Haïti : le français devient une langue officielle de la Caricom
Le président d'Haïti Michel Martelly (dr.)
et le président de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves (g.)
au 24e sommet de la Caricom, le 19 février 2013.
Reuters / Parker
Le 24e sommet de la Caricom s'est achevé ce mardi à Port-au-Prince. Cette communauté, qui regroupe 15 pays de la Caraïbe, a focalisé les débats sur les questions de sécurité et de lutte contre le narcotrafic, sans parvenir à des propositions franches. Seule avancée, ce sommet de chefs d'état et de gouvernement a permis l'adoption du français comme deuxième langue de travail, après l'anglais.
Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Haïti est le seul pays francophone de la Caricom (qui comprend 15 pays de la Caraïbe) composé majoritairement d'anciennes colonies britanniques. Les autorités haïtiennes ont longtemps plaidé pour faire reconnaître le français comme langue officielle au sein de cette communauté.
C'est désormais le cas. Le président Michel Martelly affirme que son pays va pouvoir davantage s'intégrer à la Caricom :
« Haïti n'a pas, par exemple, pris la présidence (tournante de la Caricom, NDLR) peut-être à cause de ce déficit, explique-t-il. Quand on ne comprend pas ce qui est dit, on ne participe pas. Mais aujourd'hui, grâce au fait que le français soit là, l'Haïtien pourra se reconnaître, comprendre, discuter, proposer et faire des débats. Quand on ne peut pas s'exprimer, se faire comprendre ou quand on ne comprend rien, on est seul, isolé dans un monde.(...) Quand on rentre dans les termes techniques, bien que je comprenne un petit peu l'anglais, je me perds, je ne comprends rien. Par contre si c'est fait en français, même quand le domaine ne serait pas mien, j'ai la connaissance des mots ».
Le français va donc être progressivement utilisé au sein de la Communauté de la Caraïbe, notamment lors du prochain sommet des chefs d'États, en juillet à Trinité et Tobago.
Par RFI