Éditions Stock. Avril 2004.

« Pendant vingt ans, l'Éducation nationale m'a empêché de faire mon métier. À ma sortie de l'école normale, en 1977, j'étais un jeune instituteur progressiste et militant, convaincu de la supériorité de la méthode de lecture dite "naturelle".

J'ai tout cru. J'ai tout fait, des groupes, des activités d'éveil, de la grammaire fonctionnelle, de la lecture naturelle, des mathématiques modernes, de l'animation, de l'auto-apprentissage, de l'histoire des objets, du décloisonnement, de la créativité, des études dirigées...

Pourtant, les élèves des maîtres plus anciens, qui osaient continuer à faire des dictées ou à apprendre la lecture par syllabage systématique, obtenaient de meilleurs résultats. Les miens, dorlotés par les méthodes modernes, ont subi un handicap scolaire dont j'ai honte aujourd'hui. Honte? Pas tant que ça... Car, comme bon nombre d'entre nous, j'ai corrigé le tir.

J'écris ce livre pour alarmer les parents, pour qu'ils sauvent leurs enfants, pour qu'ils fassent le travail de l'école à la maison. La pédagogie moderne ne sert plus qu'à justifier l'abandon des ambitions que nous avions pour nos enfants. Nous avons devant nous une véritable catastrophe culturelle. »

Marc le Bris, 50 ans, est instituteur et directeur d'école à Médréac, en Ille-et-Vilaine. Il est membre de l'association Sauver les lettres.

Source : http://www.sauv.net/lebris.php

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M. Marc Le Bris, dans l'émission "Bourdinrenko"

Source : RMC, émission "Bourdinrenko", le vendredi 15 mars 2013

Voici l'enregistrement que nous avons fait du passage de M. Marc Le Bris, dans l'émission "Bourdinrenko" (alias Bourdin and Co) diffusée sur RMC, le vendredi 15 mars 2013.

On remarquera que M. Marc Le Bris (marc.le.bris@free.fr) est, comme nous, contre l'enseignement précoce des langues étrangères à l'école, mais lui, par contre, ne met pas en question l'aspect colonial d'une telle décision ni ne parle des dégâts collatéraux que cela va faire subir au rayonnement international de notre langue, car, désormais, bien évidemment, pourquoi un étranger non francophone « s'embêterait »-il  à apprendre le français, puisque les Français seront tous bientôt censés parler anglais ?

Les propos qui sont tenus dans cette entrevue radiophonique, reflètent bien l'état d'esprit général où 3 arnaques apparaissent clairement :

- 1^e arnaque : tout le monde parle de langues étrangères (au pluriel !), mais en définitive, à 99,99% des cas, il s'agit de l'anglais (au singulier !). D'ailleurs, M. Le Bris ne s'en cache pas, il dit même que l'enseignement de l'allemand à ce niveau-là est en train de disparaître. Nous remarquerons, au passage, que cette année est l'année du 50e anniversaire du traité de l'Élysée, un traité où l'Allemagne et la France s'étaient pourtant engagées, entre autres actions, à développer l'enseignement de la langue de l'autre dans leur pays respectif. Bonjour, le traité !

- 2^e arnaque : comme d'habitude, il est question de critiquer les Français sur leur prétendue ignorance des langues étrangères. Là encore, sur quoi se base-t-on, par rapport à qui nous compare-t-on ? Pourquoi nous parler comme si nous étions des Suédois qui, eux, du fait qu'ils ont une langue à caractère régional, sont obligés, pour leur communication internationale, de s'adonner à une langue étrangère de plus grande portée que la leur ? Pourquoi  ne nous compare-t-on pas plutôt aux Anglo-Saxons qui, comme nous, ont une langue à portée internationale ? Pourquoi ne pas dire, alors, que nous sommes meilleurs qu'eux en langues étrangères, puisque chez eux l'enseignement des langues étrangères n'est même pas obligatoire ? Et puis, que dire des statistiques d'Eurostat, un organisme européen, donc pro-anglais, où il suffit d'aller voir le site pour se rendre compte que plus de 90% des rapports qui y sont donnés, sont en anglais exclusivement ! Et c'est ce genre d'organisme qui conseille nos politiciens sur la politique linguistique à mener !

- 3^e arnaque : Encore une fois, pour justifier l'enseignement précoce de l'anglais dès le CP, le ministre Peillon s'appuie sur des enquêtes. Connaît-on  les organismes qui ont fait ces enquêtes ? S'agit-il, comme c'est souvent le cas, d'organismes qui ont des intérêts à la propagation de l'anglais, tel, par exemple, l'EF (Education First) qui ne cesse, comme le Wall Street Institute, de faire et de financer de la publicité partout en France pour dispenser ses cours d'anglais ?

De toute façon, comme le dit M. Le Bris, il y a des enquêtes qui démontrent que l'enseignement précoce d'une langue étrangère est mauvais pour l'enfant, l'enseignement précoce n'étant efficace qu'en situation d'immersion linguistique, comme, par exemple, le sont les enfants d'ambassadeur. Les députés ont-ils eu accès à ces documents avant de voter, des documents qui démontrent que l'enseignement précoce d'une langue étrangère est mauvais pour l'enfant ? - Certainement pas.

Ainsi, nos chers élus, se référant sur 3 arnaques, ont voté massivement, la fleur à la boutonnière, l'abandon de notre souveraineté linguistique en rendant obligatoire l'anglais dans toutes  les écoles de France, à partir du CP, c'est-à-dire dès l'âge de 6 ans pour nos enfants.

Rendre obligatoire une langue étrangère vivante, et cela à grande échelle et presque dès le berceau, c'est du jamais vu dans l'histoire de France, et ce viol est passé comme une lettre à la Poste.

Incroyable !

RR

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