Sujet :

Festival América 2014, l'Amérique du Nord fête le français !

Date :

12/09/2014

Envoi de Norbert Terral  (courriel : afrav(chez)aliceadsl.fr)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

Au cœur de l'Amérique, d'irréductibles écrivains gaulois

Montréal, le 8 septembre 2014 (AFP)

Par Jacques LEMIEUX

Poète cajun en Louisiane, romancière acadienne du Nouveau-Brunswick, écrivain du Manitoba et beaucoup d'autres plumes participent au succès d'une littérature méconnue, celle qui s'écrit dans les enclaves francophones minoritaires d'Amérique du Nord, en plein océan anglophone.

Souvent associée à tort à sa grande cousine québécoise, qui lui porte parfois ombrage, cette littérature riche et variée, ancrée dans la modernité depuis plus de 50 ans, possède pourtant sa propre personnalité.

Roger LéveilléElle est le fruit de dizaines d'auteurs qui persistent, envers et contre tout, à vivre et à écrire en français, la langue qui est le fondement identitaire historique de leur « américanité ».

Résolument contemporaine, cette littérature se conjugue aussi bien en français standard qu'en puisant dans les parlers et accents des confins de cette Amérique francophone, toujours riche de plus d'un million de personnes à l'extérieur du Québec.

Des plaines du Manitoba aux forêts du Nord de l'Ontario, dans le centre du Canada, en passant par les régions acadiennes du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse (Est), jusqu'en Louisiane, dans le sud des États-Unis, ses artisans disposent de leurs propres maisons d'édition : Éditions des plaines ou Éditions du Blé à Saint-Boniface (Manitoba), Prise de parole à Sudbury (Ontario), Perce-Neige à Moncton (Nouveau-Brunswick) ou Le Tintamarre (Louisiane). Ces éditeurs publient quelques dizaines de nouveaux titres chaque année, faisant connaître des voix originales.

« C'est vrai qu'on est loin, le bassin de rayonnement est petit », confie au téléphone, à plus de 2 000 km de Montréal, Roger Léveillé. Mais pour ce Franco-Manitobain, le succès d'un écrivain en milieu minoritaire se mesure plus « à l'accueil que lui réserve la critique qu'à ses ventes ».

À cette aune, le succès de ce bientôt septuagénaire, au nom de plume « J.R. Léveillé » est immense : auteur d'une trentaine de romans, essais et recueils de poèmes depuis plus de 40 ans, il continue d'accumuler les prix littéraires, comme avec la traduction en anglais, en 2011, de son roman le plus connu, « Le soleil du lac qui se couche » (The Setting Lake Sun).

France Daigle- Primé à Paris -

Succès aussi étincelant pour France Daigle avec son inclassable, mais captivant roman « Pour sûr », qui fait honneur au « chiac », ce patois du Sud-est du Nouveau-Brunswick, mélange de vieux français acadien, français et anglais. Réflexion sur les langues, leurs origines, leur mort, « Pour sûr » a décroché cinq récompenses depuis 2011, dont le prestigieux prix du Gouverneur général du Canada.

« Il se passe plein de choses ici », s'enthousiasme Monika Boehringer, qui enseigne la littérature acadienne à des anglophones, à l'université Mount Allison au Nouveau-Brunswick. « La relève est active et publie ! ». Elle évoque en particulier la jeune Georgette LeBlanc de Pointe-à-l'Église (Nouvelle-Écosse), dont les longs poèmes narratifs (« Alma », « Amédé » et « Prudent ») font revivre des personnages oubliés de l'Histoire, plus grands que nature. David Cheramie

La Louisiane n'est pas en reste : le poète cajun Kirby Jambon vient de remporter un prix de l'Académie française pour son recueil « Petites communions ».

« Un poète cajun, c'est incroyable ! », s'extasie Béatrice Germaine. « Le français en Louisiane a sauté une génération » après son interdiction, pendant plus de 50 ans, dans les écoles publiques jusqu'en 1968, rappelle la chargée de mission culturelle au consulat de France à La Nouvelle-Orléans.

Aujourd'hui le français renaît dans cet État du Sud, grâce aux écoles d'immersion apparues vers la fin des années 1980, favorisant le développement d'une littérature portée par une poignée d'écrivains, estime Mme Germaine, installée en Louisiane depuis 18 ans.

« Maintenant tout le monde chante les louanges du bilinguisme », raconte depuis Lafayette, David Cheramie, poète qui a dû réapprendre la langue de ses ancêtres dans les années 1980 avant de pouvoir publier ses recueils de poésie « Lettre à mère » et « Julie Choufleur », et qui travaille maintenant sur un roman.

France Daigle, Roger Léveillé, David Cheramie et bien d'autres écrivains francophones et anglophones d'Amérique du Nord sont invités au Festival America qui se tiendra à Vincennes, près de Paris, de jeudi à dimanche.

© 2014 AFP

 

Festival América 2014

 

ASSOCIATION FESTIVAL AMERICA

Maison des Associations

41/43, rue Raymond-du-Temple,

94300 Vincennes

Tél. : 01 43 98 65 09

Courriel : contact@faitsetgestes.com

 

 

 

 

Source : tv5monde.com, le lundi 8 septembre 2014

http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/info/p-1911-au-coeur-de-l-amerique-d-irreductibles-ecrivains-gaulois.htm?rub=4&xml=140908054412.eao4xpoa.xml

 

 

 

***************************

 

 

 

Festival America : quand la littérature traverse l'Atlantique

Paris, le 8 septembre 2014 (AFP)

Par Myriam CHAPLAIN RIOU

Festival América 2014Pleins feux sur la littérature transatlantique ! Le 7e Festival America accueille du jeudi 11 septembre  dimanche 14, à Vincennes 65 auteurs nord-américains, dont plusieurs écrivains francophones, des stars tels Richard Ford ou Margaret Atwood, et, pour la première fois, des romanciers français.

Sous-titrée « France-Amérique du Nord », cette édition exceptionnelle permettra à 38 auteurs français (Pierre Lemaitre, Philippe Djian, Édouard Louis, Laure Adler, Frédéric Beigbeder, Maylis de Kerangal...) de confronter leurs points de vue avec une trentaine de leurs confrères et « cousins » d'Amérique à la culture riche et plurielle, toujours vibrante : celle de l'Amérique francophone.

Une histoire franco-américaine dont la genèse remonte aux années 1530 et aux premiers voyages de Jacques Cartier, fondateur de cette Nouvelle-France qui, à la fin du XVIIe siècle, s'étendait d'un bout à l'autre du continent. L'aventure s'achèvera en 1763 avec la perte du Canada puis, en 1803, avec la cession de la Louisiane aux États-Unis.

Qui sont-ils ces francophones d'Amérique ? Ce sont des Québécois, bien sûr, mais aussi des Cadiens de Louisiane, des Acadiens du Nouveau-Brunswick (Est du Canada), des écrivains de Saint-Pierre-et-Miquelon ou venus des enclaves francophones du Manitoba et de la Saskatchewan, provinces de l'Ouest du Canada, qui écrivent en français envers et contre tout. S'y ajoutent les nombreux auteurs haïtiens.

Également invitée, l'une des voix amérindiennes majeures, Rita Mestokosho, du territoire innu d'Ekuanitshit (Québec), publie en septembre « Née de la pluie et de la terre » (Bruno Doucey).

Les plumes anglophones seront aussi fêtées. Depuis 2012, le Festival America, qui se tient tous les deux ans, a accueilli les plus grands auteurs nord-américains, du Prix Nobel Toni Morrisson à Bret Easton Ellis, en passant par Russell Banks ou James Salter. Et continue sur sa lancée cette année.

- Auteurs américains face à Amazon -

Participeront ainsi à la centaine de rencontres, forums des écrivains, cafés des libraires et soirées thématiques, de très grands noms anglophones : la Canadienne Margaret Atwood, invitée d'honneur de ce 7e Festival, qui publie "Maddaddam" (Laffont), l'Américain Richard Ford, prix Femina 2013 pour "Canada", le Canadien Joseph Boyden, auteur de "Dans le grand cercle du monde" ou l'Américain David Vann, prix Médicis 2010 pour "Sukwan Island", qui publie en septembre "Goat Mountain" (Gallmeister).

Plusieurs autres invités américains sortent des romans en cette rentrée comme Robert Goolrick, Wally Lamb, Joyce Maynard ou Claire Messud.

Six écrivains participeront aussi jeudi à un débat qui s'annonce animé sur le thème « Les auteurs américains face à Amazon », lors de la journée professionnelle organisée par le magazine spécialisé Livres Hebdo.

« Cette 7e édition sera l'occasion de célébrer la richesse et la vitalité de la langue française dans les littératures nord-américaines, mais aussi la relation ancienne qui unit la France et l'Amérique du Nord », souligne Francis Geffard, organisateur de ce festival où plus de 35000 visiteurs sont attendus, ainsi qu'une quarantaine de maisons d'édition françaises et francophones dans un grand Salon du livre.

« La France est le pays d'Europe qui a le plus rêvé d'Amérique », assure-t-il. De plus en plus d'auteurs français se tournent d'ailleurs vers ce continent, l'utilisant comme cadre, matériau romanesque ou en détournant les codes et les mythes.

Certains des invités sont emblématiques de ce lien entre la France et l'Amérique du Nord, tels le Québécois Dany Laferrière, né en Haïti et élu à l'Académie française fin 2013, ou la Canadienne Nancy Huston, née à Calgary, qui écrit indifféremment dans les deux langues et vit à Paris.

Et le Festival America 2014 démontrera, relève M. Geffard, « qu'en plus d'une histoire et d'une culture, nous avons une langue en partage » sur les deux rives de l'Atlantique.

© 2014 AFP

 

Source : tv5monde.com, le lundi 8 septembre 2014

http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/info/p-1911-festival-america-quand-la-litterature-traverse-l-atlantique.htm?rub=4&xml=140908053618.phstxjxq.xml

 

 

 

 

***************************

 

 

 

Rencontres transatlantiques au Festival America

Richard Ford

L'Américain Richard Ford (prix Femina étranger 2013 pour « Canada ») sera l'un des deux parrains de l'édition 2014 du Festival America. - Photo Denis Allard/RéA
 

Le Festival America pourrait se reposer sur ses lauriers et sur le dynamisme de l'édition de romans américains qui, cette année encore, domine la rentrée littéraire étrangère. Mais pas question de virer à une simple foire aux livres, animée par des séances d'autographes. Pour sa septième édition, le festival de Vincennes qui se tient tous les deux ans a une nouvelle fois choisi un thème fort : les relations France-Amérique. « La France est sans doute le pays qui a le plus rêvé d'Amérique », commente Francis Geffard (directeur de collection chez Albin Michel, organisateur de l'événement). Et l'inverse est sans doute vrai…

Trois siècles d'histoire commune - des voyages de Jacques Cartier en 1530 jusqu'à la cession de la Louisiane en 1803 -, une culture partagée, des fantasmes croisés ont marqué l'âme des écrivains des deux pays. La preuve dans cette rentrée, où l'écrivain du Sud, Tim Gautreaux, propulse son héros de « Nos disparus » dans les tranchées de la guerre de 1914 avant de le ramener à la Nouvelle-Orléans, tandis que notre Beigbeder national réanime les amours de Oona O'Neill et Salinger nés à New York (les deux auteurs seront présents au festival).

Il y aura donc 38 écrivains français invités (pour la première fois) à Vincennes, versus 67 Nord-Américains, dont certains francophones - Québécois en tête - plus des Haïtiens et un auteur de Saint-Pierre-et-Miquelon (Eugène Nicole). Deux stars seront les parrains-marraines de cette édition : l'Américain Richard Ford (prix Femina étranger 2013) et la Canadienne Margaret Atwood (forte de son dernier opus « MaddAddam »). Le premier conversera avec Philippe Djian, la seconde avec Laure Adler.

Grandes soirées et conversations

Les grandes soirées devraient faire recettes : « L'Amérique de Richard Ford » (jeudi 11), « Il était une fois dans l'Ouest » (vendredi 12) « Fêtons la Louisiane » - avec un concert de Zachary Richard en prime (samedi 13). Auteurs américains et français rendront hommage aux monstres sacrés Carver, Kerouac et Salinger. Et débattront de sujets qui les mobilisent - Édouard Louis et Justin Torres échangeront sur l'enfance et la famille, par exemple.

Quant aux sensations de la rentrée littéraires, beaucoup seront au rendez-vous - telles Philipp Meyer, Wally Lamb, Craig Davidson, Rick Bass, David Vann… l'Amérique nouvelle et la Nouvelle France réunies… ça n'existe que dans les livres, pour trois jours à Vincennes.

Philippe Chevilley

 

 

Source : lesechos.fr, le jeudi 11 septembre 2014

http://www.lesechos.fr/week-end/culture/0203751987543-rencontres-transatlantiques-au-festival-america-1041317.php


 

 

 

 

Haut de page