Les 130 ans de l'Alliance française : angélisme
ou manipulation du président Hollande à l'égard de l'anglais ?
Il
est intéressant de noter que lors du
130e anniversaire de l'Alliance française
célébré le mardi 16 juillet 2013 au Palais de l'Élysée
à Paris, le président Hollande
a approuvé
l'enseignement en anglais dans nos universités,
arguant
qu'exercer
quelques cours en anglais pour des
étudiants qui ne parlent pas encore le
français, c'était une bonne méthode pour
ensuite leur apprendre notre langue.
« Exercer
quelques cours en anglais pour des
étudiants qui ne parlent pas encore le
français », dit-il, mais,
soit dit en
passant, cette façon de penser est
discriminatoire à l'égard des étudiants
étrangers non anglophones ! Pourquoi ce
passe droit aux anglophones ? Raciste
linguistique, M. Hollande ?
À entendre ces
paroles, on peut se demander si le
Président est vraiment au courant de la
réalité du projet Pécresse-Fioraso, s'il fait semblant de
nous dire que tout va bien pour que
l'anglicisation du pays puisse continuer
de s'opérer en douceur sans que personne
s'en émeuve, ou, carrément, s'il n'est
pas complètement
incompétent.
En effet, à
l'entendre, on croirait que les cours en
anglais dans nos universités ne sont réservés qu'aux seuls
étudiants anglophones, ce qui est faux,
bien sûr, puisqu'il
s'agit de cours dispensés autant
à eux qu'à des Français (ou autres
francophones). Ainsi, voit-on
actuellement dans nos universités et
grandes écoles, pour à peu près 10% des
cursus, des cours donnés en anglais par
des professeurs français, la plupart du
temps, à des étudiants français, c'est
cela la réalité, et non celle qui
consiste à laisser croire que les anglophones
sont accueillis en anglais, mais qu'on
va leur apprendre le français afin
qu'ils puissent ensuite intégrer
l'université française pour y suivre des
cours en français.
Le président Hollande n'a donc rien
compris au problème ou fait semblant de
ne pas comprendre pour nous tromper une
fois de encore.
Bien sûr, dans cette fête organisée, il
n'a pas été question de parler de
budgets supprimés, d'Alliances fermées,
etc., car avec Hollande, si tu tiens à
ta place, tu as intérêt à te taire (voir
le cas récent de la ministre Delphine
Batho) et
Jean-Pierre de Launoit, le président de
l'Alliance française, n'a pas envie de
perdre sa place, forcément.
NT
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L'Alliance française fête son 130e
anniversaire à l'Élysée
À l'occasion du 130e anniversaire de l'Alliance française, François
Hollande a reçu l'Élysée les
responsables de la célèbre institution.
L'occasion pour le président de louer le
français qu'il qualifie de « langue de
l'émancipation ».
Par FRANCE
24
L’Alliance
française fête
ce mardi 16 juillet ses 130 bougies.
Implantées sur les cinq continents,
l’Alliance française fait vivre depuis
130 ans la francophonie et la culture
française à travers le monde.
Aujourd’hui, ce sont quelque 500 000
étudiants qui, à travers plus de 800
Alliances, réparties dans 136 pays,
passent le pas de la porte de l’une de
ces enseignes pour apprendre la langue
de Molière.
À cette occasion, François Hollande a
reçu mardi le président et les
directeurs de la prestigieuse
institution à l'Élysée.
Le
Président François Hollande et le président de l’Alliance
française,
Jean-Pierre de Launoit, à la réception marquant le 130e
anniversaire de l’institution.
(IAN LANGSDON / AFP)
«
Il m'apprenait le dictionnaire »
Dans son discours, le chef de l’État a
notamment fait l'éloge de la langue
française, louant notamment la méthode
d'apprentissage de son grand-père
instituteur qui, pour la lui apprendre,
« lui apprenait le dictionnaire ».
Le français, « c'est une langue pleine
de découverte, il y a des mots que l'on
apprend à connaître même au soir de la
vie. Mon grand-père, qui était
instituteur, avait une méthode : pour
m'apprendre le français, il m'apprenait
le dictionnaire, chaque jour que je
passais avec lui, une page, puis une
autre. Je me suis arrêté en route », a
lancé le chef de l'État, aux côtés des
ministres Yamina Benguigui
(Francophonie) et Hélène Conway-Mouret
(Français de l'étranger).
«
Il avait cette qualité de connaître des
mots que personne n'utilisait », s'est
souvenu François Hollande, vantant les
mérites de cette langue « qui a la vertu
de conférer, malgré ses pièges et ses
difficultés, plus de beauté à tout ce
qu'elle désigne ».
«
Une langue
de l'émancipation »
«
La langue
française, c'est une langue de
l'émancipation. Apprendre le français,
c'est pouvoir lire dans le texte la
Déclaration des droits de l'Homme et du
citoyen de 1789, celle de 1948 », «
apprendre le français, c'est déchiffrer
les langages de la liberté », a aussi
estimé le président de la République.
Promouvant la
francophonie, il a toutefois considéré
que, si « on se bat pour une langue, on
ne se bat pas en défensif, on ne se bat
pas contre, on se bat toujours pour
partager ».
François Hollande
a ainsi approuvé l'extension des cours
en anglais à l'université, qui avait
provoqué une polémique. «
Il est question de faire apprendre, y
compris ici en France, une langue
étrangère ou d'exercer quelques cours en
anglais pour des étudiants qui ne
parlent pas encore le français. Moi,
j'ai considéré que c'était une bonne
méthode. Nous les faisons venir avec des
cours professés dans leur langue pour
mieux leur faire apprendre ensuite le
français », a-t-il plaidé.