Slogan de campagne : 

"Toujours le camp des travailleurs".

 

 

Arlette  LAGUILLER

BP : 233

75865  PARIS  CEDEX 18

Tél. :  pas connu

Télécopie : pas connu

Site : www.lutte-ouvriere.org/

Courriel :  contact@lutte-ouvriere.org

 

Nom :

 LAGUILLER

Prénom :

 Arlette

Date de naissance :

 18 mars 1940 (62 ans)

Situation de famille :

 célibataire, sans enfant

Études :

 BEPC

Profession :

 retraitée

Famille politique :

 LO (Lutte Ouvrière)

Mandat électif :

 députée européenne

Passé présidentiel :

 cinquième candidature

     

RÉPONSE  DE  Mme LAGUILLER  À  NOTRE  QUESTIONNAIRE

PAS  DE  RÉPONSE

DEUX  DES  COURRIELS  QUE  NOUS  LUI  AVONS  ADRESSÉS :

 

COURRIEL N °1 (13/03/02)


Je trouve que l’on parle de plus en plus anglais. Cela devient pesant à tel point que je me demande si on n’est pas en train de se faire coloniser par la langue des Américains. 

Que comptez-vous faire pour lutter contre la politique actuelle qui consiste à nous gaver à l’anglais ? 

Que comptez-vous faire pour un réel enseignement des langues étrangères à l’école, qui ne soit pas que l’anglais, l’anglais et l’anglais ?  Ne pensez-vous pas qu’il serait temps de s’occuper de la langue française et de parier, pour le développer, de l’Espace francophone solidaire ?

 

 

 

RÉPONSE  (16/03/02)


Cela fait bien longtemps (près de quarante ans) qu’un homme de droite, Maurice Étiemble, s’est élevé violemment contre ce qu’il appelait le “franglais”. Et en remontant dans le temps, on peut en trouver d’autres pratiquement dans chaque génération. C’est pour dire que le phénomène n’est pas nouveau. Ajoutons, qu’un phénomène symétrique existe en Grande-Bretagne sous la forme de la "Campaign for real English" (campagne pour le véritable anglais), entre autres, qui milite pour la "purification" de la langue anglaise quelle juge "trop imprégnée" de mots venus du continent.
C’est une façon de poser les problèmes qui ne nous paraît pas juste et cela d’autant moins qu’elle a servi de paravent à bien des dérives nationalistes (celle de Maurras, par exemple, écrivain et militant d’extrême-droite qui se posa en champion de la langue française en son temps). Historiquement, toutes les langues se sont enrichies au contact des autres, et la langue française tout autant que les autres. Combien de mots utilisons-nous dans le langage courant qui nous sont venus de l’allemand, l’anglais, l’espagnol, voire le russe (bistrot, par exemple), sans parler bien sûr de l’héritage latin. Et on peut en dire de même de l’anglais, qui est un mélange de saxon, celte, latin, français et allemand, pour ne citer que les principales influences.
Alors, faudrait-il "geler" les langues dans leur état actuel en ne tolérant que les apports "internes" (comme si ce mot avait un sens à l’heure où tant de gens voyagent ou vont travailler aux quatre coins du globe) ? Ou bien faut-il au contraire reconnaître une bonne fois que c’est par ces apports réciproques que les langues se sont enrichies et continueront à s’enrichir ?
Cela dit, là où nous pouvons être d’accord, c’est sur l’apprentissage des langues. Oui, il faudrait se donner les moyens pour apprendre des langues, et pas seulement une, mais trois ou quatre, dès le plus jeune âge. On croit souvent que c’est du domaine de l’utopie (ou un monopole d’une élite). Mais il y a des pays, comme l’Inde ou l’Afrique du Sud, où toute une partie de la population, y compris dans les classes les plus pauvres où l’éducation formelle est limitée, n’a pas d’autre choix que de pratiquer couramment trois ou quatre langues en plus de la langue familiale. C’est donc que les neurones humains en ont les capacités et pour que ces capacités soient utilisées en l’absence d’un impératif immédiat, il suffit de s’en donner les moyens au niveau de l’éducation.
Et on peut penser que cela deviendra peu à peu une nécessité allant de soi pour tous. Car le monde craque dans ses frontières nationales. Et si, comme nous le souhaitons, ce carcan finit par éclater un jour en même temps que l’organisation sociale capitaliste qui le maintient en place, alors les hommes et les femmes cesseront d’être cloués à leur soi national par les contingences matérielles. Et il deviendra sans doute commun pour chacun d’aller passer plusieurs années dans des points différents du globe, en apprenant d’autres traditions culturelles et linguistiques et en les enrichissant. Qu’en sortira-t-il ? Une langue universelle unique ? Probablement pas, mais bien plutôt, parce que l’humanité est avant tout riche de sa diversité, une multitude de cultures s’enrichissant à un rythme inconnu jusqu’alors au contact des autres et ressentant pour cette raison le besoin d’avoir un tel contact, au lieu de le craindre comme aujourd’hui.

 

 

 

COURRIEL N °2 (20/03/02)


Je vous remercie d’avoir répondu à mon courriel du 13 mars relatif aux problèmes des langues. Je suis surpris d’apprendre cependant qu’ Étiemble avait pour prénom “Maurice” et que c’était un homme de droite, car on m’a toujours dit qu’il se prénommait “René” et que c’était un ardent militant communiste.
Je suis bien d’accord avec vous lorsque vous dites que toutes les langues se sont enrichies au contact des autres, mais le problème aujourd’hui c’est que dans “au contact des autres”, il faut comprendre, l’anglais, l’anglais et l’anglais. Ce n’est pas le multiculturalisme qui menace les langues du monde, mais c’est bien l’uniculturalisme américain qui est une vraie menace. Quelques mots d’anglais dans une langue, ce n’est pas grave, mais des centaines, des milliers, ce n’est plus de l’enrichissement, c’est une invasion, une inondation, une avalanche, cela est dévastateur, voire mortel. Les apports d’allemand, d’espagnol, d’italien, de russe, d’arabe dans notre langue sont ridiculement bas par rapport à l’apport d’anglo­américain. Trouvez-vous normal qu’une université de Montpellier délivre des "Bachelor of business...",  ainsi qu’une autre à Rouen dispense la plupart de ses cours en anglais ? Et que dire de la plupart des chansons à la radio qui sont en anglais ? Tout cela n’est plus de l’enrichissement, c’est de la colonisation, et je ne comprends pas que des gens de gauche comme vous, qui ont toujours critiqué la France colonisatrice, ne critiquent pas la colonisation linguistique et culturelle que nous subissons aujourd’hui du monde anglo-américain. Vous parlez d’apprendre 3 ou 4 langues étrangères à l’école, mais peut-être serait-il plus judicieux avant cela que nos jeunes apprennent et maîtrisent correctement la langue française. Aujourd’hui, méthode globale aidant (merci M. Bourdieu et toute sa clique !), des millions de jeunes sont aux portes de l’illettrisme. Et ce n’est pas demain, croyez-moi, qu’ils liront et comprendront, Rousseau, Marx et les autres qui ont forgé l’esprit humaniste et révolutionnaire de nos aïeux. On dirait qu’aujourd’hui l’enseignement est fait pour que nos jeunes soient capables simplement de manipuler des manettes de jeux vidéo, d’écouter de la chanson américaine, d’aller se faire exploiter dans des boulots types Mac Do ou Disney. Vous parlez comme d’un bien que les frontières nationales craquent et que ce sera positif d’aller travailler à l’autre bout du monde. Pourtant, Vivre et Travailler au Pays, près de sa famille, de ses lois, de son syndicat, de ses repères, de ses camarades militants, me semble être une force plus qu’une tare. S’expatrier, n’est-ce pas répondre avant tout au bon vouloir de l’industrie capitaliste qui considère l’Humain comme un pion interchangeable pouvant être déplacé sur ordre ? Je n’appelle pas cela une avancée sociale.
Bref, je regrette que vous ne preniez pas en compte dans votre programme politique la lutte contre notre anglicisation et que, ce faisant, vous ne vous opposiez pas au tout anglais.

 

 

PAS  DE RÉPONSE  

 

RÉSULTATS  OBTENUS  SELON  NOS  CRITÈRES :

 

QUESTIONNAIRE

0 point

N'a pas eu la politesse de répondre à notre questionnaire.

0 point

Néant

0 point

Néant

0 point

Néant

 

COURRIELS

2 points

N'a eu la politesse de répondre qu'à un seul de nos courriels.

0 point

Réponse non satisfaisante.

0 point

Néant

 

RESPECT  DE  LA  LOI  TOUBON

0 point

Emploie le mot anglais “e-mail” dans son site.

 

ÉLÉMENT  POUR  OU  CONTRE  NOTRE  CAUSE

1 point

Leur site international est multilingue. (http://www.home.worldnet.fr/lo-uci/)

TOTAL

3/20

 AU  DÉBUT  DU  MOIS  DE  SEPTEMBRE  2002,  NOUS  AVONS

 ENVOYÉ  LES  RÉSULTATS  DE  NOTRE  ENQUÊTE  

À  Mme LAGUILLER,  CELLE - CI  NE  NOUS  PAS  A  RÉPONDU.