Qui
peut dire autrement ? L'évêque a bien fait l'œuvre
Pour
convaincre, il jura la parole d'honneur.
Mais
au lieu d'accomplir, Sir John fit la couleuvre.
Le
traître, il a fait honte au noble ambassadeur.
Il
a laissé hurler sa province enragée,
Il
ne l'a pas guidée, il n'a su que flatter,
Et
John, dans ses erreurs, l'a même encouragée.
Cet
homme n'a jamais rien fait pour racheter
La
parole d'honneur qui se trouve engagée.
Il
a trompé l'évêque, et puis l'a démenti
À
mots couverts, avec assez de politesse
Pour
cacher sa scélératesse,
Et
contenter ses gens sans nuire à son parti.
Il
a beau revêtir des façons imposantes,
Il
a beau se fier sur son habileté,
Il
rendra compte un jour au Seigneur irrité,
De
ses injustices criantes.
Ses
discours sont fins ; c'est le chef du Parlement.
Il
est assis parmi les princes du royaume.
Mais
à peine Sir John sera-t-il un atome
Lorsque
Dieu le fera paraître au jugement.
Et
qui sait même, dès ce monde,
S'il
ne faudra pas qu'il réponde
De
n'avoir été qu'un meneur
Sans
principes et sans honneur.
Tandis
que ce géant des Communes étale
Devant
Son Altesse royale
Et
devant les yeux du Marquis
Ses
qualités de diplomate,
Moi
je me fortifie, et mon cœur se dilate,
Dans
ce que la souffrance offre de plus exquis.
J'offre
à Dieu de grand cœur tous les maux que j'endure,
Afin
que son esprit souffle à mes ennemis
De
n'avoir pas la main trop dure
Vis-à-vis
de mon peuple soumis.