en génération. Y renoncer, c'est donc renoncer à une partie fondamentale de notre être.

Trahison envers le peuple français, de plus en plus de nos compatriotes étant désormais obligés de travailler en anglais dans leur propre pays, sur leur propre sol, y compris entre citoyens français. Une situation largement dénoncée par nos amis du Forum Francophone International et d'Avenir de la Langue Française, entre autres. La mobilisation du monde du travail, notamment des syndicats, à l'appel de ces associations lors de la journée du 8 février 2007 a montré à tous l'exaspération des salariés français et l'ampleur de la résistance au service de l'usage du français en France, ce qui est bien le moins. Le fait même de devoir se battre pour quelque chose d'aussi évident montre le niveau de décadence auquel nous sommes parvenus.

Trahisons envers nos intérêts économiques enfin, car à qui fera-t-on croire que l'usage d'une langue étrangère par des chercheurs ou par des spécialistes de la propriété intellectuelle leur fera gagner du temps, notamment en termes de protection de leurs trouvailles ? En effet, la nécessité pour des entreprises étrangères de déposer leurs brevets en français en France élevait une barrière souvent difficilement franchissable pour nos concurrents, barrière qui a désormais disparu. Il s'agit là d'une catastrophe si l'on considère que la science moderne a toujours été universelle et que, bien souvent, une découverte est
réalisée à quelques jours d'intervalle par plusieurs scientifiques situés aux antipodes. Dès lors, le chercheur de langue maternelle anglaise détiendra un avantage compétitif déterminant. Et c'est bien lui qui gagnera du temps alors que nos scientifiques devront en perdre en rédigeant leurs documents dans une langue qu'ils ne maîtriseront jamais aussi bien que des anglo-saxons et qui, dans sa composante juridique, est bien plus complexe que l'anglais d'aéroport dans lequel ils s'expriment désormais lors des congrès scientifiques internationaux, y compris sur notre sol.

De plus, si le monde entier dépose en anglais, alors, évidemment, les entreprises qui en ont la meilleure maîtrise, c'est-à-dire celles dont les salariés ou prestataires sont natifs de cette langue, disposeront d'un avantage difficilement contournable par nos propres entreprises dont la seule alternative sera alors de faire appel à des collaborateurs de langue maternelle anglaise. Au détriment de l'emploi des Français qui n'auront d'autre alternative que de se plier à la volonté des nouveaux maîtres. Ni plus ni moins ce qu'étaient obligés de subir nos compatriotes malencontreusement engagés dans la LVF au service de
l'envahisseur allemand lors de la Seconde Guerre mondiale, avec la même bénédiction des autorités françaises de l'époque, afin, leur disait-on, que la France ait sa part dans la nouvelle Europe succédant à la victoire finale de l'Allemagne. On sait ce qu'il en advint.

Aujourd'hui, les mêmes nous expliquent que nous devons nous plier au nouveau diktat du nouvel ordre mondial et réaliser de gré ou de force l'intégration européenne qui n'est que la version locale de ce nouvel ordre dont on voit bien qu'il est tout sauf mondial. Car il s'agit bel et bien d'un nouvel ordre anglo-saxon, essentiellement allemand dans sa composante européenne, au service duquel nos élites se sont rangées, comme toujours dans notre longue histoire. Faut-il ainsi rappeler le ralliement de la plus grande partie de l'élite française à l'Angleterre lors de la guerre de Cent Ans, le lâche soulagement d'une majorité de l'élite impériale accueillant les envahisseurs à bras ouverts en 1815 ou, plus récemment, la trahison de l'élite de la IIIe République dont l'immense majorité s'est allongée devant les hordes germaniques avant de se vautrer dans la collaboration ?

Nos enfants s'étonneront sans doute un jour que ce soit à notre époque, celle-là même où ne subsiste plus aucune fédération hétéroclite dans le monde après leur écroulement successif (U.R.S.S., Yougoslavie, Tchécoslovaquie, …), alors même que la Belgique, dernière fédération en Europe, et embryon de l'actuelle Union européenne est en train d'éclater, que ce soit à cette époque donc que nos dirigeants prirent la décision funeste de nous imposer une fédération européenne qui n'est que le nouveau rêve d'une Europe allemande abrité derrière le proconsulat atlantique.

 

Le bureau de Réconciliation Nationale
Responsable des relations avec la presse :
Marc BOUTELLIER - 06 87 84 64 78
relationspresse@reconciliationnationale.fr


 


 

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