"Chers adhérents,

 

Afin d'exercer une pression sur M. Prodi et la Commission, nos associations (ALF, DLF, ASSELAF, FFI, CLEC, DDC...) ont décidé ensemble de soumettre à tous leurs membres un projet de lettre au sujet des intolérables discriminations linguistiques - quasi raciales - à l'embauche dont divers organismes qui travaillent avec la Commission se rendent coupables de plus en plus souvent et systématiquement.

Élaboré par M. Besson, du CLEC, approuvé et légèrement modifié par d'autres associations, le projet ci-joint vous est soumis. Si vous en approuvez la teneur, vous pouvez le signer et l'envoyer à M. Prodi. Naturellement, il vous est loisible de le modifier à votre convenance : cette démarche est collective, mais la responsabilité d'envoyer une lettre à votre signature reste, bien entendu, la vôtre.

 

Le Président du FFI : Albert Salon."

 

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De :

  Votre nom et vos coordonnées

 

 

À : Monsieur Romano Prodi

      Président de la Commission européenne

      B-1049 BRUXELLES

      BELGIQUE

                                                    date :


objet : discriminations européennes à l'embauche

 

 

Monsieur le Président,

 

 

 

Depuis près de trois ans, je constate que de plus en plus d’annonces de recrutement, émanant de certaines des quelques 2 500 organisations internationales ayant leur siège à Bruxelles, spécifient qu’elles s’adressent à des anglophones de naissance ("English mother tongue" ou "English native speaker"). Des listes de centaines desdites annonces sont consultables sur l’internet. Elles prouvent que les organisations en cause travaillent régulièrement pour l’Union européenne et en reçoivent des subventions. Elles montrent que les emplois offerts sont souvent localisés dans des pays et régions non anglophones, principalement à Bruxelles.

 

Il s’agit là d’une discrimination linguistique - quasi-ethnique - que personne, hélas ! ne semble encore avoir attaquée en justice. Cela devrait se produire bientôt, puisque l’article 39 du Traité de la C.E.E. modifié (premier et deuxième alinéas) dispose que «la libre circulation des travailleurs est assurée à l’intérieur de la Communauté» et qu’ «elle implique l’abolition de toute discrimination fondée sur la nationalité, entre les travailleurs des États membres, en ce qui concerne l’emploi, la rémunération et les autres conditions de travail».

 

Cette discrimination, qui a déjà fait l’objet de nombreuses protestations d’hommes politiques et de dirigeants des États, qui a aussi provoqué une plainte auprès de M. Jacob Söderman, médiateur de l’Union, se développe rapidement. Il faudra bien qu’elle cesse, faute de quoi on pourrait assister, vis-à-vis des anglophones, à une opposition instinctive du genre de celle qui croît, dans le monde, contre les Américains.

 

Bref, il y va de la paix entre les peuples d’Europe. C’est pourquoi je vous saurais gré de me dire ce qu’entend faire la Commission pour mettre fin à cette situation périlleuse.

 

Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées.