Manifestation pour la langue française à Paris
Derrière la banderole « Ma patrie, c'est la langue française », citation d'Albert Camus, le cortège est parti de la place du Panthéon, dans le Ve arrondissement, et s'est rendue au ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche, où devait être remise une lettre à la ministre Valérie Pécresse. Lors des discours, différents orateurs ont dénoncé l'influence grandissante de l'anglais dans les relations diplomatiques et commerciales. Jacques Myard, député UMP a lancé un vibrant appel à la résistance : « Nous sommes ici pour mener le combat de notre identité : celui qui méprise sa langue se méprise lui-même. et de déclarer, « Nous gagnerons cette bataille, car c'est la bataille de notre existence même ». Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République a stigmatisé les responsables politiques qui s'expriment en anglais lors des réunions internationales. « La langue française en danger, c'est la nation qui est en danger » ?
« Dans une Belgique fracturée, le français est de plus en plus méprisé et bafoué, mais la Wallonie a besoin à côté d'elle d'une France forte, d'une France fidèle, confiante en elle-même », a plaidé le coprésident du Rassemblement Wallonie-France (RWF), Paul-Henry Gendebien, alors que sa communauté exhibait fièrement un drapeau bleu-blanc-rouge avec un coq rouge au milieu.Près de cent militants du RWF. étaient présents On a remarqué la présence de Jean-Pierre Chevènement à droite sur la photo), ancien ministre, qui a pris la parole, ainsi que des députés français et le coprésident Paul-Henry Gendebien.
« À chacune et à chacun de vous, salut et fraternité ! Les Wallons sont là ! Les Bruxellois sont là ! Solidaires de votre combat, nous sommes aussi des Français de cœur, des Français de volonté, des Français de par la langue partagée, tous attachés aux valeurs républicaines et universelles qu’elle porte et qu’elle nourrit. Oui, la France et la langue française, c’est l’aspiration à l’universel, mais l’universel n’est pas la mondialisation, ni le nivellement. C’est même le contraire ! Notre présence parmi vous, ici et maintenant, se justifie aussi par ceci, qui est essentiel à nos yeux. La Belgique est en train de se fracturer, parce que dans cet État qui ne ressemble plus à un pays, la langue française est de plus en plus méprisée et bafouée, et parce que la Wallonie n’y a plus la place qui lui revient. Nous venons de la ligne de front. Nous connaissons bien le prix et le poids des blessures et des exigences du combat, pour la langue et pour l’identité culturelle. C’est pourquoi notre détermination est totale ! Mais la Wallonie a besoin, à côté d’elle, d’une France forte, d’une France fidèle, d’une France confiante et sûre d’elle-même. Notre volonté à nous, c’est de confirmer, demain, la Communauté de destin qui déjà nous rassemble et nous unit à la France. Vivent la langue et les valeurs françaises ! Vive la Wallonie française ! Vive la République française ! »
À cette occasion, rappelons ce que Charles De Gaulle avait confié à Roger Peyrefitte : « Des Wallons m'avaient déjà demandé de les annexer à la fin de la guerre. Je n'ai pas voulu donner suite à leur démarche. En 45, il fallait respecter les frontières que nous a léguées l'Histoire, sauf les frontières des pays vaincus. C'est ce qui a été fait. La Belgique, il ne faut pas y toucher. Mais que les Wallons s'organisent pour défendre leur langue et leur culture, pour éviter que les Flamands ne leur marchent sur les pieds, nous n'y voyons aucune espèce d'inconvénient... Ou alors, il faudrait que les Flamands rendent la vie impossible aux Wallons, et qu'alors les Wallons se jettent dans nos bras. Mais nous n'avons surtout pas à bouger. Ce serait trop facile de nous accuser de vouloir nous arrondir aux dépens de la Belgique. Je sais bien qu'après la Libération, il aurait suffi que je claque des doigts pour que la Wallonie demande son rattachement à la France. Mais justement, j'estimais qu'il ne m'appartenait pas de claquer des doigts. Il aurait fallu que les Wallons ou leurs représentants légitimes prennent l'initiative. La France n'avait pas à payer une dette comme au Canada. Un moment, j'avais songé à faire un voyage qui aurait commencé à Gand, je me serais arrêté à Dinant où j'ai été blessé en 14, à Namur, capitale de la Wallonie, j'aurais descendu la Meuse jusqu'à Liège, dont Michelet disait qu'elle était plus française que la France. Ç'aurait été comme le Chemin du Roy au Québec. Mais j'ai résisté à la tentation.
Il reprend, après quelques secondes : « J'avais reçu une délégation de Wallons, bien décidée à préparer le rattachement. Elle m'avait expliqué que les Flamands étaient de plus en plus arrogants et finiraient par faire d'eux-mêmes sécession. C'est peut-être comme ça que ça finira.La Wallonie existe, mais il n'y a pas une nation wallonne, les Wallons n'ont jamais cherché à devenir un État. Ils demandent à être intégrés au sein de la République française, dont ils ont déjà fait partie. C'est tout autre chose que, pour les Québécois, de s'émanciper de la domination anglo-saxonne. Beaucoup de Wallons pensent qu'ils seraient mieux traités par la France que par la Flandre. C'est probable. Ils retrouveraient au sein de la France la fierté d'appartenir à une grande nation, la fierté de leur langue et de leur culture, le goût de participer aux grandes affaires du monde et de se battre pour de grandes causes humaines. Toutes choses qu'ils ont perdues dans leur association contre nature, imposée par les Anglais, avec les Flamands qui ne les aiment pas et qu'ils n'aiment pas. Pour les besoins de l'unité de la Belgique, on a raboté ce qu'ils avaient de différent. Ils en sont frustrés ». René Thirion
Source : rwf.be, le 19 juin 2011 (Photos : Philippe Lenaerts et Debout La République- Alpes/ Haute Provence)
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