Thomas Hollande et son "think tank different"
Le charabia franglais à la sauce socialiste (H like Hope, etc.) continue. Preuve supplémentaire que le parti Socialiste en est venu à trahir tout, même la langue française !
"think tank" pourrait être traduit par boîte à idées, groupe de réflexion, laboratoire d'idées, cercle de réflexion, etc.
NT
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Thomas Hollande et le "think tank different"
Thomas Hollande avec sa mère Ségolène Royal
POLITIQUE - Ce matin, les initiateurs d'un nouveau laboratoire politique, auto-baptisé "Think tank different" et basé à Marseille, dévoilaient devant quelques journalistes leurs ambitions. À la table, Thomas Hollande, fils de Ségolène Royal et François Hollande, impliqué depuis le départ dans cette aventure, qui se voudrait différente. Le citer dès le titre n'est-il pas un peu racoleur ? Pas seulement. Le "Think tank different" veut fonctionner de Marseille, s'inspirer de cette grande ville populaire et petite ville-monde pour décentrer les regards. Sans pour autant, promettent ses fondateurs, s'enfermer dans des enjeux locaux, des stratégies électorales de court terme. En ce sens, la présence loin de Paris de Thomas Hollande, jeune militant menacé d'enfermement dans le seul rôle du « fils de », symbolise un peu le décentrage. Comment le labo fonctionnera-t-il ? Pourquoi s'installe-t-il à Marseille ? En quoi est-il différent des traditionnels think tanks ? Que vient faire Thomas Hollande là-dedans ? Ses compagnons se laisseront-ils instrumentaliser politiquement ?
1) Un "think tank" qui fonctionnera comment ?
Le laboratoire fait travailler ensemble depuis un an des chercheurs, des professionnels (avocat, chef d'entreprise, architectes, artistes, etc.) et des politiques. Il compte donner à lire en moyenne deux notes par mois, sur des sujets variés, et abordés sans trop de tabous (lire plus loin). La première note, d'ici dix ou quinze jours, doit concerner le Front national. Elle sera rédigée par Virginie Martin, politologue et sociologue qui enseigne notamment à l'école marseillaise Euromd management et par Thomas Hollande, qui travaille dans un cabinet d'avocats intervenant devant le Conseil d'État et à la Cour de cassation (un bon portrait de lui, celle semaine, dans le Nouvel Observateur). La suivante traitera de communautarisme, une autre de la finance islamique, etc.
Le "think tank different" travaille en six pôles d'une dizaine de personne. Après la circulation des notes, une assemblée plénière réunit tout le monde à Marseille toutes les dix semaines. La première, aujourd'hui, est à huis-clos. Les suivantes seront semble-t-il ouvertes. Les intitulés sont instructifs (1). Le plus éclairant sur ce que veut être ce "think tank" traite de « diversalité », terme inventé par l'écrivain créole Édouard Glissant qui l'opposait à l'universalisme assimilationniste.
2) Pourquoi un laboratoire politique à Marseille ?
Pour commencer, répondent les fondateurs, parce que cette ville a tout d'un laboratoire. Elle ne sera pas pour eux une antenne locale, mais une source d'idées et d'énergie. Un lien d'observation et d'analyse qui permet au regard de se décaler, de se décentrer, sans s'enfermer pour autant dans des enjeux marseillo-marseillais. Le portée se veut au moins nationale, ce qui serait plus facile hors de Paris. Il s'agit, explique Virginie Martin, de lutter contre la « tyrannie des représentations politiques dominantes » de cette France si jacobine. Tirer l'énergie de Marseille, ville si dysfonctionnante, n'est-ce pas paradoxal ? Justement, répond Virginie Martin. Marseille n'est pas, comme Paris, une « ville-musée de plus en plus enfermée à l'intérieur de son périphérique, de plus en plus homogène ». Selon elle, « il est de plus en plus difficile de sentir la France en passant 80% de son temps à Paris, où l'on croit que les raisons et les solutions des problèmes viennent du haut. » Six cents cinquante kilomètres plus au Sud, Marseille, protégée de la vitrification par l'absence apparente d'urbanisme et la présence omniprésente de l'autre dans toute son étrangeté, peut aider à fournir des réponses « à l'internationalisation du Monde et à la complexité qu'elle impose ».
Mais, on insiste, n'est-ce pas paradoxal de venir chercher de l'énergie et des solutions dans une ville en plein plongeon économique et social (sans parler de l'OM...) ? « Peut-être que Marseille plonge parce qu'on plaque des solutions universelles qui ne fonctionnent pas au lieu de s'appuyer sur des dynamiques propres à cette ville, répond Virginie Martin. Cette ville est-elle malade, ou la rend-on malade à appliquer des solutions qui ne sont pas prévues pour elle ? » Autre postulat justifiant l'installation d'un laboratoire politique national à Marseille : cette ville serait en avance, y compris dans ses retards. Virginie Martin prend l'exemple du vote Front national, identifié dans un premier temps comme un phénomène du Sud-est, simple vote de rejet, avant que l'on comprenne qu'il y avait une part d'adhésion, et que le Sud-est n'était qu'une loupe, un territoire en avance sur des phénomènes qu'allaient connaître la France.
3) Un "think tank" vraiment différent ?
Virginie Martin explique qu'elle a participé à d'autres "think tanks", et que souvent leurs lignes sont dictées par l'Ena, ou ses énarques. Elle prend l'exemple de terra Nova, pour qui elle avait par exemple participé à la rédaction d'un livre blanc des femmes pour le magazine Elle (lire). « Ils sont plus collés au politique. Peut-être plus prudents que nous pourrions l'être. Terra Nova fait travailler des chercheurs passionnants, mais ceux qui portent terra Nova ne sont pas des chercheurs. L'ADN est différent ».
Le "Think tank different" promet surtout de travailler à « remettre à plat » sans tabous les sujets qu'il aborde. De (re)réfléchir des principes qui semblent pour l'instant gravés dans un marbre à veine républicaine. La laïcité par exemple. « Une fois que l'on a dit que la France est laïque, a-t-on tout dit ? », demande Virginie Martin. La question peut-elle être abordée sans l'éclairage, parfois aveuglant deux à trois siècles plus tard, des Lumières ? (1) ? Idem pour le communautarisme. Ces questions particulièrement intéressantes lorsqu'on les pose à Marseille, ville de mélange et d'étanchéité, ville ou tout le monde partage l'espace, sans forcément s'y mélanger, où dans un quartier métissé, parfois aucune rue ne l'est.
4) Que vient Thomas Hollande faire là ?
Assez spontané, sympathique, le jeune homme répond d'abord qu'il avait connu quelques Marseillais en 2007, en faisant la campagne de sa mère, en animant la blogosphère. Il s'était également lié avec Patrick Mennucci, responsable des meetings dans la campagne de 2007, et dont l'entourage suit de très près les travaux. « Nous ne sommes pas allés chercher Thomas en temps que fils de », promet Virginie Martin. Le garçon explique pour sa part qu'il a plaisir à participer à des notes pour un "thing tank" installé à Marseille, « sans la crainte d'être instrumentalisé ou d'être sur une ligne qui n'est pas celle du parti ». De « travailler en liberté, de faire de la politique avec un grand "P", de débattre, de penser sur le long terme, avec des chercheurs et des professionnels ». Il dirigera la « commission politique et stratégique ».
5) Un laboratoire sous influence ou sans instrumentalisation locale ?
Ses fondateurs admettent seulement être « plutôt près de la gauche ». Ils refusent d'être partisans. La preuve ? À la table, deux au moins sont réputés proches du PS, un autre du Front de gauche. Les journalistes insistent un peu alors Virginie Martin précise: « Ici, des politiques nous accueillent favorablement mais nous ne sommes au service de personne. Certains finiront peut-être dans un cabinet politique ou participeront à la construction d'un programme mais ce n'est pas le cas de tous. (...) Le temps politique nous importe peu. » Thomas Hollande ajoute qu'il a envie d'une « démarche non partisane ». Et puis tous ajoutent que chacun pourra s'inspirer s'il le souhaite de leurs travaux. À suivre.
Olivier Bertrand
"think tank different" ! Que vient faire cette dénomination anglaise en terre francophone ? Encore un fils de bourgeois (gauche bobo) qui ignore la langue du peuple !
Régis Ravat
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