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Monsieur Régis RAVAT
Président de l’A.FR.AV
Association Francophonie Avenir
2811, chemin de Saint-Paul
30129 MANDUEL |
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Paris, le 4 avril 2002 |
Monsieur le Président,
Robert HUE a bien reçu votre courrier concernant la francophonie et m’a chargé de vous répondre.
La question de la francophonie est, de son point de vue, indissociable de la réflexion plus générale que nous devons porter sur l’enseignement des langues vivantes dans notre pays et les objectifs de l’enseignement in fine.
Il est donc incontestable pour lui que ce qui doit guider la démarche de
l’Éducation nationale en ces domaines est de favoriser autant que faire se peut l’ouverture la plus large possible de nos jeunes à
l’ensemble des cultures et des langues du monde, et donc pas seulement à la langue anglaise.
C’est ainsi, même s’il s’agit d’un débat portant sur une autre question que celle de l’enseignement, que les parlementaires communistes se sont prononcés récemment contre une mesure prévoyant en quelque sorte que l’anglais deviendrait la langue naturelle de l’information financière et boursière.
S’agissant de l’enseignement, il nous semble très souhaitable que soient d’une part maintenues et développées les expériences qui ont pu être menées en matière d’apprentissage précoce des langues vivantes -et pas seulement donc de l’anglais - et que d’autre part, des initiatives soient prises pour que les élèves bénéficient d’un plus large choix d’apprentissage que celui aujourd’hui proposé.
Cela passe notamment par la relance de la formation d’enseignants des langues vivantes autres que l’anglais, car c’est aussi la raréfaction des postes ouverts dans les concours de recrutement qui a pu générer la réduction de l’offre d’enseignement proposée aux jeunes.
Concernant la question des langues régionales, la démarche sans doute la plus adaptée consiste à
proposer cet enseignement sous forme facultative et à ne rien imposer en cette matière aux enfants scolarisés dans les établissements situés dans les régions de notre pays où se pratique tel ou tel idiome régional.
La récente décision du Conseil Constitutionnel sur la Corse illustre, si besoin, que c’est là la seule voie possible : il ne peut s’agir en dernière instance que de susciter la curiosité et l’intérêt, non d’imposer un enseignement.
Enfin, sur la question du rayonnement international de la Francophonie, force est là encore de constater que
la France doit conduire une démarche particulière, fondée notamment sur la place qu’elle peut occuper dans les rapports économiques internationaux ou des mesures qu’elle peut prendre pour consolider
le réseau des établissements français à l’étranger.
Je partage pleinement votre sentiment sur la nécessité pour notre pays de peser d’une autre manière dans la définition des relations économiques internationales, et d’être notamment, dans l’esprit qui émerge aujourd’hui d’initiatives comme le Forum Social Mondial de Porto
Alegre, à l’initiative de tout ce qui peut favoriser l’émancipation des pays du Sud.
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Jean-Paul MAGNON |
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