|
De : |
Mme Sylvie COSTERASTE |
|
27 bis, avenue Paul Langevin |
|
30100 Alès |
|
N° de carte 1- 1846967 |
À
:
(Photo
France Loisirs) |
M. Marc-Olivier Sommer,
Président de
France Loisirs
BP
6
75725
Paris Cedex 15 |
|
|
Alès, le 22 octobre 2001 |
Monsieur le Président,
Voilà bientôt deux mois, je vous signalais, par courriel, que
je ne trouvais pas normal qu'il y ait tant d'anglophonie à
France-Loisirs. Je vous ai alors parlé de votre catalogue
d'automne 2001 et je vous ai présenté en vrac, et d'une façon
non exhaustive, l'anglais que j'y ai rencontré. Ainsi, vous
ai-je dit que j'avais vu dans la rubrique suspense (!), le mot
“thriller”, alors que “policier” ou “polar” existe
en français ; dans les chansons pour enfants, un “baby music”
apparaît, alors qu'un “bébé chantant” aurait tout aussi
bien fait l'affaire ; dans cette même rubrique, un disque de
comptines en anglais est présenté, comme s'il n'y avait que
cette langue étrangère qui mérite seule d'être apprise .
Ensuite, j'ai lu que Henri Salvador est un “show man”, un
homme de spectacle aurait été plus clair et aurait eu au moins
le mérite de respecter notre langue, lui qui l'aime tant. Au
niveau des chansons aussi, j'ai constaté que vous faites la
séparation entre variétés françaises et variétés
internationales; comme si l'on ne pouvait pas être francophone
et international à la fois. Puis enfin, je vous ai fait la
remarque que vous écriviez dans vos pages “CD ROM” comme
les anglo-saxons, alors que ce terme a été francisé en
cédérom.
À ces remarques, force est de constater que vous n'avez pas
répondu et que dans vos magasins - tout du moins dans celui de
Nîmes - le mot “thriller” fait toujours l'enseigne des
livres policiers. Dois-je en conclure que ce que je vous ai dit
ne vous a pas intéressé, que mes suggestions n'ont aucune
importance pour vous et que seul ne compte à vos yeux que mon
porte-monnaie ? J'estime qu'à France-Loisirs, l'anglomanie ne
doit pas avoir cours, j'estime que vous pourriez faire l'effort
de trouver des équivalents français aux mots anglais que vous
employez, j'estime que vous n'avez pas à séparer les chanteurs
en variétés françaises d'une part et en variétés
internationales de l'autre, considérant que des chanteurs
français (ou francophones) peuvent faire parti, eux aussi, de
la variété internationale.
Cela étant dit, si rien n'est fait dans le sens de notre langue
dans les deux ou trois mois qui viennent, j'envisagerai alors,
de vous renvoyer ma carte d'adhérente. De plus, faisant partie
de plusieurs associations de défense de la langue française,
je tiendrai au courant chacune d'elles de votre anglomanie
patente afin qu'elles convient leurs adhérents respectifs à
quitter, eux aussi, France Loisirs.
Recevez, Monsieur le Président, mes salutations distinguées.
Haut de page
|
|
RÉPONSE
|
|
|
N° d’Adhérent : 1/1846967 |
Mme
Sylvie Costeraste
27
bis, avenue Paul Langevin
30100
Alès |
|
|
Paris, le 21 décembre 2001 |
Chère
Madame,
Je
fais suite à votre lettre concernant les mots anglais
rencontrés au fil des pages de notre catalogue «Automne 2001
», alors que vous nous aviez déjà écrit à ce sujet.
Je
vous remercie de m’avoir fait part de vos remarques et tiens
à vous assurer de nos efforts constants pour les prendre en
compte et vous donner satisfaction dans la mesure du possible.
Vous avez sensibilisé l’équipe de la fabrication du
catalogue ainsi que celle de la Direction Littéraire auxquelles
j’ai transmis votre courrier.
Toutefois,
certains mots anglais comme «thriller» se sont intégrés au
fil des années dans notre vocabulaire courant et nos
dictionnaires, et pourront ainsi continuer à être utilisés.
Tout comme la séparation entre « variétés françaises » et
«variétés internationales » qui est une demande de la
majorité de nos adhérents.
Je
vous assure de notre volonté de vous proposer un catalogue
conforme à vos attentes et a celles de la majorité des
adhérents du Club, et espère que vous serez plus satisfaite de
ceux proposés dans le courant de l’année prochaine.
Je
vous remercie de votre fidélité et de votre confiance et
profite de ce courrier pour vous souhaiter d’excellentes
fêtes de fin d’année.
Bien
cordialement
Marc
Olivier Sommer |
|
Haut de page |
|
CONCLUSION
|
Comme
on peut le lire dans la lettre ci-dessus, pour M. Sommer le mot “Thriller”
s’est intégré dans notre vocabulaire courant et, ce faisant, il
continuera à être employé à France Loisirs. Quant à la séparation
entre “variétés françaises” et “variétés internationales”,
elle est due, toujours selon lui, à une demande de la majorité des
adhérents de France Loisirs (mon oeil !). Bien évidemment, ces réponses
sont totalement insatisfaisantes, mais pouvait- on s’attendre à autre
chose de la part de M. Sommer, quand on sait que France Loisirs qu’il
préside, appartient au groupe Vivendi, ce groupe dont le président-directeur général n’est autre que le très anglomane Jean-Marie
Messier. Si ça se trouve, Messier envoie ses directives en anglais à
Sommer. Face à cette mainmise de la presse par les grands groupes
financiers, qui n’ont cure de la défense, du respect et de la promotion
des langues nationales, mais qui au contraire, par le biais de l’anglais,
veulent nous mondialiser, nous n’avons qu’une arme : les ignorer et
aller vers une autre presse.
|
De
: Mme Sylvie COSTERASTE
27 bis, avenue Paul Langevin
30100 Alès
N° d'adhérente : 1/1846967 |
|
À :
|
FRANCE-LOISIRS
M. Marc-Olivier Sommer
123, boulevard de Grenelle
BP 6
75725 Paris Cedex 15 |
Lettre
recommandée avec accusé de réception
n°
6075 5874 0FR |
Manduel, le 10 novembre 2002
|
Monsieur le Président,
Je
vous ai écrit à plusieurs reprises pour vous signifiez mon désaccord
sur le fait que France-Loisirs ne fasse guère d'efforts pour défendre,
enrichir et illustrer la langue française.
Ainsi,
dans le dernier catalogue ai-je noté, comme dans le précédent, des “thrillers”,
des “crooners”, des “CD-Rom”, des “E-mail”, des “Maîtrisons
l'anglais”, et toujours , et non des moindres, le désormais mais
incontournable “Variété française” en opposition à “Variété
internationale”, laissant supposé, bien évidemment, que ce qui est
français ne peut pas être international et vice-versa.
Constatant
que la défense de la langue française n'est pas votre problème et qu'il
n'est pas dans vos projets de faire quoi que ce soit pour notre langue, je
décide donc de quitter France-Loisirs.
Veuillez,
par la présente, considérer que je ne fais plus partie de votre Club et
à partir de ce jour veuillez ne plus m'envoyer votre catalogue ni vos
publicités.
Recevez, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations
distinguées.
Sylvie
Costeraste
|
Haut de page
|
|
|