Nous
ne vous avons pas encore félicité pour votre élégante
et brillante réélection lors du XIe Sommet : nous le
faisons aujourd'hui avec une particulière chaleur.
Pour
le reste de ce Sommet, nous avons exprimé en divers endroits
quelques réserves sur un élargissement sans rivages, non
accompagné d'approfondissement et d'augmentation des crédits
alloués à la coopération multilatérale.
Nos
60 associations et les 200 personnalités (y compris votre prédécesseur) de
pays et bords très divers signataires de l'Appel à des gestes
concrets, hautement symboliques et non dispendieux, en
cette "année Senghor et de la Francophonie" - Appel
à nouveau joint - sont déçues de n'avoir rien vu venir de ce
à quoi elles avaient appelé avec force et insistance. Mais il
n'est jamais trop tard : nous espérons toujours les décisions
salutaires.
Aujourd'hui,
la lettre qui vous est adressée ci-joint nous paraît donner à
l'OIF une occasion de marquer clairement qu'elle ne peut servir
de caution à n'importe quelle cause ou personnalité, surtout
lorsqu'il s'agit de la candidature à la direction d'un grand
organisme international - dont le français est une des langues
officielles et de travail... - d'un de ces "beaux
esprits" français chevaucheurs de media qui jugent obsolète,
voire ringarde, la lutte pour le français et, avec elle, la
raison d'être de l'OIF. M. Kouchner, en tête d'un des
chapitres de son récent ouvrage, ne voit-il pas dans
"l'anglais l'avenir de la Francophonie"?
Dans
l'espoir que vous voudrez accorder toute votre considération à
la lettre jointe et lui donner la suite espérée par tant de
militants pour notre cause commune, je vous prie de bien vouloir
agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l'expression de
notre très haute considération et de mes sentiments les
meilleurs et les plus dévoués.
P.-S.
: Naturellement, cette lettre, envoyée par courriel en raison
de l'urgence, va vous être envoyée par la voie postale, plus
convenable.