De : |
M.
Daniel De Poli
67- ILLKIRCH
FRANCE
daniel.depoli(chez)voila.fr |
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Je me permets de vous écrire, car je suis
Français, membre de plusieurs associations de défense du
français, et ai appris avec grand intérêt la tenue de la
conférence intitulée :
« Le français dans les institutions
européennes, un déclin inéluctable ? » :
1) Tout d'abord, la prédominance de l'anglais
dans les institutions européennes est tout à fait anormale, car
ces dernières sont sises à Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg,
qui sont toutes trois des villes officiellement francophones. La
langue de travail des différents agents, ainsi que celle de
rédaction des documents devrait donc être principalement le
français. Cette prédominance de l'anglais n'a pas lieu d'être,
car cette langue n'est officielle ni à Bruxelles, ni à
Strasbourg, ni à Luxembourg (et le Royaume-Uni n'a même pas
adopté l'euro !).
2) Le Royaume-Uni, seule puissance anglophone
d'Europe, va très certainement éclater dans les années qui
viennent du fait de l'indépendance programmée de l'Écosse.
Cet éclatement affaiblira très certainement l'anglais en
Europe et aura des conséquences géopolitiques majeures. Entre
autres, le siège de membre permanent à l'O.N.U. du
Royaume-Uni - réduit à la petite Angleterre - sera
très
certainement remis en question. Voir la page suivante pour en
savoir plus sur l'indépendance de l'Écosse :
http://www.taurillon.org/L-independance-de-l-Ecosse-L-heure
3) Parallèlement à cet éclatement probable
du Royaume-Uni, la Wallonie et Bruxelles ont de fortes chances
d'être rattachées à la France dans les années qui viennent.
L'heure de vérité approche concernant l'arrondissement de
Bruxelles-Hal-Vilvorde (le fameux BHV) et un éclatement de la
Belgique est une hypothèse de moins en moins fantaisiste. Ce
rattachement augmenterait le poids géopolitique de la France et
aurait fatalement des conséquences linguistiques à Bruxelles.
En effet, si la loi Toubon s'applique un jour à Bruxelles, tous
les documents de travail des institutions européennes devront légalement
être rédigés en français (y compris les
logiciels). Des entreprises ont été lourdement sanctionnées
en France ces dernières années pour usage illégal de
l'anglais : par exemple la société américaine GEMS,
condamnée à 570 000 euros d'amende pour avoir refusé de traduire en français ses documents de travail :
http://www.novethic.fr/novethic/entreprise/ressources_humaines/conditions_travail/general_
electric_medical_systems_condamne_en_francais/88938.jsp
De même pour les sociétés Europ-Assistance et Nextirone, condamnées pour avoir
voulu imposer des logiciels en anglais sans traduction :
http://www.mef.qc.ca/nouveau_succes_entreprises_francais.htm
http://www.daily-bourse.fr/primaute-du-francais-dans-les-entreprises-francais-Feed-AFP080516175041.dkxxu5sl.php
Enfin, il faut bien avoir présent
à l'esprit que la
France deviendra la première puissance économique et
démographique de l'Europe dans quelques décennies.
Selon un institut allemand, elle supplantera l'Allemagne
sur le plan économique au plus tard en 2035, grâce à
sa croissance démographique. Cette enquête montre également que la population française devrait
atteindre la barre des 78,9 millions d'habitants à
l'horizon 2050, alors que celle de l'Allemagne ne dépassera pas 71,4 millions d'habitants :
http://www.geostrategique.net/viewtopic.php?t=4419&sid=6c2ee0949f9892776057678e6cd7bbe2 C'est cette différence de poids géopolitique qui
avantagera le français à terme. Entre une France première puissance
économique et démographique de l'Europe et cinq
petits pays anglophones éclatés
dans les Îles britanniques, je suis convaincu que
la balance linguistique penchera en faveur de la
première. D'ailleurs, le recul de l'anglais a déjà commencé : le journal
Le Monde a
annoncé ce mois-ci qu'il cessait de diffuser son supplément hebdomadaire en anglais, supplément qu'il diffusait
depuis sept ans :
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/11/20/so-long-par-veronique-maurus_1269879_3232.html
Pour conclure, je pense qu'il n'y a aucune raison d'être
pessimiste concernant le français dans les
institutions européennes. Non seulement son déclin
est parfaitement évitable et ne sera certainement
à terme plus qu'un mauvais souvenir, mais si le
Royaume-Uni éclate, faisant ainsi disparaître la
seule puissance anglophone d'Europe, ce sera le déclin
de l'anglais qui sera inéluctable.
Daniel DE POLI
Courriel :
daniel.depoli(chez)voila.fr
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