Question écrite n° 16134 de M. Roland Courteau (Aude - SOC)

    publiée dans le JO Sénat du 25/11/2010 - page 3064

    M. Roland Courteau interroge M. le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration pour savoir si la signalisation bilingue aux entrées et sorties des agglomérations sera bientôt déclarée illégale, ainsi que semble l'indiquer une récente décision d'un tribunal administratif enjoignant une commune d'enlever le panneau d'entrée dans l'agglomération rédigé en occitan et placé juste sous le panneau rédigé en français. 
    Motif invoqué par les juges : le respect du code de la route. 
    Il lui indique cependant que, selon le conseil national de l'information géographique, les panneaux doivent être en français, mais qu'il est possible d'ajouter un panneau avec le nom de la commune rédigé dans une langue régionale. 
    Il lui fait remarquer, par ailleurs, que l'article 75-1 de la Constitution stipule que les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. 
    Il lui précise également que nombreuses sont les régions de France qui ont généralisé le bilinguisme à tous leurs panneaux d'entrées et de sorties des agglomérations et que la promotion des langues régionales participe de l'intérêt général et de la nécessaire diversité culturelle. 
    Il lui demande de lui faire connaître son sentiment par rapport au problème exposé et quelles mesures il entend prendre, afin que les initiatives visant à conforter la diversité culturelle, comme c'est le cas notamment avec l'affichage bilingue à l'entrée des communes, soient mieux protégées.
     

    En attente de réponse du Ministère de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration

     

 

 

Questions de M. Régis Ravat

à M. Roland Courteau

 

 

A.FR.AV.

Association FRancophonie AVenir

 

De : M. Régis Ravat

        Président de l'A.FR.AV

        Parc Louis Riel

        2811 chemin de Saint-Paul

        30129 Manduel

        Courriel : afrav@aliceadsl.fr

 

 

LE SÉNAT

À l’attention de Monsieur le Sénateur,

M. Roland Courteau

Casier de la Poste,

15 rue de Vaugirard,

75291 Paris Cedex 06

 

 

Manduel, le 16 décembre 2010

 

Objet : Demande d’actions politiques pour la langue nationale, le français,

 langue de la République et de la Francophonie.

        

 

Monsieur le Sénateur,

 

Suite au récent jugement du Tribunal administratif de Montpellier, ordonnant au maire de Villeneuve-lès-Maguelone de retirer les panneaux de signalisation en occitan aux entrées et sorties de sa ville, vous avez interpelé le ministre de l’Intérieur pour lui demander quelles mesures il entendait prendre, afin, que des initiatives visant à conforter la diversité culturelle, comme c'est le cas notamment avec l'affichage bilingue à l'entrée des communes, soient mieux protégées (sic)

La problématique des langues semblant vous intéresser, pouvons-nous alors vous demander de bien vouloir agir également pour notre langue nationale qui est lourdement attaquée aujourd’hui, comme jamais elle ne l’a été dans son histoire, par une langue étrangère : l’anglo-américain ?

En cela, vous avez vraisemblablement remarqué que la plupart des enseignes des magasins de nos villes sont en anglais, qu’un jeune sur deux lorsqu’il chante,  chante en anglais, que nos savants publient leurs travaux en anglais, que dans l’École de la République règne une discrimination linguistique puisque priorité dans l’enseignement des langues étrangères est donnée à l’anglais, que bientôt dans nos universités — c’est le vœu de la sinistre Pécresse —, on enseignera en anglais, etc.

Bref, vous l’aurez peut-être compris, nous sommes en voie de colonisation  culturelle et linguistique, ce qui entraîne, ou va entraîner, bien évidemment, notre colonisation mentale et politique.

Les questions que nous nous posons alors sont toutes simples :

— Comment se fait-il qu’il y ait si peu de réactions de la part de nos sénateurs et de nos députés face à ce Waterloo linguistique annoncé ?

— Comment se fait-il que la plupart de nos politiciens, lorsqu’ils parlent de politique de la langue, ne parle que pour mettre toujours plus d’anglais dans nos écoles, ou bien, comme vous le faites, pour aller dans le sens des ethnicistes, c’est-à-dire  en faveur des langues ethniques et communautaires ?

— Pourquoi lorsqu’il est question de diversité culturelle ramène-t-on le débat à la France, alors que pendant ce temps on ferme les yeux sur la diversité dans la communication internationale (et européenne !) broyée, chaque jour davantage, par la machine de guerre à angliciser des Anglo-américains ?

Peut-être l’ignorez-vous, mais l'engouement actuel pour les langues ethniques n'est qu'une volonté politique de l'Europe, qui, en utilisant la FUEV (Föderalistische Union Europäischer Volksgruppen, en français l’Union fédéraliste des communautés ethniques européennes (UFCE) ), veut promouvoir l'Europe ethnique des régions au détriment de l'Europe des Nations. Pour elle, on le voit venir, il s'agit de mettre l'anglais obligatoire pour tout le monde et la langue ethnique pour chacun. L'anglais pour nous mettre sous protectorat de la gouvernance mondiale via Bruxelles, la langue ethnique pour que nous demeurions à jamais impuissants sur la plan international.

Faut-il le dire également, si le découpage de l’Europe en régions ethniques est favorisé par l’Europe de Bruxelles,  il n’en est pas moins téléguidé en haut lieu par les stratèges étatsuniens pour qui le communautarisme est un mode de vie et de pensée. Doit-on adopter ces valeurs-là, et mettre au placard nos valeurs républicaines, nées sous le siècle des Lumières et mises en place par les Révolutionnaires de 1789 ? Doit-on ne plus considérer, en cela, les enfants de la République en des CITOYENS libres, égaux et fraternels entre eux, mais au contraire ne voir plus qu’en eux que des INDIVIDUS repliés dans leurs droits communautaires et œuvrant pour le seul intérêt de leur ethnie ?

Enfin, nous nous permettons de vous rappeler que l'Europe ethnique des régions était tout de même un projet qui tenait à cœur les Nazis sous Hitler, c'est peu dire.

En espérant que vous voudrez bien faire passer l’intérêt supérieur de la Nation avant vos intérêts électoralistes en région, et qu’en cela vous préférerez  œuvrer à la promotion, à la défense, à l’illustration et au développement de la langue française plutôt qu’à l’avenir politique des langues ethniques de notre pays, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Sénateur, l’expression de notre plus haute considération républicaine.

 

Régis Ravat,

Président de l’A.FR.AV

 

 


 

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