RÉPONSE DE M. CERQUIGLINI |
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RÉACTION DE M. DANIEL DE POLI |
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Monsieur le Délégué général,
En tant qu'ardent défenseur de la langue française, j'ai lu avec grand intérêt votre réponse à l'A.FR.AV, disponible à la page suivante : http://www.francophonie-av.com/Info%20lettre%20cerqui.htm Je souhaitais juste commenter certains points : >(...) la diversité des langues est la forme première de la diversité culturelle et, comme l'a affirmé avec force le Président de la République, elle est souhaitable et doit être préservée. Ce que vous écrivez là tient plus du vœu pieux que de la réalité. Les « langues de France », qui sont en fait nos patois, sont en phase terminale d'extinction. Et je sais de quoi je parle car je vis en Alsace, dans la région qui est censée avoir la « langue régionale » la plus parlée et la plus dynamique de France. Or que constate-t-on ? Tout d'abord que « l'alsacien » n'est qu'une vue de l'esprit car l'émiettement dialectal est très fort en Alsace (on pourrait dire la même chose du « breton » ou du « corse »). Ensuite, que les parlers alsaciens sont en chute libre et, d'après une revue sur le bilinguisme, auront totalement disparu en 2025. Les autres patois et dialectes de France sont certainement à un stade encore plus avancé d'extinction. Dans ce cas, à quoi bon une politique linguistique pour ces parlers ? Pour toute personne connaissant la sociolinguistique, il est évident que les conditions politiques ne se pas réunies en France pour que les patois survivent. Toute la jeunesse alsacienne, corse ou bretonne s'est assimilée au français et seules les personnes d'un certain âge continuent encore à parler les patois quotidiennement. Dans ces conditions, il me paraît absurde de continuer à gaspiller des fonds publics pour des parlers en voie de disparition totale. Cet argent devrait plutôt être orienté vers la défense de la langue française, qui en a bien besoin et qui est la seule langue qui fasse vraiment contrepoids à l'anglais dans les organisations internationales. >Il en découle que dans notre pays le français ne doit pas s'imposer sur la ruine des autres langues, Je crois que l'action que vous voulez entreprendre est bien trop tardive. Il fallait agir en 1850. > (...) les intérêts bien compris de la langue nationale amènent à encourager la promotion des langues régionales ou minoritaires, comme celle des «langues partenaires» au sein de la Francophonie internationale. Ces phrases relèvent du discours bien-pensant et n'ont aucune prise sur la réalité. Comment voulez-vous encourager la promotion des patois alors que le français est omniprésent et omnipotent et que l'assimilation au français est quasiment arrivée à son stade terminal ? Votre discours est en décalage total avec la réalité. Dans les rues des villes alsaciennes, on n'entend pratiquement plus parler que le français. Un autre exemple très parlant prouve que votre politique sera de toute façon inefficace : le cas du Val d'Aoste. Je suis allé cet été au Val d'Aoste, en Italie, région où il y a deux langues officielles : l'italien et le français. Ce dernier, considéré là-bas comme une langue régionale, a un statut extrêmement fort (langue officielle), très supérieur à celui de nos parlers régionaux. Beaucoup d'indications sont bilingues (noms de rue, signalisation routière, etc.). Eh bien, malgré cela, personne ne communique en français dans les rues d'Aoste ! Alors que le français a un statut on ne peut plus fort et qu'il est obligatoirement appris à l'école, il n'est plus du tout parlé par les gens, qui sont tous passés à l'italien. Cela n'est qu'un exemple, mais il y en aurait beaucoup d'autres. En fait, il est extrêmement difficile de faire cohabiter deux langues à long terme sur le même territoire sans qu'il y ait assimilation de l'une par l'autre. Pour que les parlers régionaux de France puissent revivre, il faudrait faire comme en Catalogne : s'attaquer vigoureusement à la langue nationale (là-bas, le castillan). Les Français sont-ils prêts à s'attaquer à la prédominance de leur langue nationale pour faire revivre les patois ? Rien n'est moins sûr. Enfin, concernant la langue française, beaucoup de travail reste à faire, comme le montrent les questions suivantes :
- Quand va enfin cesser l'unilinguisme anglais scandaleux de nombreux
sites d'organismes européens officiels ? http://europa.eu.int/comm/dgs/justice_home/index_en.htm http://europa.eu.int/comm/dgs/economy_finance/index_en.htm http://europa.eu.int/comm/external_relations/index.htm
- Quand va enfin cesser le bilinguisme illicite français/anglais de
nombreux services publics français ? http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/ http://www.greffe-tc-paris.fr/ http://solcidsp.upmf-grenoble.fr/oip/oip_home.htm http://www.ofce.sciences-po.fr/ https://selectra.info/actualite/acteurs/IAURIF http://www.insee.fr/fr/home/home_page.asp
- Quand va-t-on enfin sanctionner les organismes qui bafouent la loi Toubon ? (Entre autres, les publicités unilingues anglaises continuent à fleurir et on ne daigne traduire en français qu'en minuscule et sur le côté alors que la loi Toubon impose que l'inscription en français soit aussi visible que celle en langue étrangère). Pour conclure, je déplore l'extension des missions de la DGLF aux « langues de France » , qui sont pour la plupart des langues artificielles. Cette extension me semble pour le moins déplacée, car la mission principale, la défense de la langue française, est loin d'être remplie convenablement. Preuve en est les violations de la loi Toubon qui ne sont même pas sanctionnées. En vous souhaitant bonne réception du présent courriel, je vous prie d'agréer, Monsieur le Délégué général, mes salutations distinguées.
Daniel DE POLI
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RÉPONSE DE M. CERQUIGLINI À M. DE POLI |
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Bonjour,
Vous trouverez ci-après la réponse de M. Cerquiglini à mon long message concernant sa politique linguistique. Comme vous le constaterez, sa réponse tient en une ligne et ne contredit en rien mes arguments.
De : M. Bernard CERQUIGLINI (bernard.cerquiglini@culture.gouv.fr) À : M. Daniel de Poli (daniel.depoli@voila.fr) Date : 13 mai 2003 Objet : Réaction concernant la réponse à l'A.FR.AV
Merci, cher Monsieur, pour vos remarques que j'ai lues avec beaucoup d'intérêt.
Cordialement,
B. Cerquiglini
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RÉPONSE DE M. RAVAT À M. CERQUIGLINI |
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A.FR.AV.
Association FRancophonie AVenir
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PAS DE RÉPONSE À CE JOUR. |
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