A.FR.AV.

Association FRancophonie AVenir

 

 

 

De : 

Jean-Pierre Colinaro
2811, chemin de Saint-Paul
Parc Louis Riel
30129 MANDUEL

 

AU :

Conseil Général de la Moselle

Monsieur le Président et Sénateur,

M. Philippe Leroy

1, rue du Pont-Moreau

B.P. :11096

57036 METZ CEDEX 01

 

Manduel, le 26 juillet 2003

      M. Philippe Leroy

 

 

 

objet : Non au "Malbrouck Business Center", oui au "Centre d'Affaires de Malbrouck".

     

 

Monsieur le Président et Sénateur,

 

 

 

Récemment, nous avons reçu, voir ci-joint, une documentation sur le festival des Inattendus de Malbrouck.

 

Nous avons été horrifiés de voir de quelle façon y est traitée la langue française.

 

En effet, que vient faire dans une rédaction française, l'expression "MALBROUCK BUSINESS CENTER". Cette tournure anglophone, en plus d'être une insulte à la langue française, présente le fait d'être une infraction à la loi Toubon ( loi n° 94-665), loi relative à l'emploi de la langue française en France. De plus, à toutes fins utiles, nous vous rappelons que le Conseil général faisant partie du Service public, il est d'une de vos missions de veiller à l'enrichissement, à la diffusion et à la défense de la langue française. Pourquoi, en la matière, ne respectez-vous pas la loi et ne remplissez-vous pas la mission qui vous incombe à l'égard de la langue française ?

 

Plus loin dans le document, le titre d'un spectacle vient encore aiguiser notre courroux : "Le businessman du grand Architecte". Nous notons que ce spectacle est créé et interprété par Pyerrot Prest, un comédien que vous subventionnez, qui travaille donc pour le Service public et qui par ce fait est tenu, lui aussi, au respect de notre langue. Pourquoi, alors, "businessman" ?

 

Pour compléter ce triste tableau, vous donnez à la fin de votre document votre adresse électronique en employant le mot anglo-américain "e-mail". Là encore, vous avez failli à votre devoir en matière de langue française, car c'est le mot français "COURRIEL" qu'il faut employer

.

En espérant que vous voudrez bien mettre une dose de fierté et de respect de langue française dans votre joyeuse équipe d'angliciseurs, avant que MALBROUCK ne devienne SICKBROOCK, nous vous prions, Monsieur le Président et Sénateur, d'agréer l'expression de notre haute considération.

 

Jean-Pierre Colinaro,
Pour l'A.FR.AV.

 

 

COURRIEL  DE  M. DE POLI

 

 

De :

 M. DE Poli
daniel.depoli@voila.fr

À :

 

M. Philippe leroy

   pleroy@cg57.fr
   malbrouck@cg57.fr

 

 le 09/09/03


 

objet : Non au "Malbrouck Business Center", oui au "Centre d'Affaires de Malbrouck".

    

 

 

 Madame, Monsieur,

 



Je me permets de vous écrire, car je me suis connecté sur le site internet du Conseil général et j'ai été choqué d'apprendre qu'un centre d'affaires international verra le jour en 2010 et aura une appellation anglo-américaine (« Malbrouck business Center(sic) ») : 

 

http://www.cg57.fr/culture/1-6-grandrdv.asp



Je trouve scandaleuse cette appellation et vous demande de nommer ce centre d'affaires en français, à savoir « Centre d'affaires de Malbrouck ».
Je rappelle également que les services publics (donc le Conseil général) doivent employer les termes français officiels, comme cela est mentionné dans l'article 11 du décret n° 96-602 du 3 juillet 1996 :

http://www.presse-francophone.org/apfa/Repert/Decret.htm


En espérant que l'appellation anglo-américaine sera rapidement remplacée par l'appellation française, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, mes salutations distinguées.

 

Daniel DE POLI


 

M. POTIES  NOUS  RÉPOND

 

 

 

A.FR.AV
Parc Louis Riel
Chemin de Saint-Paul
30129 MANDUEL

 

 

  

  Objet : Réponse à votre courrier du 26 juillet 2003
  Réf : AFRAV/JP-2-10



Monsieur le Président,

 

 

Vous avez interpellé Monsieur le Président du Conseil Général au sujet des tournures anglophones qui émaillaient la communication du Festival Les Inattendus de Malbrouck. Je vous prie tout d’abord de m’excuser pour le retard avec lequel je vous réponds. C’est en qualité de gestionnaire du Château de Malbrouck, site appartenant au Conseil Général de la Moselle, et directeur artistique de ce festival que je tiens à vous apporter quelques précisions.

Au regard des missions nobles et respectables de votre association, je comprends fort bien que les nombreux anglicismes employés dans notre communication vous aient choqué. Toutefois ils étaient paradoxalement employés pour dénoncer la prédominance du monde des affaires au détriment de la Culture.

En effet, le thème 2003 du festival les Inattendus de Malbrouck avait pour but de montrer l’absurdité vers lequel nous mènerait «Le tout économique ». À l’heure de la mondialisation, il nous paraissait important de souligner que la Culture et en l’occurrence, la défense du patrimoine, devait garder toute sa place dans notre société. Or, quoi de mieux que des vocables anglo-américains, langue des affaires, pour dénoncer les méfaits du «Tout économique ». C’est pourquoi vous retrouvez des termes tels que «Malbrouck Business Center» ou «businessman» dans la communication du Festival.

Je souhaite que ces éléments de réponse vous apportent quelque éclaircissement et, pour l’anecdote, je tenais à vous informer que le nom du Château vient de l’anglais Marlborough, duc anglais du XVIIIe  siècle, que nous avons francisé en Malbrouck. C’est un juste retour des choses.

Je reste à votre disposition pour toute précision utile et vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.

 

Château de Malbrouck

57480 MANDEREN

FRANCE

Tél. (33) 03 82 82 42 92

Fax (33) 03 82 82 42 91

E-mail : malbrouck@cg57.fr

www.chateau-malbrouck.co

  Le directeur

    Jérôme Poties

 

 

M. COLINARO LUI  RÉPOND

 

 

 

A.FR.AV.

Association FRancophonie AVenir

 

 

De : 

Jean-Pierre Colinaro
2811, chemin de Saint-Paul
Parc Louis Riel
30129 MANDUEL

 

 

Château de Malbrouck

Monsieur Jerôme Poties,

Directeur artistique

57480 MANDEREN

 

 

Manduel, le 8 novembre 2003

  

  Objet : respect de la langue française
  Vos références : AFRAV/JP-2-10



Monsieur le Directeur,

 

 

 

J'ai bien reçu votre lettre du 15 octobre faisant réponse à la mienne du 26 juillet et je vous remercie des précisions que vous avez bien voulu m'apporter.

Toutefois, je demeure assez dubitatif quant à l'argument que vous avancez, à savoir que vous avez employé des anglicismes exprès pour mieux dénoncer la prédominance du monde des affaires sur la Culture. Nous à l'A.FR.AV,  qui avons lu en long et en large votre publicité sur le Festival des Inattendus, n'avons nullement ressenti un quelque effet que ce soit. Notre impression a été au contraire, que, loin de dénoncer le “tout économique” en employant des mots anglais, vous faisiez plutôt la promotion de cette langue. Et permettez que je vous dise que jouer avec l'anglais en ces temps de forte anglicisation, c'est comme jouer avec le feu : il vaut mieux l’éviter, cela n'est guère prudent, cela n'est guère responsable.

De plus, pour quelle raison la langue des Anglo-Américains serait-elle la seule et unique langue des affaires ? Le français notre langue, votre langue, est aussi une langue des affaires, et, quoi qu'il en soit, il n'est pas du rôle d'un Français d'affirmer, même si cela était vrai, que l'anglo-américain est la langue des affaires. Le rôle et le devoir d'un Français est de travailler, toujours et partout, pour faire en sorte que la langue française ne soit exclue d'aucun secteur de la vie. Bien évidemment, eu égard à ce principe élémentaire, je ne vois pas pourquoi notre langue serait évincée du monde des affaires, et, s'il est de l'intérêt des Anglo-Américains que seul l'anglais règne en maître absolu sur le monde, il n'est pas du nôtre d'appuyer ce diktat. Votre allusion à l'anglais est donc assassine.

Plus loin dans votre lettre vous m'apportez un éclaircissement sur l'origine du nom du château de Malbrouck en me disant que ce nom vient de l'anglais Marlborough qui était un duc anglais du XVIIIe siècle et que par conséquent l'expression anglaise “Malbrouck Business Center” n'était qu'un simple retour des choses. Soit, mais au petit jeu du juste retour des choses, je ne suis pas si sûr que les Francophones y perdent. Demandez donc, sur ce même principe, à nos amis anglais qu'ils refrancisent le Canada, à nos amis États-Uniens qu'ils refrancisent la Louisiane, la vallée du Mississipi et la région des Grands Lacs, à nos amis Australiens qu'ils laissent en paix les Francophones du Vanuatu, etc.

Enfin, je constate que le mot anglo-américain “e-mail” figure dans votre lettre, alors que le mot officiel, que tout Français respectueux de sa langue devrait employer est “courriel”. Est-ce que vous allez me dire, là encore, que votre emploi de “e-mail” est un fait exprès pour dénoncer la prédominance de l'anglais dans notre vocabulaire ?

En souhaitant que vous comprendrez, avant qu'il ne soit trop tard, que la méthode consistant à parler anglais pour dénoncer la colonisation de l'anglais, est nulle, je vous prie, Monsieur le Directeur, d'accepter mes salutations les meilleures, et en français.

                                                                            

 

Jean-Pierre Colinaro

Pour l'A.FR.AV.

Suite à la lettre que nous avons