Sujet :

"My Thélot is rich !"

Date :

20/10/2004

De Marceau Déchamps (marceau.dechamps@laposte.net)

 

Courrier des lecteurs (Le Figaro du 20 octobre 2004)

 

La grande réforme est arrivée, le socle des savoirs indispensables est avancé. l'ambition est faible, l'arrogance est forte : savoir lire, écrire, compter, maîtriser l'ordinateur et... modernité de la modernité apprendre l'anglais « de communication internationale ». L'anglais d'aéroport, le "basic English" de la sous-culture américaine dénoncée par le président Chirac, le 7 octobre à Hanoï, est l'objectif.

Voilà ce qu'un comité de sages propose après plus d'un an de réunions et de colloques. Faire de nos enfants des consommateurs de feuilletons américains en version originale pour qu'ils puisent être capables de dire "Yes, sir" aux patrons des entreprises françaises ou européennes rachetées par des fonds de pensions transnationaux. Je connais déjà la première phrase de cette langue de soumission économique et culturelle : "My Thélot is rich !".

 

Marc Fabre d'Échellens

Administrateur de Défense de la Langue Française

DLF (www.langue-francaise.org)

 

 

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Courrier des lecteurs (Le Figaro du 22 octobre 2004)

 

En écho à la lettre de Marc d'Échellens, (...) j'ai constaté que ceux qui parlaient le mieux leur langue maternelle avaient beaucoup plus de facilité à parler des langues étrangères. Avant d'être une matière d'enseignement, la langue est un outil de formation et de transmission de la pensée. Lorsqu'en outre on a la chance d'avoir le français comme langue maternelle on peut, si on la connaît à fond, penser clairement et avec précision, et aborder l'apprentissage des autres langues avec de solides habitudes d'analyse et de construction verbale. Il est proprement scandaleux que le rapport Thélot - censé faire une synthèse d'une multitude de conférences avec des « enseignants » - réserve au prétendu anglais une place privilégiée, alors qu'à la fin de leurs études beaucoup d'étudiants ne savent même pas parler français correctement.

 

M. Jean Mériel

Membre de DLF