À : Mme Anna Maria Campogrande,

      Euro-députée italienne

        Anna-Maria.Campogrande@cec.eu.int

 

 

                

                                            le 09 mars 2004

objet : les stratégies de domination de l'anglais

 

 

                      

             Chère Anna Maria,

 

 

Comme vous êtes une experte en matière de Traités et de droit communautaire, je m'adresse à vous sur un sujet troublant. Le 20 février dernier, M. K, le Commissaire responsable des services linguistiques à la Commission, a été nommé à la tête du British Council à compter du 1er novembre 2004. Cet organisme étant chargé de la propagation de la langue anglaise dans le monde, n'y aurait-il pas un conflit d'intérêts (ou une trop grande convergence d'intérêts) entre, d'une part, la mission actuelle de M. K, qui est de mettre en œuvre la politique du multilinguisme dans une Europe élargie, et, d'autre part, sa future mission en tant que promoteur du "tout anglais" ?

 

En outre, comme il semblerait que M. K fils dirige en ce moment la branche bruxelloise (ou européenne) du British Council, n'y aurait-il pas un cas de népotisme ?

 

À l'intérieur de la Commission, tout semble être fait pour que l'anglais devienne la principale langue véhiculaire : savez-vous, par exemple, que les traducteurs des pays de l'élargissement qui sont déjà arrivés ne travaillent qu'à partir de l'anglais, même s'ils sont parfaitement bilingues en français et dans leur langue maternelle ? Ils ne peuvent pas utiliser le français dans leur travail. Depuis peu, les chefs d'antennes de traduction (des 11 langues actuelles) qui sont établis dans les PVA sont, eux aussi, obligés de rédiger leurs rapports mensuels en anglais, même s'ils sont plus à l'aise en français.

 

Bonne journée !