A.FR.AV.

Association FRancophonie AVenir

 

 

De : 

Régis Ravat, 
Président de l'A.FR.AV
Parc Louis Riel
2811, chemin de Saint-Paul
30129 MANDUEL

 

À :

Madame le Maire,
Mme Marie-Louise Sabatier

Mairie de Manduel
Place de la Mairie
30129 MANDUEL

 

 

Manduel, le 30 août 2003

  Mme Marie-Louise Sabatier, maire de Manduel, entourée d'arlésiennes

 lors de l'inauguration de la plaque "Antoine Béraud". (Photo Midi Libre)

 

 

objet : respect de la langue française, langue de la République.



Madame le Maire,

Vous avez inauguré, le dimanche 24 août 2003, une plaque commémorative en l'honneur de M. Antoine Béraud. Cette plaque présente le fait d'être écrite en provençal sans aucune traduction en français.


-- Vous rappelant que selon l'article 2 de notre Constitution, la langue française est la langue de la République,
-- Vous rappelant que selon l'article 3 de la loi n°94-665 relative à l'emploi de la langue française en France, “toute inscription ou annonce apposée ou faite sur la voie publique, dans un lieu ouvert au public ou dans un moyen de transport en commun et destinée à l'information du public doit être formulée en langue française”.
-- Vous rappelant qu'en tant que Première magistrate de la commune, vous êtes la garante des lois de la République,
-- Nous avons l'honneur de vous demander que soit mis à côté de cette plaque en provençal, son pendant à l'identique en français.

 

Permettez que nous profitions de ce courrier pour vous dire brièvement ce que nous pensons de l'engouement actuel des langues régionales.

 

En fait, cette résurgence des langues régionales est voulue et dictée par les autorités européennes qui veulent, à travers la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, faire de l'Europe, l'Europe des régions et affaiblir, en France, la langue française pour lui ôter toute possibilité de rivaliser avec l'anglais sur le plan européen et international.
Cette Charte prône, entre autres choses, l'enseignement obligatoire des langues régionales dans les écoles. Elle impose aux autorités judiciaires, pénales, civiles et administratives la possibilité de travailler dans ces langues (article 5). Elle donne pour mission à l'État de veiller à ce que les autorités administratives utilisent ces langues (article 10). Elle enjoint les États à “faciliter ou à promouvoir la coopération entre les frontières, notamment entre collectivités régionales ou locales sur les territoires desquelles la même langue est pratiquée de façon identique ou proche (article 14)”, ce qui aurait pour corollaire, par exemple, que les deux Pays basques pourraient s'unifier en une seule région, ainsi que de la Catalogne française et espagnole, etc. Autrement dit, le concept de Nation française disparaîtrait pour faire place à un découpage ethnique de l'ensemble français et européen (comme rêvaient de le faire, rappelons-le, les Nazis !). La conception française de la Nation, où chaque individu est lié avec l'autre par des valeurs citoyennes et non par des valeurs ethniques ou communautaires, serait battue en brèche. L'esprit de la Charte est donc de contester la légitimité des langues nationales pour contester, in fine, la légitimité des Nations qui font l'Europe. L'idée des Pères fondateurs de l'Europe, Adenauer et De Gaulle, de faire l'Europe des Nations ne serait plus alors qu'un rêve lointain.
Face à cette Europe fédérale des Régions, où le français aurait implosé sous le poids des langues ethniques et communautaires, où notre langue aurait perdu toute puissance et tout rayonnement, l'anglais sortirait grand triomphateur, car c'est lui, bien évidemment, qui a été choisi pour fédérer cette babel linguistique. Le bilinguisme langue régionale-anglais sera la finalité de cette politique. Les eurotechnocrates de Bruxelles dont la vision de l'Europe n'est autre que celle d'un vaste marché indifférencié, faisant partie lui-même d'un marché planétaire dominé par les États-Unis d'Amérique, ne sont en fait que les agents d'exécution de ce nouvel ordre mondial.

 

L'anglais pour tous est donc l'aboutissement de la politique actuelle des langues régionales.

 

L'anglais, qui, à Manduel, malgré nos protestations réitérées, a une place privilégiée dans nos écoles, puisque c'est la seule langue étrangère enseignée dans nos CE2, CM1, CM2. L'anglais uniquement, comme s'il n'existait pas d'autres langues étrangères à apprendre ; comme si l'espagnol, l'italien, l'allemand, etc., ne méritaient pas d'exister. Et force est de constater que les régionalistes, apparemment si puissants à Manduel, ne se sont guère mobilisés contre ce totalitarisme-là.

 

Enfin, puisqu'il va se faire un collège à Manduel, permettez que nous vous proposions un nom, celui d'ALBERT CAMUS.
Cet écrivain français né en Algérie, prix Nobel de littérature en 1957, a, par la force de son oeuvre, placé les Lettres et la Pensée françaises parmi les sommets, et sa philosophie des Humanités est toujours de nos jours une référence.
Révolté dans l'âme, Albert Camus a orienté sa révolte, à travers les héros de ses livres, vers les plus hautes valeurs spirituelles et morales.
Assurément, Albert Camus est un exemple à suivre pour notre jeunesse, pauvre jeunesse conditionnée qu'elle est par la publicité et par l'anglais, sans arrêt.


En vous remerciant de votre attention et en espérant avoir été entendu de votre part, nous vous prions, Madame le Maire, d'accepter l'expression de notre meilleure considération.

Régis Ravat
Président de l'A.FR.AV.

 

 

Note : un tract d'information sur Albert Camus sera distribué sur l'ensemble des communes de Manduel   et de Redessan le 20 mars 2004, journée internationale de la Francophonie.


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