Slogan de campagne : 

"Présider autrement une France plus juste".

 

 

Lionel  JOSPIN

325, rue Saint-Martin

75003  PARIS

Tél. :  01 44 78 35 35

Télécopie : 01 44 78 35 00

Site : www.lioneljospin.net

Courriel : ecourrier@lioneljospin.net

 

Nom :

 JOSPIN

Prénom :

 Lionel

Date de naissance :

 12 juillet 1937 (64 ans)

Situation de famille :

 remarié, deux enfants

Études :

 Sciences-Po, ENA

Profession :

 haut fonctionnaire

Famille politique :

 PS (Parti Socialiste)

Mandat électif :

 Premier ministre

Passé présidentiel :

 deuxième candidature

     

RÉPONSE  DE  M. JOSPIN  À  NOTRE  QUESTIONNAIRE


Monsieur Régis RAVAT
Président de l’A.FR.AV
Association Francophonie Avenir
2811, chemin de Saint-Paul
30129 MANDUEL
 

 

Paris, le 9 avril 2002




     

      
     Monsieur,

     J’ai bien reçu votre questionnaire du 18 mars dernier et c’est bien volontiers que je réponds aux trois questions que vous avez bien voulu me poser.
    

     Ce n’est pas une nouveauté, j'ai toujours défendu la Francophonie et particulièrement en tant que Premier Ministre. Je compte, dans les cinq prochaines années, la développer en coopération avec les grandes zones linguistiques de notre planète : lusophonie, arabophonie, hispanophonie et... anglophonie. La France sera encore plus présente dans les organismes multilatéraux de la Francophonie. Je pense notamment à l’Agence de la Francophonie, l’Agence Universitaire de la Francophonie et TV5 dont vous avez pu d’ailleurs apprécier les progrès récents qui ont été accomplis.
     

     Vous savez aussi que le Haut Conseil de la Francophonie au financement duquel a France participe largement est désormais sous l’autorité du Secrétaire général de la Francophonie.
     

     Enfin, si les Français m’accordent leur confiance, je participerai au prochain sommet de la Francophonie qui doit se tenir à Beyrouth les 18, 19 et 20 octobre prochains. Le thème dont nous discuterons est le dialogue entre les cultures.

     Contrairement à une idée répandue, le nombre de locuteurs de notre langue n’est pas en diminution, bien au contraire, et pays par pays, nous négocions souvent avec succès la place de notre langue comme deuxième langue vivante étudiée dans les établissements scolaires.

     Je suis conscient qu’un effort particulier doit être entrepris pour que le français continue d’occuper une place prépondérante aux côtés d’autres langues dans les institutions européennes.

     Cela signifie aussi que les jeunes Français, et aussi les moins jeunes, aient une pratique courante de plusieurs autres langues qui peuvent être apprises dès la maternelle. Je compte expliquer aux parents qu’il n’est pas nécessaire dans un premier temps d’être initié exclusivement à l’anglais.

     Le pluralisme linguistique, voilà ma politique. Il ne s’agit donc pas ni d’ignorer les langues régionales, patrimoine de notre pays, ni de leur donner une place excessive. Selon l’article 2 de la Constitution, le français demeure la langue de la République. La France signera la Charte européenne des langues régionales et je demanderai l’inscription de appartenance de la France à la Francophonie dans notre Constitution.

     En espérant avoir répondu précisément à vos questions, je vous prie de croire, Monsieur, à l’assurance de toute ma considération.


Lionel JOSPIN

TROIS  DES  COURRIELS  QUE  NOUS  LUI  AVONS  ADRESSÉS :

 

COURRIEL N °1 (02/04/02)



L’anglais est en train de devenir la langue de l’Europe, autrement dit notre avenir est de parler américain et de disparaître dans l’anglophonie.
Pourquoi si peu de réaction face à cette mort annoncée ?
Pourquoi aucune politique volontariste pour la langue française et la francophonie ?

 

 

 

RÉPONSE  (06/04/02)


Notre langue a joué un rôle considérable dans notre histoire et notre culture. D’ailleurs, l’État, la Nation et la langue française se sont bâtis de concert. Elle a été et reste le ciment de notre République. C’est un bien commun que chacun doit être en mesure de s’approprier. La langue d’un pays n’est pas seulement un héritage de l’Histoire, mais aussi une chance pour la citoyenneté et la démocratie. L’enseignement du français et sa revalorisation sont le fruit d’une volonté politique, car sa maîtrise est un objectif fondamental pour une politique d’intégration réussie et une question d’égalité entre citoyens.
Le français est présent sur les cinq continents. Plus de cent dix millions d’hommes et de femmes le parlent. Plus de quinze millions d’élèves l’apprennent au sein de l’espace francophone. Le français est, après l’anglais, la langue étrangère la plus apprise dans le monde. Son apprentissage fait l’objet d’un engagement volontariste du gouvernement afin d’assurer le maintien d’un plurilinguisme face au poids croissant de l’anglais. D’ailleurs, notre réseau culturel et linguistique à l’étranger est un des plus denses de la planète.
Parallèlement, tous les nouveaux moyens de traitement de la connaissance et de la communication doivent être exploités pour faire du français une langue internationale de diffusion de l’information. Et cela non seulement dans les domaines de la culture et du droit, mais aussi dans ceux des sciences, des techniques et de l’économie. Il est capital que le français trouve toute sa place dans le champ économique et dans celui de l’lnternet pour tenir son rang en Europe et dans le monde.

L’équipe e-courrier.

 

 

 

COURRIEL N° 2 (11/04/02)

 

Je vous remercie pour la réponse que vous m’avez envoyée relative à mon courriel qui parlait du manque de volonté politique pour faire gagner la langue française et la Francophonie (02/04/02). Sincèrement, je ne pense pas que vous soyez un fervent défenseur de la langue française ni un adepte inconditionnel de la Francophonie.
Vous êtes plutôt tourné vers l’Europe fédérale des Régions et sur le monde anglo-américain. Pour parler concrètement et pour être court, comment se fait-il que sur des sites publics français tels que ceux de l’INSEE, d’UBIFRANCE, de l’AFD (Agence Française de Développement), du CNRS, de I’ANVAR, de la Bibliothèque Nationale de France, de la CNAM, de la Commission Nationale du Film de France, de l'INRIA, etc., il y ait bilinguisme français-anglais, cela en parfaite infraction avec la loi n° 94-665 et en parfaite infraction aussi avec la circulaire du 7 octobre 1999 relative aux sites Internet des services et des établissements publics de l’État ?
Croyez-vous qu’un homme d’État, digne de ce nom, accepterait que la loi soit ainsi bafouée et cela au profit, qui plus est, de la langue anglaise qui menace de mort les langues du monde entier ?

 

 

 

RÉPONSE  (12/04/02)


Croyez-vous sincèrement qu’un homme d’État digne de ce nom a du temps pour savoir ce qu’il se passe sur les sites publics français ? Est-ce une preuve intellectuellement recevable et honnête que Lionel Jospin souhaite la mort du français ? Êtes­vous bien informé pour affirmer que Lionel Jospin est tourné sur le monde anglo-américain (Si tel est le cas, nous ne le soutiendrions pas, je vous l’affirme)?

L’équipe
"
e-courrier".

 

 

 

COURRIEL N° 3 (/04/02)

 

Merci d’avoir répondu à mon courriel du 11/04/02 dénonçant le fait que bien des sites du Service public français, avec leurs pages en anglais, ne respectent pas la loi sur le français et que, ce faisant, par leur silence et leur laisser-faire les responsables politiques, dont M. Jospin, officialisent l' ANGLAIS en France.
Vous me demandez si je suis bien informé pour affirmer cela. Je prendrai alors un exemple récent, un exemple qui vous prouve que M. Jospin sait trouver le temps, quand il le veut, pour les questions linguistiques. Il s’agit du décret n° 2002-480 du 8 avril 2002 modifiant le décret n° 99-747 du 30 août 1999 relatif à la création du grade de "MASTAIRE". M. Jospin y décrète que désormais le mot "MASTAIRE” (faisant trop français somme toute) est remplacé par le mot “MASTER” (qui lui est bien anglais). À cet exemple concret on peut en ajouter, hélas, bien d’autres, des exemples où le français est bafoué “grâce au gouvernement”: la loi MURCEF, le Protocole de Londres, l’Eurocorps, les congrès qui se font chez nous en anglais en dépit de la loi, les travaux scientifiques de nos chercheurs qui doivent être rédigés en anglais (Institut Pasteur, Hôpitaux de Paris), le CNC qui finance des films français faits en anglais, etc. Comme vous le voyez, Mesdames et Messieurs, je ne me permets pas de critiquer sans connaissance de cause.

 

 

 

PAS  DE  RÉPONSE 

 

RÉSULTATS  OBTENUS  SELON  NOS  CRITÈRES :

 

QUESTIONNAIRE

4 points

A eu la politesse de répondre à notre questionnaire.

0 point

Il négocie pour que notre langue ait la place de deuxième langue vivante étudiée à l'étranger. Cela laisse supposer qu’il ne conteste nullement à l’anglais sa suprématie.

0 point

La France signera la charte européenne des langues régionales.

0 point

Au dialogue entre les cultures pour faire avancer la Francophonie, nous préférerions un dialogue en français entre universitaires, chercheurs, artistes, étudiants, industriels, etc., pour souder en solidarité et en fraternité les Francophones entre eux.

 

COURRIELS

4 points

A eu la politesse de répondre à au moins deux de nos courriels.

0 point

Réponse passe partout, réponse non satisfaisante.

0 point

Réponse non satisfaisante.

 

RESPECT  DE  LA  LOI  TOUBON

0 point

Emploie le mot anglais “e-mail” dans son site.

 

ÉLÉMENT  POUR  OU  CONTRE  NOTRE  CAUSE

0 point

Emploie le mot anglais "newsletter" dans son site et ses courriels, et a employé abondamment le terme franglais “e-courrier” (qu’il doit prononcer très certainement “i-courrier”) pour ce que l’on pourrait traduire en français par courrieleur” (qui fait des courriels).

TOTAL

8/20

 AU  DÉBUT  DU  MOIS  DE  SEPTEMBRE  2002,  NOUS  AVONS

 ENVOYÉ  LES  RÉSULTATS  DE  NOTRE  ENQUÊTE  

À  M. JOSPIN,  CELUI - CI  NE  NOUS  A  PAS  RÉPONDU.