Forum Francophone international - 

(FFI-France)

Association loi 1901, siège au château de Villers-Cotterêts.

Le président  Albert Salon 

 

 

À :   M. Jean-Pierre RAFFARIN

       Premier Ministre

       Hôtel Matignon, 

       57, rue deVarenne 

      75700 Paris

           

          Paris, le 12 janvier 2004



           Monsieur le Premier ministre,

 

Dans le cadre du «Plan en faveur de l’attractivité de la France», vous avez annoncé la mise en œuvre, dès le début de 2004, de plus de quarante mesures qui visent à « conforter l’image positive de la France auprès des communautés culturelles et scientifiques, à renforcer la francophilie des élites étrangères et à développer l’installation des entreprises étrangères en France ».

Les associations de défense et de promotion de la langue française adhèrent à l’objectif poursuivi par le gouvernement à cet égard.

Les 52 associations françaises belges et québécoises qui, soutenues alors par les parlementaires MM. J. Pelletier, J. Legendre, R. Dutreil, J. Myard, P-A Wiltzer, H. Gaymard, H. Jean-Baptiste, ont lancé, le 7 octobre 2001, du balcon du château de François 1er, l’ «Appel de Villers-Cotterêts», approuvent la quasi totalité des mesures annoncées par ce plan, notamment celles dont l’objet est de contribuer à « faire de la France le premier pays d’accueil en Europe pour les étudiants étrangers préparant un mastère ou un doctorat dans les disciplines scientifiques, techniques et managériales ».

Toutefois, l’une de ces dernières nous conduit à vous demander des précisions sur son contenu : en effet, dans la présentation que vos services en donnent (Arguments n°61 du 11 décembre 2003), il est annoncé « l’assouplissement de nos exigences linguistiques pour favoriser l’accueil des meilleurs étudiants étrangers » afin de les  « inciter à poursuivre leurs études en France ».

Nous souhaitons évidemment savoir en quoi pourrait consister cet «assouplissement».

S’il s’agissait de l’abaissement du niveau initial de connaissances exigées du français, assorti d’une offre de facilités données aux étudiants étrangers concernés d’améliorer leur maîtrise de la langue française sur place, ou préalablement à leur venue en France, cette mesure nous paraîtrait excellente. Il serait alors bon de le préciser.

S’il s’agissait, au contraire, comme nous le craignons, et comme c’est malheureusement déjà souvent le cas, de leur offrir en France des enseignements spécialisés en anglais que l’on imposerait par la même occasion aux étudiants français, nous élèverions alors une vigoureuse protestation contre cette nouvelle atteinte à la loi 665 du 4 août 1994, au statut, au rayonnement et à la vitalité de la langue française. Elle serait du reste inefficace dans la mesure où l’offre française de formation anglophone tendrait à nous évincer davantage des domaines que nous voulons investir ou renforcer, et dévaloriserait plus rapidement notre propre système de formation. Les copies, révélatrices de la faible capacité d’invention et d’innovation de leurs auteurs, sont rarement préférées à l’original.

Souhaitant que vous nous apportiez rapidement les éclaircissements demandés, nous vous prions, Monsieur le Premier ministre, d’agréer l’expression de notre très haute considération.

 

 

Albert Salon

 

 

 

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