Sujet :

Le clivage francos-anglos dans le mouvement étudiant au Québec

Date :

02/06/2012

Du Mouvement Québec français (courriel : info(chez)quebecfrancais.org)

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

 

Extrait du bimensuel électronique du Mouvement Montréal français (MMF)

« Quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde

que nous défendons contre l’hégémonie d’une seule ».  Pierre Bourgault

Visitez le site : http://quebecfrancais.org/

 

 

 

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Le clivage francos-anglos dans le mouvement étudiant

Pendant que les institutions françaises étaient déchirées à des degrés divers par le conflit, du côté anglophone, l'heure était au calme... et aux études.

Au collège Dawson, une institution du centre-ville qui est en quelque sorte le pendant anglais du cégep du Vieux-Montréal, 4000 étudiants ont participé au vote (secret) et écarté la grève. Même chose au collège John Abbott, où l'association étudiante a organisé un référendum (avec votes secrets) qui a duré toute la journée. On notera ici la procédure très démocratique qui a encadré ces décisions.

À l'Université Bishop, l'association étudiante n'a même pas réussi à recueillir les 150 signatures requises pour organiser un vote de grève!

À Concordia, l'université populaire du centre-ville qui est la version anglophone de l'UQAM et qui a connu bien des remous sociaux, les cours n'ont jamais été suspendus. Les profs que les grévistes ont empêchés de donner leurs cours ont donné des examens en ligne ou des travaux à faire à la maison.

À McGill, peu de perturbations. Au plus fort du mouvement (autour du 22 mars), quelques milliers d'étudiants ont participé au boycottage, notamment à l'École de travail social, en Science Po et en lettres. Il reste, selon l'université, une quarantaine de grévistes concentrés dans les "gender studies" (« études de genre », « études sur le genre » ou « théorie du genre ») et... en littérature française.

[...]

En 2010, chez les 25-34 ans québécois, 24,8% des francophones avaient un diplôme universitaire. C'était le cas de 34,9% des anglophones... et de 37,4% des allophones.

Les francophones sont, de tous les Canadiens, ceux qui lisent le moins de livres et qui s'informent le plus par la télé. Ils sont non seulement plus nombreux à « décrocher » ou à se contenter d'un diplôme inférieur, ils sont aussi plus portés à allonger indûment la durée de leurs études collégiales ou universitaires. D'où le fait que tant d'étudiants n'aient pas hésité à compromettre leur semestre d'hiver en boycottant leurs cours... Bof, un semestre de plus ou de moins !

 

Le récent ouvrage de Louis Préfontaine, Apartheid universitaire, couvre plus amplement l'enjeu du financement des réseaux d'études suppérieures anglophone et francophone au Québec. Visitez cette page pour en savoir plus :

http://www.livresquebecois.com/livre.asp?id=isdpeobfisdpeabpe&/0/apartheid-universitaire/louis-prefontaine


  Description :

Y a-t-il une seule nation sur cette planète qui finance autant les institutions d'éducation postsecondaire de sa minorité que le Québec le fait avec ses anglophones ? La réponse est NON. Partout, sur tous les continents, dans des nations indépendantes ou jouissant des pouvoirs en matière d'éducation, on vise avant tout la cohésion sociale et l'intégration via des études supérieures dans la langue nationale.

Au Québec, malgré la Révolution tranquille, malgré la Loi 101, malgré la rhétorique d'une prétendue libération d'un passé de peuple conquis, on finance les universités de langue anglaise à près de 30% du budget total pour une minorité historique de moins de 6% de la population. Pendant que les services universitaires à la minorité francophone hors Québec se résument à une peau de chagrin qui ne fait plus pleurer personne, une université comme McGill trône fièrement en plein cour de notre métropole, participant à notre anglicisation avec la moitié de ses étudiants venant d'en dehors du Québec.

Cet apartheid entre une minorité anglophone privilégiée et une majorité francophone reléguée à des bantoustans d'universités sous-financées constitue la réalité dont personne ne veut parler, car elle ouvrirait la porte à l'admission de notre échec et à la nécessité de renforcer notre aménagement linguistique.

Ce livre constitue un puissant rappel à la minorité de langue anglaise du Québec qu'elle est la plus choyée au monde. Il s'agit également d'un vibrant plaidoyer en faveur d'actions concrètes et courageuses permettant de sortir du cadre limitatif d'une Loi 101 souvent centrée sur l'affichage pour s'attaquer à un problème auquel nous n'avons jamais voulu faire face : la nécessité d'un financement des institutions postsecondaires de notre minorité historique au prorata de son poids démographique.

Nous avons le choix : mettre fin à l'apartheid universitaire ou disparaître.

 

Source : Chronique de Lysiane Gagnon, La Presse, 17 mai 2012

 

 

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Paris, 1er juin 2012 - Manifestation de soutien aux étudiants québécois

 

Possibilité de noter cette vidéo et d'y apporter un commentaire,

en allant sur : http://youtu.be/ed1DnU_tx4U

 

 

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