Sujet :

Ordonnance du Roi et la loi de la République !

Date :

17/12/2013

De Régis Ravat  (courriel : afrav(chez)aliceadsl.fr) 

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Ordonnance du Roi et la loi de la République !

Timbre sur l'ordonnance de Villers-CotterêtsIl est dit dans cet article de Midi libre que l'Ordonnance de Villers-Cotterêts édictée par le Roi François 1er en 1539, « imposa la primauté et l'exclusivité du français sur les autres langues (sic) ».

Eh bien, il n'est pas tout à fait exact de dire cela, car le but de l'ordonnance du Roi était d'imposer une langue vulgaire (du peuple) par rapport au latin tout puissant. L'ordonnance du Roi était donc dirigée contre la suprématie du latin et non contre les langues du royaume.

C'est un peu comme si aujourd'hui, nos législateurs décidaient que nos chercheurs, scientifiques et autres universitaires qui publient actuellement leurs travaux à plus de 90% en anglais, soient obligés désormais de les publier en français. Dire qu'une telle décision irait à l'encontre des langues serait faux, puisque avant tout, elle serait destinée à lutter contre la suprématie de l'anglais.

Suprématie du latin hier, attaquée par une ordonnance du Roi, reste plus qu'à attendre maintenant que la suprématie de l'anglais soit attaquée par une loi de la République, à moins que l'on ne veuille, pour laisser l'anglais nous assimiler peu à peu, ne cantonner le débat qu'autour de nos clochers, dans la sphère ethno-communautaro-linguistique si chère aux Régionalistes.

RR

 

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Langues régionales : les occitanistes ravis de la relance du processus de ratification

Jean-Marc Ayrault et les langues etniques

Les défenseurs de l’occitan se félicitent de l’initiative du Premier ministre.

 (F. T.)

 

Jean-Marc Ayrault a annoncé samedi la relance du processus de ratification de la charte européenne concernant les langues régionales. 

Les défenseurs des langues régionales se sont réjouis samedi de l’annonce par Jean-Marc Ayrault de la relance du processus de ratification de la charte européenne les concernant. « C’est une excellente nouvelle, mais nous serons extrêmement vigilants quant à la mise en application », déclare Tangui Louarn, président du comité français du Réseau européen pour l’égalité des langues, qui fédère les associations de défense des langues régionales.

Réclamée depuis plus de vingt ans

Réclamée depuis plus de vingt ans de la Bretagne à la Corse en passant par l’Alsace et le Languedoc-Roussillon, la mise en œuvre de la charte, promise par le candidat François Hollande, a été relancée par le Chef du gouvernement, qui s’est engagé à en accélérer la ratification, vendredi lors de la signature du Pacte d’avenir breton à Rennes.

« Nous nous félicitons de cette initiative que nous demandons depuis des années. Cependant nous disons “la charte, oui, mais pas que la charte », souligne David Grosclaude, élu de la région Aquitaine et président du Partit occitan. « Depuis longtemps, nous demandons une loi cadre qui donnera un statut à ces langues en danger de disparition. Il est grand temps d’arrêter de penser que si on développe les langues, on risque de casser l’unité nationale. Ce sont des passerelles. Parler breton, occitan ou catalan en plus du français, cela fait des bilingues et les bilingues font des trilingues, les trilingues font des quadrilingues, etc. » Selon son estimation, plus d’un million de personnes parlent l’occitan dans 32 départements du sud de la France.

Une France « linguicide »

Le président de la Confédération des calandretas (écoles laïques d’enseignement en occitan), Jean-Louis Blénet, s’est réjoui que M. Ayrault ait dit alors quelques mots en breton. « Ce n’est pas honteux, même le général de Gaulle l’avait fait !, a déclaré M. Blénet, à Béziers. Pour lui, la France est “linguicide” sans discontinuer depuis 1539 (*), à part une petite éclaircie au tout début de la Révolution, on y a appliqué une logique d’Empire pour qu’il n’y ait qu’une langue dans tout le pays. »

« La ratification de la charte européenne s’annonce enfin, réagit le militant occitaniste, Yves Durand, à Saint-Affrique (Aveyron). Mais il faudra qu’elle soit suivie d’une loi. » Depuis 1988, la Constitution française stipule dans son article 75.1 que les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France.

 

*L'ordonnance de Villers-Cotterêts imposa la primauté et l’exclusivité du français sur les autres langues.

 

 

Source : midilibre.fr, le vendredi 15 décembre 2013

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http://www.midilibre.fr/2013/12/14/langues-regionales-les-occitanistes-ravis,797296.php

 

 

 

 

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