Sujet :

La  Marche des Catalans indépendantistes

Date :

17/09/2012

Envoi de Régis Ravat  (courriel : afrav(chez)aliceadsl.fr)  

Mesure anti-pourriels : Si vous voulez écrire à notre correspondant, remplacez « chez » par « @ ».

À ceux qui comparent le combat des régionalistes catalans avec celui des Québécois :

Non, désolé, le Québec, ce n'est pas la Catalogne. Le Québec est une nation et non une région d'une nation. En effet, le Québec est une des deux nations fondatrices du Canada (à l'époque, il s'appelait le Bas-Canada), comme la France est une des nations fondatrices de l'Union européenne. Le Québec est, comme une nation, formé de diverses ethnies, langues et cultures. Il y a des Québécois d'origine française et européenne, certes, mais d'autres sont d'origine autochtone tels les Hurons, les Iroquois, les Montagnais, les Micmacs, les Inuits, etc. Toute cette population forme ce qu'on appelle le peuple québécois. Ce peuple est lié par une histoire commune, un destin commun et, bien sûr, une langue commune (le français). L'indépendance du Québec n'est donc pas, contrairement à la Catalogne, l'indépendance d'une ethnie, mas l'indépendance de toute une nation par rapport à une autre nation (représentée par le Canada anglophone), car anglophones et francophones, issus de deux nations distinctes ont fondé ensemble la Confédération canadienne en 1867.
« Québec libre », dans le contexte de la Confédération canadienne, pourrait être apparenté à « France libre » dans le contexte de l'Union européenne (voir, notamment, le mouvement Souverainiste français). Pris dans le contexte canadien, dire « Vive la Catalogne libre », ce serait plutôt dire « Vive les Hurons libres ». Rien a voir donc avec le fameux « Québec libre » du Général De Gaulle.

Comme l'ethno-régionalisme n'est pas ma tasse de thé, permettez alors que je dise tout simplement pour conclure : « Vive l'Espagne libre, vive le Québec libre et vive la France libre dans le concert des nations ».

Régis Ravat

 

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La marche des Catalans

Barcelone :Un million et demi de manifestants ont défilé hier. Une démonstration de force réussie pour les indépendantistes qui défient Madrid.

Plus qu'une manifestation, c'est une nuée qui s'est abattue, mardi 11 septembre, sur la capitale catalane. Et si le drapeau espagnol flotte toujours sur le dôme du parlement de Catalogne, les rues de Barcelone étaient toutes acquises au drapeau sang et or de l'indépendance. En ce 11 septembre, jour de fête nationale, c'est l'Assemblée catalane qui avait appelé au plus large rassemblement, avec le but avoué de faire une démonstration de force, à neuf jours d'une rencontre de première importance entre le président catalan, Artur Mas et le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy. Car la tension est aujourd'hui à son comble entre le pouvoir central et la province autonome, dont la Cour constitutionnelle espagnole vient de rogner encore un peu plus le statut. Si l'on ajoute à cela un contentieux fiscal, on comprend mieux ce qui a pu pousser mardi tellement de Catalans dans les rues, avec une mobilisation qui a concerné des pans de la société jusque-là indifférents à l'indépendance.

« On ne veut plus de l'Espagne », Meri, dans le cortège

Toutes générations confondues, ils étaient un million et demi à défier entre le "passeig" de Gracia et le Parlement, au milieu d'une véritable déferlante de drapeaux indépendantistes. « In, inde, in-de-pen-dencia », c'était le slogan scandé du matin au soir par des milliers de voix. Joyeux, mais déterminé, José souligne : « C'est pacifique, bon enfant, mais c'est un message qu'on veut faire passer à Madrid ». « C'est une question de dignité nationale », insiste une toute jeune femme, à côté de lui. Pour Meri, « l'État espagnol n'a jamais cessé de nous opprimer. Ça suffit ! Pour nous les jeunes, c'est beaucoup plus important d'être Catalans dans l'Europe. On ne veut plus de l'Espagne ».

Ramon ne dit pas autre chose. Comme beaucoup, il est venu en famille, tous maquillés aux couleurs indépendantistes catalanes : « Nous sommes une Nation. c'est ça l'important. Il faut que cessent les attaques contre notre culture et notre langue. La question économique existe, mais elle ne vient qu'après. Puisqu'on remet en cause notre statut d'autonomie, alors autant que ce soit vraiment la fin avec l'Espagne ». Et de suivre placidement le cortège avec la poussette du petit dernier. Énorme ! Impressionnante. La manifestation a repris en cœur une affirmation, « Som une nacio ! », depuis le matin devant le monument commémoratif du 11 Septembre 1714, jusqu'au soir dans les jardins de la Citadelle. Les ouatés en disaient long aussi sur la pensée des Catalans : « 100 % Catalan » sur les uns, ou souvent en anglais : « I'm catalan, and so i'm not spanish » (je suis Catalan, et donc je ne suis pas Espagnol). Incontestablement, la Catalogne a réussi sa démonstration de force. Mais cette grande marche pour l'indépendance n'est qu'un premier pas dont il est bien difficile de dire aujourd'hui jusqu'où cela mènera les Catalans...

La Catalogne, « prochain État de l'Europe » ?

Parmi les sujets de tension entre Madrid et la Catalogne, la « spoliation fiscale » (16 milliards d'euros chaque année) dont se dit victime cette dernière. Car la province autonome est aujourd'hui en difficulté, alors qu'elle peut se vanter d'un PIB supérieur à la moyenne européenne et est reconnue comme « l'une des régions de la Méditerranée les plus riches et les plus dynamiques ». Pour Jordi Vera, du CDC (parti autonomiste de Catalogne Nord), « la Catalogne participe au développement de l'Espagne, mais ce n'est que de l'assistanat et cela nous ralentit et nous est gravement préjudiciable ».

Aussi, si la Catalogne souhaite le divorce avec l'Espagne, elle a les yeux de Chimène pour l'Union européenne, dont de nombreux drapeaux étaient brandis, mardi 11 septembre, dans les rues de Barcelone, parfois sur les mêmes hampes que ceux de la Catalogne indépendante. « La Catalogne, le prochain État membre de l'Europe », c'était un slogan maintes fois repris par les pancartes... Un doux rêve ? Il est certain que l'entrevue du 20 septembre ne devrait guère faire évoluer les choses. Alors ? Il se murmure que José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne qui affirmait que la question était « une affaire interne espagnole » ne serait plus opposé à une réunion tripartite : UE, Espagne, Catalogne..

PHILIPPE MOURET

pmouret@midilibre.com

 

 

Source : Midi Libre, le mercredi 12 septembre 2012

Possibilité de réagir sur :

http://www.midilibre.fr/2012/09/12/dma-la-grande-marche-des-catalans-un-defi-a-madrid,561336.php#Séquence_1

 

 

 

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Catalogne, Europe et anglais !

 

Possibilité de noter cette vidéo et d'y apporter un commentaire,

en allant sur : http://youtu.be/chLJf2ufTGE

 

 

 

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