De : M. Georges Gastaud

         62300 Lens

        

 

 

 

 

 

Objet : votre entrevue dans Télérama


 
  À : Jacques Higelin

        a./s. de «Télérama »

        8, rue Jean-Antoine de Baïf

        75212 Paris Cedex 13

 

Le 31 juillet 2009

 

 

Monsieur,

 

L'entretien que vous avez donné, avec votre « fille-à-Daddy* », à Télérama, m'a profondément désolé.

Passe que votre fille ne chante qu'en anglais : c'est là assurément un signe majeur d'indépendance intellectuelle et de résistance face à la politique, insidieusement totalitaire, d'anglophonisation de la France et de toute la planète au détriment de la diversité culturelle ; mais que vous, qui avez tiré bénéfice pendant toute votre vie de la merveilleuse langue française, vous osiez déclarer qu'il faut être au moins Victor Hugo pour arracher au français la même force de percussion que celle qui, selon vous, caractérise spontanément l'anglais (Rouget de Lisle, Eugène Pottier, Béranger, Brel, Ferré, connais pas !), voilà qui ressemble au « coup de pied de l'âne » dénoncé par La Fontaine.

Le paysan défend sa terre et l'ouvrier son usine, mais que l'écrivain ou le chanteur francophone défende sa langue, est-ce trop demander au « contestataire » rangé que vous êtes devenu ?

"Ready for the future !", comme dirait Mme Parisot !

Salutations écœurées.

 

Georges Gastaud 

 


 * fille-à-papa