A.FR.AV.

Association FRancophonie AVenir

objet : lutte contre les dérives ethniques et anglomanes de notre système éducatif

Lettre recommandée avec accusé de réception numéro : RA 4519 5970 2FR

Monsieur,

Nous avons appris par le journal Midi Libre que vous aviez décidé de rendre obligatoire dans nos écoles l’initiation à une langue régionale, l’occitan ou le catalan, selon les cas.

Pour justifier cette politique ethno-linguistique vous avez dit que rien n’est mieux pour comprendre un pays que d’apprendre sa culture, ses racines et que « cela contribuera à améliorer le mieux vivre ensemble (sic) ».

Nous voudrions vous préciser tout de même, par la présente, que notre pays, ne vous en déplaise, c’est la France et que pour cultiver le mieux vivre ensemble, mieux vaudrait parler de langue française plutôt que de langues ethno-régionales, qui, elles, ne feront que diviser les Français entre eux, comme cela est d’ailleurs le cas des Espagnols en Espagne entre Basques, Catalans, Castillans et Cie.

Vous parlez également d’introduire dans le programme scolaire de nos enfants une initiation à l’histoire régionale, comme si notre histoire n’était pas l’histoire de France, comme si notre École se devait désormais d’enseigner ce qui divise et non plus ce qui rassemble.

Quelle est donc la mouche qui vous a piqué pour vous faire ainsi l’apôtre du communautarisme ethno-régional ?

Qui vous paye : l’État français, Bruxelles qui est favorable comme chacun sait à l’Europe ethnique des Régions ou quelques barons du terroir profond désireux de retrouver leurs privilèges d’antan ?

L’école de la République semble être tombée bien bas, entre le tout anglais qu’elle prône par le rapport Thélot et la promotion des langues ethniques qu’elle semble vouloir remettre au goût du jour.

Jules Ferry doit se retourner dans sa tombe.

Force est de constater, cependant, vous avez montré moins d’ardeur  à défendre le choix dans l’enseignement des langues étrangères en 6e, lorsqu’en mai-juin 2005, par quatre lettres à vous adressées, nous vous demandions d’intervenir pour qu’au nouveau collège de Manduel, il y ait une classe d’hispanisants en 6e.

Votre aide a été nulle, puisque notre classe d’espagnol a été refusée par Jacky Raymond, Inspecteur d’académie pour le Gard.

Ainsi, vous êtes prêt à remuer ciel et terre pour introduire les langues ethniques dans l’École de la République et vous ne levez pas le petit doigt lorsque l’on vous demande  une classe d’espagnol en 6e pour un collège qui va ouvrir.

Cela est proprement scandaleux.

Concernant l’enseignement des langues étrangères encore, il nous serait bon de connaître votre avis sur deux faits qui viennent de se passer dans les écoles primaires de Manduel.

Il s’agit de deux papiers qui ont été donnés à nos enfants.

— Le premier papier était pour l’espagnol, pour nous dire que les enfants qui désiraient avoir des cours d’espagnol en dehors des heures scolaires, et cela gratuitement, ils le pouvaient à condition de prouver qu’ils étaient d’origine espagnole. Ces cours étant payés, apparemment, par le consulat d’Espagne.

Trouvez-vous normal que l’on demande l’origine ethnique dont on est issu, pour avoir droit à des cours de langue ?

A-t-on demandé pareille chose pour l’anglais que l’on a introduit massivement dans le Primaire ? Y aurait-il deux poids, deux mesures dans notre République de Liberté, d’Égalité et de Fraternité ?

— Le second papier concernait l’allemand. Il s’agit de proposer, aux enfants qui le désirent, des cours d’allemand en dehors des heures scolaires moyennant l’adhésion à une association.

Là encore, est-il normal d’être obligé d’adhérer à une association et de sortir du cadre scolaire pour apprendre l’allemand, alors que pour l’anglais, c’est gratuit et c’est à l’école obligatoire pour tous ?

Dans l’attente d’une réponse sur ces deux dernières questions et peut-être également d’un avis favorable de votre part pour l’introduction de l’espagnol, langue LV1, au nouveau collège de Manduel, et dans l’espoir que vous prendrez conscience du danger des dérives ethniques et anglomanes de notre système éducatif, je vous prie d’agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de toute ma considération.

Régis Ravat,

Président de l’A.FR.AV.

Copie à Monsieur le Président de la République

           à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale

           à Mesdames et Messieurs les députés et sénateurs