De : M. et Mme Ravat

        2811, chemin de Saint-Paul

        30129 MANDUEL

        Courriel : afrav@tiscali.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Objet : Pour l’initiation à l’allemand à l’école primaire.

 

 

À    l' Inspection académique du Gard

       M. Daniel Vandendriessche,

       Inspecteur d’académie

       58, rue Rouget de Lisle

       30 031 Nîmes Cedex 1

       Tél. : 04 66 62 86 00
       Télécopie : 04 66 62 86 73
       Courriel : ce.ia30@ac-montpellier.fr

 

 

 

 

 

 

Manduel, le 30 septembre 2006

 

 

 

 

Monsieur l’Inspecteur d’académie,

 

 

Notre fils vient d’entrer au CE2 à l’école François Fournier de Manduel.

Au mois de mai 2006, on nous a donné un formulaire pour choisir, entre l’anglais et l’allemand, la langue étrangère que nous désirerions voir enseigner à notre enfant  à la rentrée 2006. Nous avons choisi l’allemand.

Malheureusement, trop peu de familles ont pris cette option, et, ce faisant, on nous a dit, en septembre, que l’initiation à l’allemand n’aurait pas lieu faute d’un nombre suffisant d’élèves pour faire une classe.

Parallèlement à cela, nous venons d’apprendre que la nouvelle institutrice, Mme Paquet, qui vient d’être nommée à l’école François Fournier pour les CE2, est accréditée pour enseigner l’allemand.

Il nous paraît donc bien triste et regrettable d’avoir une personne formée pour enseigner l’allemand et de ne pas en profiter pour initier nos enfants à cette langue.

Par la venue de Mme Paquet (fléchée allemand), l’Académie a fait un effort pour diversifier le choix des langues à apprendre en primaire et nous nous en félicitons, mais force est de constater cependant qu’il est dommage qu’en amont de cette bonne décision, rien n’ait été fait, au sein de l’école, pour favoriser l’étude de l’allemand.

Il eut été bon, nous semble-t-il, qu’en avril 2006, avant de donner le formulaire aux parents pour qu’ils choisissent la langue d’initiation au CE2 pour leur enfant en septembre,  qu’une information sur l’allemand soit faite et diffusée.

Hélas, rien n’a été fait dans ce sens, et ne rien faire, c’était condamner l’allemand à ne pas être pris.

Pourquoi, en effet, personne n’a prévenu les familles qu’il y aurait à la rentrée  2006, une nouvelle enseignante et que cette nouvelle enseignante serait fléchée allemand ?

Pourquoi ne pas avoir organisé une réunion d’information entre la future institutrice et les parents concernés ?  Ainsi, cette dame aurait-elle pu parler de la langue allemande, une langue qui, contrairement à l’anglais largement présent dans notre vie quotidienne, est, pour la plupart des parents, une langue totalement inconnue. Notre institutrice aurait pu alors insister sur la valeur propédeutique de l’allemand, langue à déclinaisons qui oblige, comme le latin, à connaître la fonction des mots dans une phrase et qui, par delà, éclaire les enfants sur la structure de la phrase elle-même, les poussant à faire un effort  d’analyse, très bénéfique par ailleurs pour le français et excellent pour l’étude ultérieure d’autres langues étrangères.

Pourquoi n’a-t-on pas expliqué aux parents en long, en large et en travers —  car il s’agit là tout de même d’un nouveau concept —, le fonctionnement de la classe bilangue  (allemand-anglais) du collège de Manduel, en précisant bien que c’était une chance d’avoir deux langues LV1 dès la 6e ?

Pourquoi personne n’a dit aux parents que si l’allemand, « ça ne marchait pas » pour leur enfant, il ne serait pas obligé de continuer en 6e ?

Pourquoi, aussi, ne pas avoir profité du fait que Manduel est jumelée avec une ville allemande, pour avoir dit que l’allemand serait une excellente occasion pour   leur enfant d’avoir un petit correspondant allemand ce qui pourrait permettre plus tard des séjours linguistiques de village à village dans le cadre des accords de jumelage ?

Bref, avant de donner le formulaire pour choisir une langue au CE2, on aurait pu faire un peu de « pub » pour l’allemand, attendu qu’il est bien évident que dans le Sud de la France, la population n’est pas naturellement tournée vers l’allemand, langue nordique, s’il en est.

Quoi qu’il en soit, il n’est peut-être pas trop tard pour bien faire. En effet, pourquoi l’Académie ne déciderait-elle pas d’envoyer aux parents des CE2 concernés, une lettre explicative précisant que l’initiation à l’allemand proposée cette année en primaire est une ouverture linguistique vers une grande langue européenne, une langue de grande culture, la langue en nombre de locuteurs natifs, la plus parlée en Europe, la langue de notre premier partenaire commercial, une langue, qui, plus est, n’entravera en rien le choix de la langue étrangère à apprendre en 6e ?

Ainsi dit, en espérant que vous voudrez bien faire quelque chose pour lancer l’apprentissage de l’allemand en primaire à Manduel, profitant, notamment, de l’occasion qui est donnée d’avoir une institutrice « fléchée allemand » pour cela et en vous remerciant de votre attention, nous vous prions d’agréer, Monsieur l’Inspecteur d’académie, l’expression de toute notre considération.

 

 

M. et Mme  Régis Ravat

 

 

 

À  NOTER :  LE LUNDI 23 OCTOBRE 2006

UN INTERVENANT D'ANGLAIS

COMMENÇAIT SES COURS  EN CLASSES DE CE2 !

 

 

RÉPONSE REÇUE LE 27 OCTOBRE 2006

 

                             

 

Nîmes, le 20 octobre 2006 

 

 

L'inspecteur de l'Éducation nationale, 

adjoint au directeur des services

départementaux de l'éducation nationale du Gard 


à 

 

Monsieur Régis RAVAT 

2811, chemin de Saint-Paul

30129 MANDUEL 

 

 

 

Monsieur, 

 

 

Par un courrier en date du 30 septembre 2006, vous attirez l'attention de Monsieur l'inspecteur d'académie sur l'enseignement de l'Allemand en cycle III à l'école François Fournier de Manduel. 

S'il est vrai que depuis cette rentrée scolaire, un poste fléché allemand a été ouvert dans cette école, deux enquêtes successives dont la dernière en date du 5 octobre, ont révélé un très faible effectif (3 élèves sur 68) intéressé par l'apprentissage de l'Allemand. Il n'est donc pas justifié de mettre en place cet enseignement pour cette année scolaire. 

Néanmoins, il me paraît nécessaire, comme vous le suggériez dans votre courrier, qu'une information doit donnée aux familles en juin 2007 afin de susciter des demandes pour l'année scolaire 2007-2008. 

Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes salutations les meilleures. 

 




 

J.P. MARTIN 

 

 

 

 

De : M. Régis Ravat

        2811, chemin de Saint-Paul

        30129 MANDUEL

        Courriel : afrav@tiscali.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Objet : Pour l’initiation à l’allemand à l’école primaire.

 

 

À    l' Inspection académique du Gard

       M. Daniel Vandendriessche,

       Inspecteur d’académie

       58, rue Rouget de Lisle

       30 031 Nîmes cedex 1

       Tél. : 04 66 62 86 00
       Télécopie : 04 66 62 86 73
       Courriel : ce.ia30@ac-montpellier.fr

 

 

 

 

 

 

                        Manduel, le 22 novembre 2006

 

 

 

 

Monsieur l’Inspecteur d’académie,

 

 Je vous remercie d’avoir répondu à ma lettre,  lettre qui soulevait le problème de l’apprentissage d’une langue étrangère autre que l’anglais en primaire.

Je vous faisais remarquer qu’il y a un poste fléché allemand à l’école François-Fournier de Manduel et que malgré cela, l’allemand n’y est pas enseigné.

Je vous avais signalé également que rien en amont de cela n’avait été fait, notamment au niveau des enseignants de l’école, pour favoriser l’adhésion du plus grand nombre à l’apprentissage de l’allemand.   

 Lorsque vous me répondez que c’est suite à deux enquêtes successives relevant un très faible effectif (3 élèves sur 68) intéressé par cet apprentissage, que l’allemand n’a pas eu droit de cité à l’école François-Fournier, force m’est de constater que vous ne répondez pas à la question que j’avais posée, à savoir non pas le résultat de l’enquête - je vous l’avais donné moi-même -, mais à savoir pourquoi rien n’avait été fait pour favoriser l’apprentissage de l’allemand, alors que vous aviez prévu une enseignante fléchée pour cette langue ?

Ce qui me semble grave, ce n’est pas que vous ne répondiez pas à ma question, mais que vous vous apprêtiez à faire la même erreur que précédemment : vous voulez donner une information sur l’allemand en fin d’année scolaire, « en juin 2007 », c’est-à-dire juste avant que les enfants quittent l’école pour les grandes vacances.

Vous vous souvenez que ceux qui ont été chargés de la propagande de l’anglais en France s’y sont pris dès 1948 avec notamment les Accords Blum-Byrnes, des accords qui imposaient un quota de 30% de films américains dans la diffusion des films en France. Autrement dit, ce n’est pas en informant les enfants (et les parents qui, soit dit en passant, sont bien plus atteints par l’anglofolie que leurs enfants !) sur les possibilités de l’allemand à 11h 45, qu’il faut s’attendre à ce qu’il y ait à midi, autour de la table, un repas chaud aux couleurs de cette langue.

Vous précisez également dans votre lettre qu’au vu de l’effectif très faible (3 élèves sur 68) qui a choisi l’allemand, l’apprentissage de cette langue n’est pas « justifié » !

Dire que l’apprentissage de l’allemand n’est pas justifié parce qu’il y a une demande faible ne me paraît pas une réponse appropriée.

En effet, si 68 élèves ont pris l’anglais contre 3 seulement l’allemand, cela veut dire que l’immense majorité des élèves ne connaît pas l’allemand. Il aurait été alors plus judicieux et tout à l’honneur de l’Éducation nationale de prendre  ce sondage à rebrousse-poil et de conclure que c’est l’allemand qu’il faut enseigner à François-Fournier, « Initiation à une langue étrangère » aurait alors pris tout son sens.

L’autre remarque que l’on pourrait faire serait de se demander pourquoi prendre l’avis des élèves et des parents sur le choix de la langue étrangère à enseigner à l’école primaire.

Il me semble, en effet, que parents et élèves ne connaissent pas toutes les subtilités et les méandres de la politique anglo-américaine pour la diffusion impérialiste de l’anglais et tout ce que font en ce sens la CIA, le British Council, les Fondations américaines, les médias, etc.

Si vous demandez l’avis des élèves au sujet de la langue étrangère à apprendre, pourquoi alors, dans la même logique,  ne  leur demanderiez-vous pas quelles parties de l’Histoire ils voudraient apprendre, quels pays en géographie, ils désireraient étudier ?

Pourquoi ne pas leur demander aussi de choisir entre lire un livre et voir un film au cinéma, entre faire du sport dans un stade ou faire une partie de jeux vidéo ? Là aussi vous obtiendriez, comme pour l’anglais, un très fort effectif en faveur du cinéma et de la console de jeux. Dirons-nous pour autant qu’il n’est pas justifié de mettre en place dans nos écoles l’enseignement de la lecture et du sport en plein air ?

Je vous remercie, Monsieur l’Inspecteur, d’avoir lu ma lettre et  vous prie d’agréer mes salutations distinguées.

 

 

 

M. Régis Ravat

30129  Manduel