A.FR.AV.

Association FRancophonie AVenir

 

 

De :

M. Régis Ravat

Président de l'A.FR.AV

Parc Louis Riel

2811, chemin de Saint-Paul

30129 Manduel

Courriel : afrav@aliceadsl.fr

 

Ministère de la Défense

À l’attention de Monsieur le Ministre,

M. Alain Juppé

Îlot Saint-Germain

231 boulevard Saint-Germain

75005  PARIS 

 

 

 

 Manduel, le 6 décembre 2010

 

 

     Objet : la langue française dans nos Armées

 

 

 

Monsieur le Ministre,

 

Un capitaine d’active d’un régiment du Nord de la France, nous a signalé, récemment, qu’on avait distribué à l’ensemble du personnel militaire de son unité, un livret de 4 pages en ANGLAIS ET UNIQUEMENT EN ANGLAIS, sur  l’engagement de la France en Afghanistan.

Lui-même et ses collègues ont été fortement indignés que l’on communique, ainsi, à l’intérieur même de l’Armée française, dans une langue étrangère au détriment, et au plus grand mépris, de notre langue nationale.

Il est à craindre, hélas, que cet acte de sabotage linguistique ne soit pas un cas isolé, mais, qu’au contraire, il ne représente qu’un arbre qui cache l’immense forêt abandonnée tout entière aux foudres de l’anglais impérialiste et mondialisé.

En effet, n’a-t-on pas, par ailleurs, il y a quelques années de cela, cédé aux pressions des Anglo-Saxons, et de leurs supplétifs, pour que l’Eurocorps — qui est une initiative franco-allemande afin de créer un corps d’intervention militaire européen (pouvant mobiliser jusqu’à 60 000 hommes) —, opte pour l’anglais comme langue officielle et de travail.

Comment ne pas se rappeler aussi qu’en 2008, lors du départ à la retraite du général DAMAY (commandant le CRR-FR), une prise d’armes a été faite dans la langue du vainqueur de Trafalgar, cela même à l’intérieur de la prestigieuse citadelle de Lille et dans l’ignorance totale de notre Constitution qui précise pourtant, en son article 2, que « la langue de la République est le français ». Si notre Armée ne respecte pas la Constitution qu’elle est censée servir et défendre, à quoi sert-elle alors, et pour qui travaille-t-elle, si elle ne travaille pas pour le français ?

Enfin, avec l’entrée de la France dans l’OTAN et avec la perspective d’avoir en commun avec les Britanniques un porte-avions, des armes et des bataillons, le risque est fort d’ancrer définitivement notre Armée dans le rang des armées anglophones, c’est-à-dire dans une cantine dont la mission sera de servir une soupe mondiale conçue et mixée dans le seul profit de nourrir les intérêts de l’Empire étatsunien.

Sachant votre attachement à la langue française, à vos idées gaullistes d’indépendance et de grandeur nationale, nous vous demandons donc de bien vouloir nous dire ce que vous comptez faire, — car nous osons espérer que vous voudrez bien agir dans ce domaine  —  pour redonner à notre Armée son caractère francophone et, par delà, la fierté qui n’aurait jamais dû la quitter de servir, partout et toujours, les couleurs de la langue française et de la Francophonie.

Dans l’attente d’une réponse de votre part qui nous rassurera sur le devenir en français de nos Armées, et donc sur notre devenir tout court, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre plus haute considération.

 

Régis Ravat,

Président de l’A.FR.AV

 

 

 

 

 Réponse de  M. Gilles Boyer,

Chef du Cabinet civil du Ministre

 

 

 

 

Réponse de  M. Jacques Gérault,

Directeur du Cabinet civil du Ministre