Objet : respect de la langue française.

           Monsieur le Président,

        Suite à notre conversation téléphonique du 4 février 2002, je vous confirme que nous n'apprécions pas le fait que vous ayez employé dans vos publicités, affiches et autres supports, lors du 6e tournoi européen de tir à l'arc en salle que vous avez organisé, le mot anglais “indoor” en lieu et place de son équivalent français “en salle”.

         Nous sommes bien tristes qu'il faille rappeler ainsi à un Français que sa langue, c'est le français, que c'est une grande langue internationale et qu'il n'a pas à en avoir honte. Pourquoi un francophone devrait-il savoir ce que veut dire “indoor”, tandis qu'un anglophone, lui, devrait ignorer ce que veut dire  “en salle” ?  Cette soumission à la langue des Américains est intolérable, et elle est d'autant plus intolérable en ces temps de mondialisation où la règle va être d'uniformiser le monde, traitant comme une guigne l'exception culturelle et linguistique de chaque nation.

        Notre combat, contrairement à ce que vous devez penser, n'est pas un combat futile, ni le combat de personnes désoeuvrées cherchant la polémique pour s'occuper. Notre combat est un combat de Liberté : la liberté de vivre en français en France et la liberté d'apprendre une langue étrangère sans que celle-ci ne soit forcément, et obligatoirement, l'anglais. Nous savons que les anglomaniaques arguent comme excuse principale lorsqu'ils utilisent l'anglais, que c'est pour des raisons de rentabilité ou d'économies budgétaires qu'ils le font. Demain, ces mêmes anglomaniaques diront aux parents d'appeler leurs enfants Steevy, John ou Brian, plutôt que François, Régis ou Jean-Baptiste, question qu'ils aient un prénom plus “porteur” sur le marché du travail. Cette déculturation, cette soumission des masses nous paraît très préoccupante, c'est pourquoi nous réagissons, loin de toute futilité.

      Ainsi, nous vous demandons, par la présente, de bien vouloir faire le nécessaire pour que le mot “indoor” ne soit pas présent lors du Championnat du Monde de tir à l'arc en salle que vous allez organiser à Nîmes en mars 2003. De plus, il nous semble logique que des sportifs qui véhiculent, entre autres valeurs, des valeurs d'honneur et de respect, ne se déshonorent pas en ne respectant pas leur propre langue.

     En vous remerciant de votre attention, et en espérant que vous tiendrez compte de nos remarques, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de nos meilleures salutations.

                                                                                                              Régis Ravat
                                                                                                              Président de l'A.FR.AV.




Copie à la D.G.C.C.R.F