De :

LINGUARUM DEMOCRATIA

Gruppo di intervento per la salvaguardia dei diritti umani in campo linguistico

Rue Champ du Roi 18 - 1040 Bruxelles 

  
 

 

 

 

À : Monsieur Jàn Figel

        Commissaire responsable pour l’Éducation,

        Formation, Culture et Multilinguisme

        Commission Européenne

        Rue de la Loi 200

       1049 Bruxelles - BELGIQUE

                                                 Bruxelles, le 24 Juin 2004 

 

 

Monsieur le Commissaire,

 

Les récents scrutins sur le projet de ratification d'une "constitution européenne" démontrent à l'évidence, même pour l'observateur le moins averti, la distance qui s'est établie entre les institutions de Bruxelles et la majorité des citoyens dans un nombre de plus en plus élevé de pays de la Communauté Européenne .

 

À l'heure où le "déficit démocratique" souvent dénoncé, mais aujourd'hui élargi jusqu'à la rupture, se traduit brutalement dans les urnes, il paraît clair qu'une des raisons fondamentales en est l'incompréhension radicale qui se manifeste entre les peuples et les organismes de l'UE, en premier lieu la Commission, dont les décisions en matière de langues sont lourdes de conséquences.

 

Les textes en vigueur au plan européen, à commencer par le règlement N° 1 de 1958, au lendemain de l'entrée en vigueur du traité de Rome, sont particulièrement formels sur la question des langues, et prévoient expressément que toutes les langues nationales officielles des États Membres sont langues officielles et langues de travail de la Communauté Européenne. De ce fait, il n'est pas prévu d'établir une quelconque hiérarchie entre les langues de travail de l'Union.

 

C'est pourquoi nous nous alarmons des projets de réorganisation des services de traduction de la Commission faisant l'objet de la Communication sur le multilinguisme qui doit être adoptée prochainement par la Commission elle-même.

 

Sans exclure de pouvoir faire appel à des professionnels indépendants, il nous semble essentiel  de doter la Commission des moyens nécessaires pour qu’elle puisse disposer de services linguistiques d’excellence pour bien servir le citoyen et des moyens nécessaires pour assurer une communication multilingue et de qualité constante dans les diverses langues officielles de l'Union.

En particulier, le développement des services destinés aux nouveaux pays adhérents (EUR-2) ne saurait en aucune manière se faire au détriment des prestations réservées aux anciens États membres (EUR-15).

 

Soyez assuré, Monsieur le Commissaire, que nous exercerons une vigilance particulière sur ces questions, dont le caractère crucial ne saurait vous échapper, et qui conditionnent, à l'évidence, le degré d'acceptation par les citoyens de l'Union même, dans son principe, et par conséquent la pérennité de celle-ci.

 

Dans l’attente d’un signal de prise de conscience, de votre part, quant au rôle qui vous incombe, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Commissaire, l'expression de notre haute considération.

 

 Signé :

 

Avenir de la langue française, par le Président Albert Salon, docteur d'État ès lettres

 

Allarme Lingua, par Giorgio Bronzetti Coordinatore del Comitato Allarme Lingua

 

Impératif français, par le Président Jean-Paul Perreault

 

Association mondiale pour l'espéranto (UEA) par le Président Renato Corsetti

 

Fraternité francophone internationale (FFI), par le Président Albert Salon,

 

Association Accent Grave, par le Président Marc Molkhou

 

Le droit de comprendre, par le Président de l'association Thierry Priestley

 

Linguarum-democratia, par Anna Maria Campogrande moderateur du Forum

 

 

Copie:

M.José Manuel Barroso,Président de la Commission

Mme Margot Wallström, Vice-président de la Commission

MM Günter Verheugen, Jacques Barrot, Siim Kallas, Franco Frattini, Vice-présidents de la Commission

Viviane Reding, Dalia Grybauskaité, Membres de la Commission