A.FR.AV.

Association FRancophonie AVenir

 

 

De :

M. Régis Ravat

Président de l'A.FR.AV

Parc Louis Riel

2811, chemin de Saint-Paul

30129 Manduel

Courriel : afrav@aliceadsl.fr

 

À l'attention de Mme Marie-Josée Roig,

Maire d'Avignon

Hôtel de Ville

84045 Avignon Cedex 9

 

 

 

Manduel, le 3 août 2009

 

 

 

Lettre recommandée avec accusé de réception n° RA 4523 6828 1FR

 

Objet : Descriptifs bilingues français-anglais des monuments d’Avignon, une infraction à la loi de la République !

 

 

Madame le Maire,

 

Nous avons constaté que les descriptifs des monuments de la  ville d’Avignon étaient bilingues français-anglais.

Nous voudrions vous dire, par la présente lettre, que non seulement cet affichage bilingue français-anglais est une marque intolérable de soumission à la langue de l’Empire, une insulte aux langues étrangères autres que l’anglais, une négation de la diversité et de la richesse linguistiques des touristes qui nous visitent, mais c’est également un non-respect de la loi de la République.

En effet, l’affichage bilingue français-anglais des monuments de la ville d’Avignon  représente une infraction flagrante à l’égard de la loi, il suffit pour s’en convaincre de lire l’article 4 de la loi n°94-665, dite loi Toubon :

Ainsi donc, comme le dit la loi, nous pouvons affirmer que l’affichage bilingue français-anglais des descriptifs des monuments de la ville d’Avignon est illégal.

Partant de ce constat, nous vous demandons donc de faire le nécessaire pour que, dans les meilleurs délais, ce bilinguisme illicite disparaisse des murs d’Avignon.

Permettez-nous de vous rappeler, puisque Monsieur le Président de la République est votre ami, quelques phrases qu’il a dites lors de son discours de Caen prononcé le 9 mars 2007 :

« La France, c’est une langue, une langue qu’elle met à la disposition de tous les hommes. Le français disait Rivarol, ce n’est plus la langue française, c’est la langue humaine. »

« Le français, c’est l’âme de la France, c’est son esprit, c’est sa culture, c’est sa pensée, c’est sa liberté. C’est le droit de penser autrement que selon la pensée dominante. La diversité linguistique, c’est la condition de la diversité culturelle et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. La langue n’est pas une marchandise, la langue n’est pas une technique. »

« L’obsession d’une langue unique au prétexte de l’efficacité est un leurre qui masque les effets de domination de la pensée unique dont la langue unique est l’antichambre. Mais l’efficacité n’est même pas prouvée : la Renaissance où tout le monde s’est mis à penser et à écrire dans sa langue nationale fut plus féconde pour la pensée humaine que les longs siècles de domination exclusive du latin, comme si la créativité était bel et bien inséparable de la diversité. »

« Nous avons le devoir pour nos enfants, pour l’avenir de la civilisation mondiale, pour la défense d’une certaine idée de l’homme, de promouvoir la langue française. »

« Si je suis élu, je mettrai la francophonie au rang des priorités diplomatiques de la France. Je renforcerai tout à la fois le dispositif de l’action culturelle de la France à l’étranger et l’aide à la création, parce que c’est par la création que le français rayonne. »

« Je veillerai à ce que dans les entreprises installées sur le territoire français la langue de travail soit le français dès lors qu’il n’y a aucune nécessité économique ou commerciale qui oblige à s’exprimer dans une autre langue. »

« Je me battrai pour que dans les instances européennes et à l’ONU le français continue d’être employé. Ce sera naturellement une obligation absolue pour tout représentant de la France dans des organisations internationales. »

Etc.

En espérant que ces belles phrases de notre Président vous inspirent, en faisant le vœu que vous allez mettre désormais tout en œuvre pour que la belle ville d’Avignon ne se fasse pas peindre aux couleurs de l’anglophonie et en attendant votre réponse sur ce que vous comptez faire dans l’immédiat pour éliminer l’affichage illicite français-anglais des descriptifs de ses monuments, nous vous prions, Madame le Maire, d’accepter l’expression de toute notre considération.

 

Régis Ravat,

          Président de l’A.FR.AV.

 

 

 

 

 

 

Réponse de la mairie d'Avignon

 

 

Devant cette réponse scandaleuse,

une riposte se prépare.

 

 

L'Affichage illicite à Avignon 

Possibilité de noter cette vidéo et d'y apporter un commentaire,

en allant sur : http://youtu.be/k99NdTxXpPU

 

Chers Adhérents, ou simples visiteurs de ce site, merci d'écrire à Mme Roig pour lui faire part de votre réprobation quant au fait que les descriptions des monuments d'Avignon soient données seulement en anglais pour les touristes étrangers non francophones.

Si vous êtes de passage à Avignon, ou si vous voulez agir ailleurs contre le bilinguisme français-anglais en France, merci de penser à coller notre autocollant  « Et en allemand, espagnol et italien » sur les panneaux fautifs.

(autocollants gratuits pour les adhérents de l'Afrav ; voir notre secrétaire administrative pour les non-adhérents)

 

Pour étayer notre dossier,

nous avons écrit à la DRCCRF d'Avignon

 

 

 

  Le vendredi 5 mars 2010,

notre affaire passait dans le Provençal :

Le français file-t-il à l'anglaise pour satisfaire les touristes

L'association A.FR.AV conteste le bilinguisme exclusif français-anglais

Plutôt que d'engager une bataille juridique, l'association dénonce ce bilinguisme en collant des adhésifs sur les panneaux.

Photo Jérôme Rey 

Si le philosophe Michel Serres déplore « qu'il y a plus de mots anglais sur les murs de Paris qu'il n'y avait de mots allemands sous l'Occupation », Régis Ravat craint, lui à Avignon, que le français « file à l'anglaise » sous l'occupation touristique. Et s'il possède un bel accent occitan, le président national de l'Association FRancophonie AVenir (A.FR.AV), qui vit près de Nîmes, ne mâche pas ses mots parfois châtiés et tape du poing sur les panneaux publics de la ville.

Par un courrier missive daté de l'été dernier et où il demande à la Ville de vite faire le ménage, le président de l'association de défense de la langue française cite la loi Toubon (l'article 4 de la loi n°94-665) indiquant clairement que si les inscriptions « font l'objet de traductions, celles-ci sont au moins au nombre de deux ». Donc, de l'anglais, ok (euh, pardon Monsieur Ravat), mais alors avec de l'espagnol ou de l'allemand ou du portugais.

Face à ce « régionalisme anglophone » qui fait ainsi monter M. Ravat dans ses tours, la Ville, elle, ne perd pas son latin juridique. Par lettre, elle lui rétorque que « si ses remarques sont justifiées », le décret d'application de la loi « ne prévoit aucune sanction » pour ce non-respect. « C'est donc illégal et cette réponse est simplement intolérable », tonne Régis Ravat. Mais il s'agirait au final, selon l'analyse de l'avocat Guy Guinoun, d'une «asimple recommandation », qui désarme ainsi le « résistant linguistique » monté sur ses grands chevaux et qui est peut-être monté, là, sur le mauvais cheval de bataille. Après tout, en quoi la traduction dans une deuxième langue, sur les panneaux incriminés, peut soulager « le mal français » ?.

À la rigueur, selon l'avocat, une association de défense de l'allemand ou du provençal aurait plus de chance, si elle se lançait dans un recours juridique, d'attaquer avec gain de cause la Ville qui plaide, de son côté, avoir fait le choix « d'une des langues les plus parlées au monde » (l'anglais) et de s'y être arrêtée pour « des raisons pratiques » : « Il faudrait des panneaux plus grands pour d'autres traductions. Et quelles autres langues choisir ? En Alsace, l'allemand est clairement utile ! »

Cela dit, l'épidermique réaction de l'A.FR.AV a au moins le mérite de nous interroger, encore une fois, sur le triomphalisme de la langue universelle, si envahissant dans le domaine commercial, et sans cesse prêt à « décoller » partout. Par exemple, le préfet du Rhône, Jacques Gérault, avait, lui, refusé que les aéroports de Lyon prennent la dénomination anglaise Lyon-Airports. Voilà un exemple de « courage » à suivre pour « résister à la colonisation », estime Régis Ravat qui, n'écartant pas un jour l'attaque juridique à Avignon, compte monter d'un cran dans la bataille des panneaux et prévoit « de grosses actions cet été » pour faire « monter la pression populaire » : « L'association compte pour l'heure 180 membres. Il serait temps de comprendre que le piège du bilinguisme, c'est que tout le monde, en Europe, n'apprenne du coup que l'anglais, ce qui nuirait forcément au français.»

 

Axel PLESSIER

 

 

Source : laprovence.com, le vendredi 5 mars 2010

http://www.laprovence.com/article/avignon/le-francais-file-t-il-a-langlaise-pour-satisfaire-les-touristes

 

 

  Réaction de M. De Poli :

 

 

De : M. Daniel De Poli

     67400 - ILLKIRCH

     FRANCE

     daniel.depoli(chez)voila.fr

 

 

 

 

 

 

 

À :   aplessier@laprovence-presse.fr

 

Copie à : marie-josee.roig@mairie-avignon.com,

                  guyguenoun@gmail.com

                  philippe.debondue@mairie-avignon.com,

                  marie-francoise.rozenblit@mairie-avignon.com

                  contact@mairie-avignon.fr

                  information@ot-avignon.fr

 

le 13 mars 2010

Monsieur,

 

Je me permets de vous écrire, car j'ai lu avec grand intérêt votre article sur le bilinguisme illégal des panneaux à Avignon :

http://www.laprovence.com/article/avignon/le-francais-file-t-il-a-langlaise-pour-satisfaire-les-touristes

Je souhaiterais cependant apporter quelques compléments à vos propos :

 - Par lettre, la Ville rétorque à M. Ravat que « si ses remarques sont justifiées », le décret d'application de la loi « ne prévoit aucune sanction » pour ce non-respect.

- Je ne suis pas du tout d'accord avec cette affirmation. En effet, si la ville d'Avignon était attaquée en justice, il est clair qu'elle perdrait et se trouverait obligée de mettre fin à ce bilinguisme illégal avec sanctions financières à la clef. La preuve : d'autres cas de violation de la loi Toubon ont été sanctionnés par les tribunaux français et ont donné lieu à de lourdes amendes. Par exemple, la société américaine GEMS a été condamnée en mars 2006 à 570 000 euros d'amende pour avoir refusé de traduire en français ses documents de travail :
http://www.novethic.fr/novethic/site/article/index.jsp?id=99187

Or, il est évident que le montant exorbitant de cette amende n'est nullement mentionné dans la loi. Ainsi, si la ville d'Avignon était condamnée, il y aurait fatalement des sanctions financières, surtout si elle refuse d'obtempérer. Il est donc grand temps que cette action en justice soit lancée. Non seulement la ville d'Avignon se trouverait condamnée mais, en plus, son cas ferait jurisprudence. Comme cela a été le cas pour les Aéroports de Lyon. Après la reculade dans l'affaire du nom de ces aéroports, vous pouvez parier que plus personne n'osera bafouer notre langue nationale en donnant un nom anglais à un aéroport français.

- « C'est donc illégal et cette réponse est simplement intolérable », tonne Régis Ravat.

- M. Ravat a mille fois raison. Honte à la ville d'Avignon ! Qui viole ouvertement la loi et refuse de s'y conformer. C'est ahurissant.

- Mais il s'agirait au final, selon l'analyse de l'avocat Guy Guinoun, d'une « simple recommandation », (...).

- C'est faux. Ce n'est aucunement une recommandation mais un article de loi. L'article 4 de la loi Toubon :

http://www.dglf.culture.gouv.fr/lois/loi-fr.htm

Cet article est donc juridiquement contraignant.

- À la rigueur, selon l'avocat, une association de défense de l'allemand ou du provençal aurait plus de chance (...).

- Totalement faux là-aussi. Le débat ne concerne pas les langues en soi, mais le nombre de langues affichées.

- « Il faudrait des panneaux plus grands pour d'autres traductions ».

- Évidemment. Faisons-les !

- Et quelles autres langues choisir ?

- L'espagnol, bien sûr ! Comme le fait très bien la ville d'Avignon sur son site internet, preuve que l'anglais n'est pas du tout suffisant : http://www.avignon.fr

En Alsace, l'allemand est clairement utile !

J'habite en Alsace. Si traduction il y a, les panneaux sont souvent trilingues : français - allemand - anglais. Je n'ai jamais trouvé de panneaux bilingues français - anglais comme à Avignon.

- Cela dit, l'épidermique réaction de l'A.FR.AV a au moins le mérite de nous interroger, encore une fois, sur le triomphalisme de la langue universelle, (...).

- Mais l'anglais n'est aucunement une langue universelle ! 90% de la population mondiale ne le parle pas et l'anglais n'est la langue maternelle que de 7% de la population mondiale.

- si envahissant dans le domaine commercial, (...).

- La langue du commerce, c'est la langue du client.

- et sans cesse prêt à « décoller » partout.

- Il suffit de légiférer et l'anglais disparaît. Comme chez GEMS ou dans le cas des Aéroports de Lyon. Mais les exemples sont nombreux. Par exemple, les sociétés Europ Assistance et Nextirone ont elles aussi été condamnées pour avoir voulu imposer des logiciels en anglais sans traduction :

http://www.daily-bourse.fr/news.php?news=AFP080516175041.dkxxu5sl

Elles ont donc été obligées de faire disparaître l'anglais pour le remplacer par le français. Et personne ne s'en plaint, bien au contraire.

Pour conclure, il est urgent de lancer une action en justice contre la ville d'Avignon afin que cesse ce bilinguisme illégal, qui n'a que trop duré. Coller des autocollants ne fera pas reculer la ville. Seule une condamnation claire la fera reculer et fera ainsi jurisprudence, afin que de tels cas ne se reproduisent plus.

Bien à vous

 

Daniel De Poli

67400 Illkirch

Courriel : daniel.depoli(chez)voila.fr

 

  En mai 2011, la mairie d'Avignon, a fait mettre

une version italienne aux versions française et anglaise

des panneaux descriptifs des monuments de la ville.

Non seulement désormais, ces panneaux sont respectueux

de la loi, mais cette seconde langue étrangère ajoutée

contrebalance la toute puissance de l'anglais.

Ainsi la ville ne donnera plus l'aspect,

du moins sur ce plan-là,

d'être sous protectorat anglo-américain.

Bravo Avignon !