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Monsieur Régis RAVAT
Président de l’A.FR.AV
Association Francophonie Avenir
2811, chemin de Saint-Paul
30129 MANDUEL |
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Paris, le 26 mars 2002 |
Monsieur le Président,
J’ai bien reçu votre lettre du 11 mars dernier par laquelle vous appelez l’attention de Jean-Marie Le Pen sur la langue française et la Francophonie. Nous y sommes d’autant plus sensibles que nous défendons, seuls de longue date, le concept de Francité qui va, pour nous, plus loin que la seule francophonie et pourrait rassembler toutes les nations qui se reconnaissent dans le modèle de civilisation et de relations internationales qu’incarne et pourrait promouvoir la France, face au mondialisme d’inspiration anglo-saxonne.
La question est éminemment politique et l’affaiblissement de notre souveraineté nationale a, pour corollaire, celle de notre
langue ; c’est la raison pour laquelle la promotion de la seconde est inséparable du combat pour maintenir la première. Une très large partie de notre programme culturel porte, en outre, sur la langue française,
en France et dans le monde puisque, comme l’a dit Frédéric Mistral, «un peuple qui perd sa langue, perd son âme ».
PROMOUVOIR ET DÉFENDRE LA LANGUE FRANÇAISE
1. Protéger la langue française dans notre pays
La renaissance de la véritable culture française implique nécessairement la défense et la promotion de la langue nationale
à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières. Un Conseil de défense de la langue française, constitué à partir des académies de l’Institut de France, mais aussi du monde politique, scientifique et économique, sera créé pour s’opposer au jargon et au franglais qui envahissent notre langue. Les sanctions pour atteintes délibérées à la langue française seront renforcées dans le cadre de la loi de 1994.
2. Promouvoir la langue française dans le monde
Il convient, pour la diffusion du français à l’étranger, d’adopter une attitude offensive. L’enseignement de notre langue à l’étranger doit
être revitalisé, en particulier parmi les jeunes Européens qui ne l’étudient plus guère. Une politique active de rénovation et d’implantation d’écoles et de lycées français à l’étranger sera conduite dans le cadre d’accords bilatéraux. L’action des services diplomatiques et de coopération français à l’étranger sera accentuée en ce domaine, notamment à l’égard des pays francophones ou traditionnellement francophiles. Le réseau de
l'Alliance française sera étendu.
Tous les moyens modernes de diffusion (les satellites géostationnaires notamment) seront développés pour soutenir la présence culturelle française sur tous les continents, en particulier en Amérique du Nord, au Moyen-Orient, en Afrique et dans le Pacifique, où l’influence
anglo-saxonne est très sensible.
3. Remettre la langue française à l’honneur dans le monde
scientifique
Il est inadmissible qu’un ministre de “l’éducation nationale” (Claude Allègre) ait pu dire qu’il était souhaitable que les scientifiques français publient d’abord les résultats de leurs travaux en anglais. Tout sera mis en oeuvre pour doter notre pays d’un ensemble de publications internationales de qualité permettant la diffusion à l’étranger de ses travaux scientifiques. Chercheurs et scientifiques seront encouragés
à publier leurs travaux d’abord en français. Les établissements de recherche, les universités et l’Académie des sciences veilleront à la publication des travaux en français. Un programme de traduction en français des ouvrages scientifiques de tous domaines publiés en langues étrangères sera lancé par le ministère chargé de la recherche.
4. Encourager la lecture et le livre
Le rayonnement d’une langue passant le plus immédiatement par le livre, il faut encourager la lecture dès le plus jeune âge. Cela suppose le rejet de la méthode globale au profit de la méthode syllabique qui, seule, donne les bases suffisantes pour une bonne maîtrise de notre langue écrite et orale. Par ailleurs, les pouvoirs publics dégageront les crédits nécessaires à la rénovation des bibliothèques et à la valorisation de leurs fonds auprès des Français. Les universités seront aidées pour rénover leurs bibliothèques et se doter d’une capacité d’édition comparable à celle de leurs homologues européennes ou américaines. Les collectivités locales mettront en place des chèques-lecture pour favoriser l’achat de livres au profit des plus jeunes.
5. Préserver les langues régionales authentiques dans le respect de la langue française
Il n’est nullement choquant qu’Alsaciens, Basques, Bretons, Corses, Picards... soient attachés à leurs coutumes et spécialement à leur langue locale. Les langues régionales authentiques doivent pouvoir étre transmises, mais, en aucun cas, elles ne doivent prendre un caractère obligatoire ni remplacer la langue française, qui doit demeurer la langue officielle et courante de tous les Français.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
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Thierry Martin |
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Conseiller technique chargé du courrier thématique |