Chère Anna Maria,
Comme
vous êtes une experte en matière de Traités et de droit
communautaire, je m'adresse à vous sur un sujet troublant. Le
20 février dernier, M. K, le Commissaire responsable des
services linguistiques à la Commission, a été nommé à la
tête du British Council à compter du 1er novembre 2004. Cet
organisme étant chargé de la propagation de la langue
anglaise dans le monde, n'y aurait-il pas un conflit d'intérêts
(ou une trop grande convergence d'intérêts) entre, d'une
part, la mission actuelle de M. K, qui est de mettre en œuvre
la politique du multilinguisme dans une Europe élargie, et,
d'autre part, sa future mission en tant que promoteur du
"tout anglais" ?
En
outre, comme il semblerait que M. K fils dirige en ce moment
la branche bruxelloise (ou européenne) du British Council,
n'y aurait-il pas un cas de népotisme ?
À
l'intérieur de la Commission, tout semble être fait pour que
l'anglais devienne la principale langue véhiculaire :
savez-vous, par exemple, que les traducteurs des pays de l'élargissement
qui sont déjà arrivés ne travaillent qu'à partir de
l'anglais, même s'ils sont parfaitement bilingues en français
et dans leur langue maternelle ? Ils ne peuvent pas utiliser
le français dans leur travail. Depuis peu, les chefs
d'antennes de traduction (des 11 langues actuelles) qui sont
établis dans les PVA sont, eux aussi, obligés de rédiger
leurs rapports mensuels en anglais, même s'ils sont plus à
l'aise en français.
Bonne
journée !