objet : loi sur le français, bafouée
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AU
: Madame Monique Bellegy,
Directrice de la communication.
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Limoges,
le lundi 31 janvier 2005
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Madame
la Rectrice,
Ayant
consulté une note, émanant de vos services, en date du 3 janvier
à propos d'une conférence de lancement de l'année mondiale de
la physique, signée de Madame Liliane Kerjan, je fus très
étonné de découvrir que nous étions invités à participer à
une conférence qui devait se dérouler en anglais.
La
semaine précédente, j'ai téléphoné à vos services pour m'en
étonner et souhaiter qu'il y ait quand même un minimum de
traduction. J'ai insisté auprès de Monsieur Mazeaufroid
responsable de l'association organisatrice dans le même sens, lui
rappelant notamment la loi du 4 août 1994 (94-665).
Le
25 janvier dernier cette conférence et les débats qui suivirent
n'ont reçu comme traduction que celle en français dans l'oreille
de Sir Wolfendale, le conférencier, des quelques questions
posées en français. À noter que c'est nous qui nous excusions
de parler notre langue, dans un enceinte publique, lors d'une
conférence organisée par une association dépendant du
ministère de la Recherche et de l'Industrie et patronnée par l'Éducation
nationale, un comble !
Vous
l'aurez compris, je suis choqué de subir une telle discrimination
et que la loi ne semble pas respectée (article VI),
scandalisé de bientôt se sentir étranger dans son propre pays
du fait de cette anglomanie, même anglopathie qui se banalise.
Le
premier ministre par une circulaire 4.905.SG le 14 février 2003
que j'ai consultée sur Internet, rappelait à tous ses ministres
, délégués et secrétaires d'état et à leurs agents les
responsabilités particulières qui leur incombent au regard de la
langue française dans leurs activités en France et dans les
relations internationales...
À
ce propos, la remarque en gras de cette circulaire académique, attirait
tout particulièrement notre attention sur l'intérêt que
présentait cette manifestation pour les sections européennes.
Cette formulation me paraît grave, car cela induit le message
implicite : section européenne : langue anglaise, donc langue
européenne : langue anglaise. Cela est peut être la conception
d'une élite vassalisée ou inconsciente du danger que cela
constitue sur la cohésion sociale, les cultures et notre
économie, mais cela est contraire aux traités européens,
que ce soit le traité fondateur de Rome ou tous les suivants.
J'aimerais
connaître votre sentiment sur le contenu de cette circulaire et
les faits que je vous ai relatés, veuillez agréer Madame la
Rectrice, l'assurance de ma haute considération.
Pierre
Bouvier