Sujet :

Contre l'anglais obligatoire !

Date :

27/11/2008

De Mario Beaulieu (courriel : communications(chez)montrealfrancais.org)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

 

Extrait du bimensuel électronique du Mouvement Montréal français (MMF)

« Quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde

que nous défendons contre l’hégémonie d’une seule ».  Pierre Bourgault

Visitez le site : http://quebecfrancais.org/

 

 

 

La chronique de Richard Martineau

The return of the sheep

Richard Martineau

Il y a quelques jours, Pauline Marois a annoncé que si le PQ était élu, un programme d'immersion en anglais serait instauré dans toutes les écoles primaires de la province.

Afin d'aider les jeunes Québécois à maîtriser rapidement la langue de Stephen Harper, des cours de maths, de géographie, de littérature et d'histoire seraient donnés en anglais à la fin du primaire.

Non seulement les organisateurs du 400e anniversaire de Québec ont-ils invité Paul McCartney pour célébrer la naissance de l'aventure FRANCOPHONE en Amérique, mais voilà que le PQ annonce qu'ils vont enseigner la Conquête dans la langue de James Wolfe !

C'est-y assez fort ? Is it strong enough ?

 

IDÉE FIXE

Quand il a entendu cette nouvelle, le politologue Christian Dufour est sûrement grimpé dans les rideaux.

En effet, il y a quelques semaines, Dufour a justement publié un pamphlet dénonçant l'obsession de nos gouvernements à vouloir rendre tous les jeunes francophones de la province bilingues.

Dans Les Québécois et l'anglais : le retour du mouton (Boréal), Christian Dufour ne déclare pas la guerre au bilinguisme. Il ne dit pas que les Québécois ne devraient pas apprendre l'anglais. Il ne veut pas refermer le Québec sur lui-même.

Il se demande seulement pourquoi nos élites politiques ne cessent de répéter que les Québécois devraient TOUS devenir bilingues.

Pourquoi cette marotte, cette idée fixe ?

 

UN OBJECTIF NATIONAL

Que vous vouliez maîtriser l'anglais, c'est votre affaire. Mais pourquoi le gouvernement du Québec se fixerait-il comme priorité que l'ensemble des Québécois deviennent parfaitement bilingues ?

Pourquoi le bilinguisme deviendrait-il un objectif national ?

Comme l'écrit Christian Dufour : « Le jour où tous les Québécois parleraient bien anglais, il n'existerait plus de réelle motivation pour apprendre le français chez la grande majorité des non-francophones... »

« Actuellement, les allophones n'apprennent le français pas pour lire Baudelaire dans le texte. Ils l'apprennent parce que c'est dans leur intérêt, pour communiquer avec les francophones... »

Si nous devenions tous bilingues du jour au lendemain, voulez-vous me dire pourquoi les allophones et les anglophones se forceraient pour apprendre le français ?

Pourquoi le Premier ministre du Canada parlerait-il en français si tous les citoyens du pays étaient en mesure de comprendre l'anglaisa?

 

C'EST DU CHINOIS

Christian Dufour dit qu'il est souvent allé au Maroc et en Tunisie depuis une quinzaine d'années. Or, malgré l'affection qu'il éprouve pour ces deux pays, il n'a jamais appris l'arabe.

Pourquoi ? Parce que la langue est difficile ? Parce qu'il est paresseux ? Non. Parce que dans ces pays, à peu près tout le monde est capable de s'exprimer en français.

Entre vous et moi, il est assez croustillant de voir que Pauline Marois, qui parle elle-même anglais comme une vache espagnole, fasse du bilinguisme l'un de ses chevaux de bataille!

Est-elle complexée ? A-t-elle honte ?

Pourtant, il y a plein de politiciens, dans le monde, qui ne parlent pas un mot d'anglais ! Pourquoi seraient-ils obligés de maîtriser la langue de Barack Obama ? N'y a-t-il pas des services de traduction simultanée lors des rencontres internationales ?

Obama se sent-il obligé de maîtriser l'italien, le japonais ? Parle-t-il mandarin quand il rencontre les dirigeants de la Chine ?

Non. Pourtant, c'est l'une des plus grosses économies de la planète...

Si le mandarin est optionnel, pourquoi l'anglais serait-il obligatoire ?

 

Richard Martineau

 

 

Source : Le Journal de Montréal, le 24 novembre 2008

http://www.canoe.com/infos/chroniques/richardmartineau/lequebecvote/archives/2008/11/20081124-084300.html

 

 

 

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