De :

  Mme Brigitte Laval

  zacaro@orange.fr

 

 

 

 

 

 

 

 

 

objet : anglomanie.

À : Monsieur le Premier ministre,

      M. François Fillon

      M. Le Premier ministre

      Hôtel de Matignon

      57, rue de Varenne

      75700 Paris

 

    

 

 Ormesson-sur-Marne, le 20 juillet 2007

 

Monsieur le Premier Ministre,

 

Je vous fais part de mon étonnement devant certains événements récents contraires aux engagements de notre Président, M. Sarkozy, lors de sa campagne présidentielle en faveur de la langue française.

Je vous rappelle ses paroles lors du discours de Caen le 9 mars 2007 « ... une francophonie vivante et populaire ... face à l'anglais, le recul du français n'est pas une fatalité ... je souhaite que nos administrations s'adressent aux organismes internationaux en français ... que le français, langue de droit, soit la langue de référence des textes européens ».

Également dans un courrier adressé à l'Association Francophonie Avenir, le 2 mai 2007 : « la langue française est l'âme de la France, sa culture, sa pensée et plus encore sa liberté ... la politique de la langue unique est, en réalité, un leurre qui masque la volonté de domination de la pensée unique ... nous avons le devoir de promouvoir la langue française ».

Pour moi, M. Sarkozy a l'étoffe d'un grand président, désireux de rendre à la France toute sa place dans le monde et de faire cesser cette humiliation linguistique actuelle face à l'anglais.

Aussi, je suis désagréablement surprise de voir qu'une de vos ministres et vous-même vous vous soyez adressés à des journalistes en anglais sur le sol français. Pourtant, les journaux étrangers envoient toujours des journalistes possédant parfaitement le français. D'ailleurs, notre langue a un certain succès à l'étranger. Elle est même devenue le symbole d'un autre chemin pour la mondialisation auprès de pays non-alignés !

Je lis également que M. Jean-Marie Bockel, secrétaire d'État, pour défendre la francophonie, désire  créer un portail Internet en langue anglaise « facilitant l'accès des internautes au débat d'idées à la française ». On ne soigne pas une brûlure en l'arrosant d'huile chaude ! Le français est le principal concurrent de l'anglais dans le monde, vu sa position de langue internationale présente sur les cinq continents, position que ces seules langues possèdent ! Et ainsi, la principale cible des personnes ayant intérêt à la complète domination du monde par la langue anglaise et la pensée rattachée à celle-ci, la fameuse pensée unique !

En cette période estivale, je constate aussi la floraison de cahiers de vacances qui possèdent tous des initiations à l'anglais ! Pourquoi l'anglais et seulement lui ? Pourquoi mettre en tête des enfants une image de l'anglais seule langue internationale, langue indispensable, langue "que tout le monde parle" alors que c'est totalement faux ! Et en même temps, une autre pensée en découle : celle de l'inutilité du français hors de nos frontières ! Sans compter le mépris envers les autres langues européennes ! Le ministère de l'Éducation Nationale défend toujours l'idée que l'apprentissage d'une langue vivante est la découverte d'une autre culture ! Alors, pourquoi seule la culture anglo-américaine serait-elle digne d'être découverte ?

Monsieur le Premier Ministre, j'aimerais voir l'année prochaine les cahiers de vacances offrir une découverte de langues étrangères au pluriel ! Savoir les mots « fleur », « canard », « chat », « lapin », « maison », non seulement en anglais, grande langue respectable, mais aussi en allemand, espagnol, italien, néerlandais, portugais, grandes langues de nos voisins et amis européens !

Et pour l'apprentissage des langues à l'école, j'ai aussi une idée que j'ai soumise à des amis linguistes qui l'ont beaucoup aimée : je vous la dis également : en primaire, renfort de l'apprentissage de la langue française (grammaire, orthographe, lecture) et découverte de l'histoire des langues (origines, écritures, familles, etc.). En 6e, apprendre en 3 à 4 langues simultanées des expressions courantes, des chansons( suggestion d'un linguiste) traditionnelles, etc. sans grammaire, sans conjugaison, mais qui permettraient aux enfants de savoir demander leur chemin à Londres, Rome, Madrid ou Berlin dans la langue du pays ! Puis, pour les enfants motivés, dès l'âge de 15 ans, apprentissage réel (avec grammaire, conjugaison, orthographe) d'une à deux langues, uniquement pour les motivés, en laissant les matheux aux maths.

Ce serait une vraie ouverture à l'esprit européen, pas une anglicisation de notre Union Européenne créée par la France et l'Allemagne !

Monsieur le Premier Ministre, je vous remercie de votre attention, et vous prie d'agréer mes salutations distinguées .

 

Brigitte Laval

 

 

 

 

 

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