Sujet :

Le 35e anniversaire de la loi 101

Date :

24/08/2012

Du Mouvement Québec français (courriel : info(chez)quebecfrancais.org)

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

 

Extrait du bimensuel électronique du Mouvement Montréal français (MMF)

« Quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde

que nous défendons contre l’hégémonie d’une seule ».  Pierre Bourgault

Visitez le site : http://quebecfrancais.org/

 

 

 

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Le 35e anniversaire de la loi 101

 

 

Le 26 août 1977, la Charte de la langue française fut adoptée par l’Assemblée nationale du Québec, dans le but de donner à la langue française le statut de langue commune de tous les Québécois. Plus qu’une simple loi linguistique, il s’agissait d’un véritable projet de société et d’un geste de libération nationale. La loi 101 se voulait un facteur d’intégration et de cohésion sociale essentiel pour assurer l’avenir du français au Québec. Cependant, depuis 35 ans, elle a été combattue et affaiblie dans tous ses champs d’application.

Pour souligner cet évènement marquant de l’histoire du Québec, le Mouvement Québec français vous invite à une journée festive et militante, le dimanche 26 août prochain à compter de 12h au Parc Camille Laurin et à la maison Ludger-Duvernay.

Nous vous attendons en grand nombre !

 

 

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Motion soulignant les 35 ans de l'élection du premier gouvernement du Parti Québécois

(et des 35 ans de la loi 101)

 

Possibilité de noter cette vidéo et d'y apporter un commentaire,

en allant sur : http://youtu.be/WIq8A2ivLIg

 

 

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Manifeste du Mouvement Montérégie français

Pour le Mouvement Montérégie français, MMgief, la langue française constitue un précieux héritage commun qui fonde le socle du Québec d’aujourd’hui, ensemble pluriel et divers. C’est pour assurer notre cohésion sociale que MMgief veut que le français soit non seulement perçu comme langue officielle mais comme langue commune de la vie publique québécoise.

Tout en tenant compte des mutations historiques, sociales, économiques et politiques qui bouleversent le Québec, le Mouvement Montérégie français entend lutter pour le maintien de la diversité des langues et contre la soumission à celle qui voudrait supplanter toutes les autres au nom d’un mondialisme libéral.

Aujourd’hui, au Québec la langue française est en danger et elle subit des contrecoups de toutes sortes qui la désavantagent. La prévention est ici la seule façon de parer à toute éventualité avant qu’il ne soit trop tard pour intervenir.

Le français est menacé par :

- notre propre gouvernement : le gouvernement Charest, tout comme la commission Bouchard-Taylor, estime qu’il appartient aux francophones, à titre individuel, d’assurer l’avenir du français en le faisant valoir en toute circonstance. À en juger par l’étude du Conseil Supérieur de la Langue Française, cela est plutôt de mauvais augure* (*DAVID, Michel, journal Le Devoir, 27 mai 2008). Le gouvernement ne promeut pas le français dans ses communications avec les citoyens. Il règne un climat de désinformation laissant planer l’idée que le français se porte bien au Québec…

- le non-respect de nos lois linguistiques : la Loi 101 a subi plus de 200 amendements depuis son instauration, ce qui a pour effet de l’affaiblir dans presque tous les secteurs d’application. Différentes lois (57, 178, 86) favorisent le retour du bilinguisme institutionnel.

- le Ministère de l’immigration et des Communautés culturelles : les accommodements linguistiques, la lenteur à dispenser les cours de français aux immigrés et le temps d’attente font que l’intégration ne se fait pas vers le français.

- le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport : la non application de la loi 101 au Cegep, sous prétexte de liberté de choix linguistique comme principe universel et intouchable, aura pour effet la bilinguisation à court terme et l’anglicisation à long terme de notre réseau scolaire francophone. Comme le mentionnait Christian Rioux dans le Devoir du 30 octobre 2009, lorsqu’on l’examine à partir de l’étranger, l’idée d’appliquer la loi 101 aux collèges est loin d’être l’hérésie que certains dénoncent chez nous.

On pourrait même dire que cette façon de faire est devenue la norme dans les fédérations modernes où coexistent plusieurs nations, telles la Catalogne, la Suisse et la Belgique. Dans le débat qui s’amorce, sachons que, dans ce domaine, c’est plutôt le Québec qui fait figure d’exception.

- le Ministère de l’Emploi et de La Solidarité sociale : les petites et moyennes entreprises de plus de 50 employés sont tenues de dispenser des cours de français. Mais, on sait que la situation stagne au Québec. Au contraire, l'utilisation abusive de l'anglais dans les entreprises a entraîné dans certains cas des problèmes de communication entre la direction et les salariés ; ce qui a suscité un certain nombre de réactions syndicales.

Il demeure qu’un nombre important d’immigrés intègrent le réseau anglophone dans le cadre de leur emploi. Malgré les progrès importants accomplis au cours des dernières décennies en faveur de l’usage du français en milieu de travail, le statut de la langue française demeure fragile, puisqu’elle « ne s’impose pas encore clairement comme langue commune dans le milieu du travail**. » (**Comité Interministériel sur la situation de la langue française, Le français langue commune. Enjeu de la société québécoise, Québec, Ministère de la Culture et des Communications, 1996 : 74..)

- le Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine : les mesures visaient principalement à renforcer la francisation dans les entreprises de moins de 50 employés stagnent tout comme la promotion de l’utilisation de la langue française dans les commerces afin de mieux servir les consommateurs, si l’on en juge par le nombre de plaintes des consommateurs. Les mesures visant à valoriser l’utilisation d’une langue de qualité ainsi que la richesse et la vitalité de la langue française au Québec semblent aussi peu efficaces.

- la population elle-même : depuis l’adoption de la Charte de la langue française, les Québécois vivent dans l’illusion que le statut du français comme seule langue officielle au Québec est acquis. Or rien ne saurait être plus faux.

Dans leur désir de réussir, beaucoup de gens acceptent d’accéder au marché du travail en anglais, sur leur propre territoire. De façon globale, 9 % des cégépiens sont de langue maternelle anglaise et 81 %, de langue maternelle française. Mais 18 % étudient au cégep anglais contre 82 % au cégep français***(***Mouvement Montréal Français, Bulletin du 1er octobre 2009.). Dans leur désir d’ouverture et d’accueil, plusieurs communiquent en anglais avec tout interlocuteur.

On se désintéresse de la piètre qualité et du manque de connaissance de la langue parlée et écrite. Quand on demande que le maire de Montréal soit bilingue dans une ville ayant le statut de ville francophone, on ignore ce qui se passe dans la capitale nationale, officiellement déclarée bilingue.

- les intellectuels et hommes d’affaires : poussés par des intérêts économiques uniquement, ils oublient de faire savoir qu’au Québec, ça se passe en français !

- les organisations internationales, telles l’OMC et le libre-échange économique : de fait, la multiplication des accords économiques internationaux contraint de plus en plus les États dans la conduite de leurs politiques****. (****Fréchette, Christine, Protéger la langue à l’ère de la mondialisation, CSLF, mars 2007 : 4) Des paradoxes du phénomène de mondialisation émergent, dont la croissance d’interactions accrues des langues et locuteurs et une certaine homogénéisation qui fait craindre pour l’avenir de la diversité linguistique, du fait qu’elle façonne un cadre au sein duquel les considérations économiques ont préséance sur les motifs culturels, sociopolitiques ou identitaires.

- le gouvernement fédéral et son refus de reconnaître la loi 101 : quarante ans après l’adoption de la Loi canadienne sur les langues officielles, la situation du français au Canada s’est globalement dégradée. À l’extérieur du Québec, le français en tant que langue parlée à la maison est passé de 4,4 % en 1971 à 2,5 % en 2006 (MMF, bulletin, 1er octobre, 2009). Aussi le jugement de la Cour Suprême sur la Loi 104 du 22 octobre 2009 démontre encore une fois que l’avenir du français est soumis aux instances fédérales.

Il confirme le démantèlement des lois linguistiques québécoises au nom d’une constitution que nous n’avons même pas signée. La Cour suprême du Canada se prononce : ceux qui en ont les moyens peuvent contourner les lois du Québec, a affirmé Chantale Trottier, présidente du Mouvement national des Québécoises et des Québécois.

 

NOUS LANÇONS UN APPEL À TOUS ET TOUTES EN VUE DE SAUVEGARDER LA LANGUE FRANÇAISE ET LA DIVERSITÉ CULTURELLE

- aux jeunes : il y a urgence  ! Pour assurer la pérennité de notre héritage linguistique, il faut se méfier de la pensée magique. Imaginer que seules des mesures incitatives vont suffire à assurer la sauvegarde du français est affolant ! Se rappeler que la concurrence des langues est toujours présente. La grande menace externe prend la forme de la mondialisation dont les effets sont particulièrement palpables dans le milieu du travail, dans les médias et par le biais de la technologie. La menace « interne » est liée à la qualité du français au Québec.

- aux élus : NOUS VOULONS OBLIGER NOTRE GOUVERNEMENT À RESPECTER LES LOIS DU QUÉBEC EN MATIÈRE DE LANGUE.

Nous voulons une administration publique qui fonctionne en français et reflète le fait que le français est la langue officielle et langue commune de la vie publique.

L’usage du français fait partie des obligations générales de l’État et de ses institutions publiques, des citoyennes et des citoyens pour assurer la cohérence et le bon fonctionnement de la société ainsi qu’une meilleure égalité des chances*****. (*****Conseil Supérieur de la Langue Française, Les accommodements raisonnables en matière linguistique, mémoire présenté à la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, 2007 : 9)

Ainsi, la loi 101 doit-elle retrouver sa vigueur d’antan et se concentrer sur l’usage de la langue française dans l’espace public et au travail, dans l’affichage, la publicité, la consommation, le droit du travail, les nouvelles technologies et les organismes publics. Pour atteindre cet objectif, il conviendrait :

- que l’État affiche, davantage qu’il ne le fait, un visage français partout sur son territoire et dans toutes ses communications formelles avec les citoyens ;

- qu’il renforce l’apprentissage du français dans tous les ordres d’enseignement ;

- qu’il accueille davantage d’immigrés dans ses institutions ;

- qu’il s’assure que les immigrants puissent rapidement trouver du travail en français et fasse en sorte que le français devienne la langue du travail pour la majorité d’entre eux.

- au monde du travail : notre appel s’adresse donc aux travailleurs salariés, à leurs organisations politiques et syndicales, dont certaines mènent déjà l’action collective contre les tentatives d’évincer la langue française de la communication interne des entreprises.

La mondialisation et l'immigration sont vues comme responsables de l’éviction programmée du français de la sphère économique. « D'un côté, il y a la mondialisation des entreprises. Les propriétaires qui viennent de l'extérieur du Québec nous arrivent avec des façons de faire qui se passent la plupart du temps en anglais. Et comme ils communiquent en anglais, il faut recommencer des luttes qu'on avait menées dans les années 80. Parfois, ils ne semblent pas comprendre qu'au Québec, ça se passe en français. » Selon René Roy, secrétaire général de la FTQ, ce phénomène se produit même avec certaines compagnies canadiennes.

Cela accompagne le démantèlement de l’industrie nationale, des entreprises nationalisées et des conquêtes sociales. De l’autre côté, il y a l’immigration. «aCertains arrivent de pays francophones et se font demander s'ils connaissent l'anglais. » À Montréal, où « environ 35 % des milieux de travail sont toujours anglais », le phénomène est pour ainsi dire systématique.

- aux enseignant-e-s , intellectuel-les, chercheur-ses, journalistes, ingénieur-es, créateur-trices, artistes, producteur-trices, inscrits dans les médias : assurez l’avenir du français en dispensant un enseignement de qualité tout en contribuant à la réalisation de l’éducation pour tous en 2015 – un des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Assurez la réalisation, la promotion et la diffusion de produits culturels et de productions médiatiques nationales afin de garantir la survie des industries qui respectent la clientèle francophone.

- aux gens d’affaires, conseil du patronat, petits commerçants : vous avez la responsabilité d’obliger les marques à respecter la clientèle francophone et à travers elle, l’existence même d’un marché national et local dont dépend l’existence même de la petite et moyenne entreprise. Travailler en français au Québec !

- immigrants, migrants et travailleurs étrangers sur notre territoire : Il est du devoir des nouveaux arrivants et surtout des francophones de se solidariser avec les Québécoises et Québécois dans les initiatives démocratiques prises pour protéger la langue française. Répéter les demandes de francisation afin que les fonds alloués à l’apprentissage du français soient augmentés pour favoriser l’intégration d’un plus grand nombre d’immigrants et empêcher le repli identitaire. Inclure les autres…veut dire reconnaître qu’on accorde de l’importance à la langue française, son histoire et ses changements.

- aux organisations internationales : remettre l’usage du français à l’ordre du jour, car c’est l’une des langues officielles de nombreuses organisations internationales. Elle figure parmi les six langues officielles de l’ONU et de l’UNESCO (avec l’anglais, le russe, le chinois, le mandarin et l’arabe). Le français est la langue officielle de l’OCDE et de nombreuses autres institutions et organisations de toutes sortes.

- l’Organisation Mondiale du Commerce : contrer l’impérialisme linguistique dans le cadre de la mondialisation et AFFIRMER LA VALEUR DES LANGUES NATIONALES. Dans le cadre de la mondialisation, nous devons affirmer une résistance et des principes à faire valoir : le principe de souveraineté ; de l’accès à l’information ; de la complémentarité des droits linguistiques et de l’intérêt économique des entreprises.

- aux militants et militantes et groupes de défense de la langue française de tous les pays membres de la francophonie : luttons ensemble pour protéger cette histoire, grâce à laquelle le monde qui partage la langue française existe et se développe, pour le rayonnement de notre langue, son développement et sa culture. Développons une action multilatérale originale et formons une communauté internationale solidaire. À l’échelle de la planète, les langues s’inscrivent au cœur d’un patrimoine culturel où chacune reflète une vision du monde, un système de pensée et des valeurs propres à leur peuple. Rassemblées, elles incarnent la pluralité des identités et des expressions culturelles qu’il nous revient de préserver.

La langue est porteuse de cohésion sociale et favorise le développement d’un sentiment d’appartenance à la collectivité. Pour nous, Québécois, la langue constitue l’étoffe de ce que nous sommes et de ce que nous voulons être. Elle s’inscrit au cœur de notre identité et doit continuer à le faire, nonobstant les impératifs économiques qui surgissent de toutes parts.

Le français est un moyen d’accès à la modernité, un outil de communication, de réflexion et de création qui favorise l’échange d’expériences entre les citoyennes et les citoyens du Québec et des autres pays de la francophonie.

C’est pourquoi, le Mouvement Montérégie français s’engage à défendre le français et à entreprendre une campagne de protection, de vigilance, de mobilisation et d’inclusion afin d’assurer la pérennité de notre langue.

 

IL Y A URGENCE D’AGIR !

 

Mouvement Montérégie français

284, rue Provencher

Mont Saint-Hilaire, Qc

J3H 3M2
 

 

 

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