Langues régionales et les présidentiables de 2012 J’aime les Chtis, les Corses, les Picards, les Bretons, les Auvergnats, les Vendéens, les Normands, les Antillais, les Alsaciens et tous les autres, que je respecte et que j’aime parce qu’ils font la France, son génie, son ressort créatif, son caractère et son histoire et le républicain que je suis, voudrait que la France dise à tous qu’elle les aime parce que toutes ces cultures sont la France. Une France au sein de laquelle une langue commune les rassemble toutes, la langue française. Unité indivisible, la République est pour tous, et chacun doit parler la même langue pour que le ciment tienne ! Mais ce qui a été entendu hier à Toulouse est une erreur tragique, car une ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires marquerait l’arrêt de mort de l’unicité dans la diversité française et la dislocation du peuple français, la fin de la laïcité des cultures. Constitutionaliser une telle division, appeler à un tel divorce entre les Français ne peut se faire sans débat démocratique et sans en appeler à l’ensemble du peuple français. Un débat dans lequel les Français devront connaître toutes les conséquences d’une telle ratification : Légalisation du repli administratif linguistique différent dans chaque région, Légalisation d’un droit du travail régional reposant sur une langue par rapport à une autre région ; des droits différents pour les travailleurs. Légalisation du droit à une justice rendue dans différentes langues selon la région (obligation d’interprètes) Légalisation du droit à transcription du code civil dans la langue de la région, les mariages, les divorce, l’héritage nécessitant plusieurs millions de traductions et autant d’interprètes, pour faire demande aux irréductibles nationalistes régionaux, sans parler de la signalisation routière, du code de la route, des amendes et j’en passe et des meilleures dont la paperasserie inextricable d’une sécurité sociale croulant de demande de transcriptions. Voila quelques aspect de l’irréductible réalité qu’il faut expliquer aux Français avant de plonger notre pays dans le chaos, alors que les langues de France sont en réalité librement enseignées dans nos écoles, pour qui veut bien les apprendre et que les cultures de nos régions ou de nos minorités sont aimées de tous les Français.
Robert HADJADJ, Président MRSP, membre de l’association pour une Constituante.
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Langues régionales et les présidentiables 2012
Ils veulent faire entendre leur voix. Samedi 31 mars, des manifestations ont eu lieu dans une dizaine de villes aux quatre coins de l'Hexagone, pour défendre les langues régionales. Au total, plusieurs milliers de personnes sont attendus, à Quimper, Toulouse, Ajaccio, Bayonne, Saint-Quentin, Poitiers ou encore à Lille... Leur mot d'ordre ? « Nos langues, nos cultures, un droit, une loi ». Le collectif à l'origine des manifestations réclame notamment la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, ou l'instauration du bilinguisme dans certains services publics, comme La Poste, Pôle Emploi ou la SNCF. Parmi les manifestants, plusieurs personnalités politiques comme Eva Joly, la candidate d'Europe Écologie-Les Verts, qui se trouvait à Toulouse, en compagnie de José Bové ou Jean-Pierre Bel, le président du Sénat (PS). À trois semaines du premier tour de la présidentielle, le sujet fait un retour en force dans les débats, et dépasse le traditionnel clivage droite-gauche. Pour les défenseurs des langues régionales, il s'agit de défendre le patrimoine français, et de protéger la diversité culturelle du pays. Ceux qui refusent la ratification de la Charte européenne arguent que la reconnaissance des langues régionales met à mal le principe d'unité et d'invisibilité de la République française. Retour, en images, sur les positions des candidats à la présidentielle au sujet des langues régionales. Avant de revenir sur les positions des candidats à la présidentielle, un bilan s'impose. Selon l'Insee, 3,5 millions de personnes utilisent régulièrement une langue régionale. Si ces dernières sont surtout pratiquées par les plus de 50 ans, elles sont de plus en plus prisées par les jeunes. Certaines langues, comme l'occitan, le tahitien ou le breton, peuvent même être choisies en option au bac. Le nombre de dialectes régionaux est estimé à 75. Les défenseurs des langues régionales demandent l'adoption des lois, qui leur donneraient ainsi un statut et des moyens financiers. Car pour le moment, c'est le flou qui prédomine en la matière. En 1999, la France signe la charte adoptée en 1992 par le Conseil de l'Europe, mais ne la ratifie pas, suite à la censure du Conseil constitutionnel, qui la juge contraire à l'article 2 de la Constitution : « La langue de la République est le français ». Cette charte a pour but la reconnaissance et la protection de ces langues, et donne des dispositions pratiques comme la possibilité de comparaître en justice ou de signer un contrat de travail dans une langue régionale. En 2007, Nicolas Sarkozy promet l'adoption d'une loi sur le sujet. Christine Albanel, ministre de la Culture à l'époque, planche sur le chantier, mais le projet de loi est enterré en 2009, lors de l'arrivée de Frédéric Mitterrand rue de Valois. En 2008, une réforme de la Constitution est toutefois adoptée. L'article 75-1 reconnaît l'appartenance des langues régionales « au patrimoine de la France ». Pour le collectif à l'origine des manifestations du 31 mars, cette disposition « n'a pour l'heure qu'une valeur de déclaration symbolique ». Plusieurs propositions de loi sont régulièrement examinées au Parlement, mais sans être adoptées.
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