Sujet :

Langues régionales et les présidentiables de 2012

Date :

02/04/2012

De Robert Hadjadj (courriel : mrsp34000(cher)gmail.com)

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Langues régionales et les présidentiables de 2012

J’aime les Chtis, les Corses, les Picards, les Bretons, les Auvergnats, les Vendéens, les Normands, les Antillais, les Alsaciens et tous les autres, que je respecte et que j’aime parce qu’ils font la France, son génie, son ressort créatif, son caractère et son histoire et le républicain que je suis, voudrait que la France dise à tous qu’elle les aime parce que toutes ces cultures sont la France. Une France au sein de laquelle une langue commune les rassemble toutes, la langue française. Unité indivisible, la République est pour tous, et chacun doit parler la même langue pour que le ciment tienne !

Mais ce qui a été entendu hier à Toulouse est une erreur tragique, car une ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires marquerait l’arrêt de mort de l’unicité dans la diversité française et la dislocation du peuple français, la fin de la laïcité des cultures.

Constitutionaliser une telle division, appeler à un tel divorce entre les Français ne peut se faire sans débat démocratique et sans en appeler à l’ensemble du peuple français.

Un débat dans lequel les Français devront connaître toutes les conséquences d’une telle ratification :

Légalisation du repli administratif linguistique différent dans chaque région,

Légalisation d’un droit du travail régional reposant sur une langue par rapport à une autre région ; des droits différents pour les travailleurs.

Légalisation du droit à une justice rendue dans différentes langues selon la région (obligation d’interprètes)

Légalisation du droit à transcription du code civil dans la langue de la région, les mariages, les divorce, l’héritage nécessitant plusieurs millions de traductions et autant d’interprètes, pour faire demande aux irréductibles nationalistes régionaux, sans parler de la signalisation routière, du code de la route, des amendes et j’en passe et des meilleures dont la paperasserie inextricable d’une sécurité sociale croulant de demande de transcriptions.

Voila quelques aspect de l’irréductible réalité qu’il faut expliquer aux Français avant de plonger notre pays dans le chaos, alors que les langues de France sont en réalité librement enseignées dans nos écoles, pour qui veut bien les apprendre et que les cultures de nos régions ou de nos minorités sont aimées de tous les Français.

 

Robert HADJADJ,

Président MRSP, membre de l’association pour une Constituante.

mrsp34000@gmail.com

 

 

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Langues régionales et les présidentiables 2012

 

Ils veulent faire entendre leur voix. Samedi 31 mars, des manifestations ont eu lieu dans une dizaine de villes aux quatre coins de l'Hexagone, pour défendre les langues régionales. Au total, plusieurs milliers de personnes sont attendus, à Quimper, Toulouse, Ajaccio, Bayonne, Saint-Quentin, Poitiers ou encore à Lille... Leur mot d'ordre ? « Nos langues, nos cultures, un droit, une loi ». Le collectif à l'origine des manifestations réclame notamment la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, ou l'instauration du bilinguisme dans certains services publics, comme La Poste, Pôle Emploi ou la SNCF. Parmi les manifestants, plusieurs personnalités politiques comme Eva Joly, la candidate d'Europe Écologie-Les Verts, qui se trouvait à Toulouse, en compagnie de José Bové ou Jean-Pierre Bel, le président du Sénat (PS).

À trois semaines du premier tour de la présidentielle, le sujet fait un retour en force dans les débats, et dépasse le traditionnel clivage droite-gauche. Pour les défenseurs des langues régionales, il s'agit de défendre le patrimoine français, et de protéger la diversité culturelle du pays. Ceux qui refusent la ratification de la Charte européenne arguent que la reconnaissance des langues régionales met à mal le principe d'unité et d'invisibilité de la République française.

Retour, en images, sur les positions des candidats à la présidentielle au sujet des langues régionales.

Avant de revenir sur les positions des candidats à la présidentielle, un bilan s'impose. Selon l'Insee, 3,5 millions de personnes utilisent régulièrement une langue régionale. Si ces dernières sont surtout pratiquées par les plus de 50 ans, elles sont de plus en plus prisées par les jeunes. Certaines langues, comme l'occitan, le tahitien ou le breton, peuvent même être choisies en option au bac. Le nombre de dialectes régionaux est estimé à 75.

Les défenseurs des langues régionales demandent l'adoption des lois, qui leur donneraient ainsi un statut et des moyens financiers. Car pour le moment, c'est le flou qui prédomine en la matière. En 1999, la France signe la charte adoptée en 1992 par le Conseil de l'Europe, mais ne la ratifie pas, suite à la censure du Conseil constitutionnel, qui la juge contraire à l'article 2 de la Constitution : « La langue de la République est le français ». Cette charte a pour but la reconnaissance et la protection de ces langues, et donne des dispositions pratiques comme la possibilité de comparaître en justice ou de signer un contrat de travail dans une langue régionale.

En 2007, Nicolas Sarkozy promet l'adoption d'une loi sur le sujet. Christine Albanel, ministre de la Culture à l'époque, planche sur le chantier, mais le projet de loi est enterré en 2009, lors de l'arrivée de Frédéric Mitterrand rue de Valois. En 2008, une réforme de la Constitution est toutefois adoptée. L'article 75-1 reconnaît l'appartenance des langues régionales « au patrimoine de la France ». Pour le collectif à l'origine des manifestations du 31 mars, cette disposition « n'a pour l'heure qu'une valeur de déclaration symbolique ». Plusieurs propositions de loi sont régulièrement examinées au Parlement, mais sans être adoptées.

Nicolas Sarkozy

Un non ferme et définitif. Alors qu'en 2007, il s'était montré favorable à l'adoption d'une loi au sujet des langues régionales, il est néanmoins opposé à la ratification de la charte européenne. Lors d'un meeting à Marseille le 19 février dernier, Nicolas Sarkozy s'est montré ferme : « Quand on aime la France, on ne propose pas de ratifier la charte des langues régionales et minoritaires ». Le président-candidat n'est pas contre l'enseignement des langues régionales, comme il l'a notamment affirmé lors d'une visite dans le Morbihan en 2011 : « J'ai toujours considéré qu'apprendre le breton ou toute autre régionale n'est pas un risque pour l'unité nationale, bien au contraire ». Cependant, l'essentiel pour le chef de l'État, est de veiller à l'unité de la France.

Mais la position de Nicolas Sarkozy n'est pas partagée par tout le monde au sein de l'UMP. Certains élus, souvent issus de régions où ces langues sont fortes, leur sont plus favorables. C'est notamment le cas de Justin Vogel, vice-président du Conseil général de l'Alsace, où l'on compte 600000 personnes parlant l'alsacien, pour 1,8 million d'habitants.

 

François Hollande

Contrairement à son rival de l'UMP, François Hollande souhaite une ratification de la Charte européenne des langues régionales. La disposition fait même partie de son programme. Il s'agit de la 56è proposition de ses 60 engagements. S'il est élu, le candidat socialiste s'engage à envisager avec le Parlement une modification de la Constitution, afin de pouvoir ratifier la charte. Mais François Hollande souligne tout de même que « la seule langue officielle est le français ».

François Hollande rappelle son attachement à la défense des langues régionales dans certains de ses déplacements en province, notamment en septembre dernier à Rennes, et en Corse à la fin du mois de mars.

 

 

 

 François Bayrou

Un ardent défenseur des langues régionales. Non seulement François Bayrou est favorable à la ratification de la Charte européenne des langues régionales, mais il est également l'unique candidat à en maîtriser l'une d'elles. En effet, le candidat du Modem parle le béarnais. Le 10 mars dernier, à Toulouse, une partie de son discours était même rédigée dans cette langue !

Comme François Hollande, François Bayrou rappelle également son attachement au français : « Pour nous, ce sont les cultures et les langues régionales qui forme la France, même si, vous le savez, je suis attaché à notre trésor qu'est le français » , a-t-il déclaré à Pau en 2011. Lorsqu'il était ministre de l'Éducation, le candidat du Modem a permis le financement des écoles Diwan, qui enseignent en langue bretonne.

 

Eva Joly

Eva Joly est la candidate qui va le plus loin dans la défense des langues régionales. En plus de la ratification de la Charte européenne, la candidate d'Europe Écologie-Les Verts souhaite le vote d'une loi-cadre sur le sujet. Dans son programme, elle assure que « les langues régionales seront officiellement reconnues ». Eva Joly, qui prône une VIe République, « où l'organisation de la France se ferait sur le modèle d'un fédéralisme », souhaite que chaque région puisse définir sa ou ses langue(s) régionale(s) comme co-officielle(s) avec le français, et que l'enseignement des langues régionales soit obligatoire dès l'école maternelle.

Cet aspect du programme d'Eva Joly a été attaqué en août dernier par la Droite populaire. Selon Nicolas Dhuicq, secrétaire national de l'UMP, il aurait pour conséquence « la dislocation de l'unité nationalea».

 

Marine Le Pen

Marine Le Pen est sans conteste la candidate la plus virulente sur le sujet. La présidente du Front national s'oppose avec véhémence à la ratification de la Charte européenne. Selon elle, « le bilinguisme régional dans les provinces justifiera demain la signalétique en arabe en Seine-Saint-Denis et dans les quartiers ».

Bertrand Dutheil de La Rochère, le conseiller République et laïcité de Marine Le Pen, enfonce le clou et explique qu'avec la candidate du FN, « le français restera la seule langue de la République ». Pour le Front national, le bilinguisme doit se cantonner à la sphère privée.

 

 

 

Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon est lui aussi opposé à la ratification de la Charte européenne des langues régionales, qui nuit « à l'unité et l'indivisibilité de la République ». Cependant, le candidat du Front de gauche souhaite encourager l'apprentissage des langues régionales dans les écoles publiques.

En 2001, Jean-Luc Mélenchon, alors ministre délégué à l'enseignement professionnel, avait comparé les écoles Diwan, qui enseignent le breton, à une « secte », dans une interview au journal Libération : « Décider qu'on va organiser toute la scolarité d'un enfant dans une langue qui n'est pas celle que parlent tous les habitants du pays révèle une dimension psychologique qui m'effraie », avait-il notamment déclaré. Il avait réitéré ses accusations en 2008 au Sénat.

 

 

Nathalie Arthaud

Un oui du bout des lèvres pour Nathalie Arthaud La candidate de Lutte ouvrière reconnait sa « sympathie pour la cause », tout en reconnaissant qu'il s'agit d'un sujet annexe pour elle, et que son combat se situe sur un terrain plus général, comme la lutte pour la défense des travailleurs.

Quant à Philippe Poutou, candidat du NPA, il estime légitime le combat des défenseurs des langues régionales : « La langue est un outil important pour bâtir la communauté de destin dont le peuple a besoin pour garantir sa survie », a-t-il déclaré dans une interview à Corse Matin. Il est donc favorable à la ratification de la Charte européennes, et souhaite le développement des écoles d'enseignement utilisant une « pédagogie d'immersion », sur le modèle des Ikastolas, au Pays basque.

 

 

Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) est farouchement opposé à la ratification de la Charte européenne des langues régionales. Selon lui, il s'agit d'un « outil mis en place par l'Union européenne » qui « fait porter sur la France un risque sérieux d'émiettement de la nation et de balkanisation de la République ».

 

Quant à Jacques Cheminade, il soutient les défenseurs des langues régionales, mais elles ne doivent pas « devenir un débat identitaire de repli sur soi », selon un militant de Solidarité et Progrès, interrogé par le Télégramme.

 

 

Source : 2012etvous.fr.msn.com, le 1er avril 2012

 

 

 

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