Réf : md03034

Paris, le 24 février 2003

 

Compte rendu d’entrevue du 22 février 2003 avec

Jean-Jacques Aillagon ministre de la Culture et de la Communication

 

 

Délégation du ministère : Jean-Jacques Aillagon, Ministre, Christophe Patier, Conseiller technique au Cabinet, Bernard Cerquiglini, Délégué général à la langue française, Michel Jean, Adjoint au délégué ;

Délégation des associations : Mme Guillemette Mouren-Verret, DLF ; MM. Jacques Godfrain AFAL  (au début seulement) ; Jean Dutourd, DLF ; Marceau Déchamps, DLF ; Albert Salon, ALF ; Boris Zinovieff, AFAL.

M. Jean Dutourd demande qu’une volonté politique forte se manifeste en faveur de la langue française en France et que d’importants moyens financiers lui soient affectés, notamment par le canal de nos associations qui accomplissent une mission d’intérêt général et de service public.

Guillemette Mouren présente le Plumier d’or, grand concours organisé par DLF, et demande l’intervention du ministre de la Culture auprès du ministère de l’Éducation nationale, pour que ce concours soit. annoncé dans toutes les Académies de province.

M. Zinovieff, pour l’AFAL présente le concours de rédaction francophone organisé par l’AFAL et demande une augmentation de la subvention pour ce concours.

Marceau Déchamps dresse un tableau de l’emploi de la langue française en France (remise du rapport « les Français et leur langue »), il dénonce l’attitude de certains fonctionnaires (ministère de la Recherche), l’ambigüité des déclarations du ministre de l’Éducation nationale à propos de la langue anglaise. Il insiste sur la nécessité de faire appliquer avec détermination la loi du 4 août 1994 et signale les insuffisances du Rapport au Parlement rédigé par la DGLF.

Il fait part des inquiétudes des associations à propos de la volonté politique du gouvernement en regrettant que le ministre de la Culture n’ait pas cité la langue française dans ses 10 premières propositions lors de sa prise de poste. Comme preuve de la place secondaire accordée à la langue française, il rappelle le faible pourcentage du budget de la Culture accordé à la DGLF.

Cela fait sortir de ses gonds M. Aillagon qui menace de mettre fin à notre entretien si nous continuons sur ce thème des reproches. Il argumente sur les efforts de son ministère pour la création artistique, le cinéma, le théâtre, qui participent à la promotion de la langue française.

Lourd silence de l’auditoire, étonné de cette réaction. Marceau Déchamps interrompt son exposé.

Albert Salon remet la conversation sur les actions menées en étroite collaboration avec la DGLF :

- les recours d’ALF en Conseil d’État contre la circulaire Tasca et les décrets Lang (master) ;

- les brevets européens et la suspension de la ratification, au moins jusqu’à l’élargissement en 2004 ;

- la ferme déclaration gouvernementale française à faire à Bruxelles sur le respect total de la subsidiarité en matière linguistique et culturelle ;

- l’injonction souhaitée du Premier Ministre aux administrations françaises de retourner à Bruxelles tous documents de l’Union qui leur sont envoyés exclusivement en anglais ;

- l’inscription dans notre Constitution de l’engagement (contrepoids à l’Europe) en faveur de la construction d’une Communauté francophone de solidarité et de coopération ;

- l’adjonction d’un statut des langues dans la future « Constitution européenne » ou le « Traité fondateur » (un projet de dispositif en 4 articles élaboré par nos associations a été à nouveau remis au Ministre) ;

- En ce qui concerne le projet de restauration du château de Villers-Cotterêts et de son affectation aux institutions internationales et aux associations nationales de promotion du français et de la Francophonie, le Ministre a répondu à Albert Salon que l’État prévoit effectivement de lui affecter des crédits, et est favorable au lancement par les associations de la souscription nationale et internationale.

La question des subventions est abordée et nous enregistrons que M Aillagon examinerait avec attention l’évolution de nos subventions (courbe remise).

En conclusion, même si les associations agréées peuvent espérer une amélioration possible des subventions, nous sommes extrêmement déçus par le manque d’écho à nos préoccupations concernant l’application de la loi du 4 août 1994 et à nos suggestions d’actions vigoureuses du gouvernement.

La remise d’une circulaire du Premier Ministre, datée du 14 février, ne nous rassure pas totalement car ce texte ne vaudra que par la détermination que montreront les responsables politiques à le faire appliquer.

Marceau Déchamps