(EXTRAIT du n° 57 - novembre-décembre 2004) 

 

français hors les murs

 

Les mentalités évoluent. Il n'y a pas si longtemps qu'il eût été incongru de s'interroger sur le maintien de la Belgique, cette "fabrication anglaise", ainsi dénommée dans un dossier pédagogique constitué au tournant du siècle, à l'initiative de la Présidence du gouvernement wallon.

Cessons d'évoquer Jules César pour donner à un État factice des gages d'ancienneté décrétés par Henri Pirenne et tenons-nous en aux raisons invoquées par le comte de Ficquelmont en 1853, Lord Palmerston, l'Angleterre et le continent.

Cette Angleterre ne voulait pas plus d'un contrôle du delta des trois fleuves (Escaut, Meuse, Rhin) par la Hollande, puissance coloniale, que par la France de Napoléon. La Belgique servait ses intérêts et la France fit le même calcul. Le petit royaume allait devenir une pièce maîtresse dans le dispositif défensif d'une Entente cordiale qui fonctionna en 1914 et en 1940.

À présent, renversement de la situation dont tous se félicitent.

(...)

 

André Patris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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(EXTRAIT du n° 56 - septembre-octobre 2004) 

 

Le divorce est pour demain

 

(...) Chiffres à l'appui, le divorce belge ne tardera plus.

Les francophones ne tiennent guère à ce qu'on en parle, insistant à temps et à contretemps sur les obligations d'une mythique solidarité nationale.

La nation belge n'existe pas, confiait naguère Hervé Hasquin, ci-devant président de la Communauté française, au Vif-L'Express. Ni non plus "une nation francophone (qui) ne correspond à rien", vient-il de répondre au Soir, le 18 août dernier ! Mais la classe politique d'expression française a toujours fait comme si de rien n'était. Elle jure qu'elle ne cédera pas au chantage flamand, comme si elle avait pour elle la constitution, un monument d'ailleurs en voie de démolition.

(...)

 

André Patris

 

 

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(EXTRAIT du n° 55 - juillet-août 2004) 

 

Différences...

 

(...) Les Wallons ont tendance à dire que cela va mal en France quand ils voient des images de manifestations parfois musclées. Et si cela était l'illustration d'une culture politique et citoyenne bien vivante, d'une démocratie participative ? Les wallons ont-ils oublié qu'ils ont pris part, dans le passé, à cette même culture ? Faut-il leur rappeler la Question royale de 1950, la grande grève de 1960-61, les 6000 000 signatures du pétitionnement pour le fédéralisme, les comités blancs,... ?

Le prochain réveil est-il proche ? Les Wallons accepteront-ils le menu indigeste que le nouveau gouvernement flamand va vouloir leur imposer (régionalisation de la SNCB, de pans entiers de la sécurité sociale, etc.) ?

L'heure de vérité approche-t-elle enfin ?

(...)

 

Paul Durieux

 

 

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(EXTRAIT du n° 54 - mai-juin 2004) 

 

Flamands, Catalans, Basques : même arrière-pensée 

 

(...) Le cahier des revendications autonomistes de la Flandre, constituée en Vlaamse gemeenschap, décrétant que Bruxelles est sa capitale (!) et, cultivant l'ostracisme vis-à-vis du "compatriote" français pour raison de pureté ethnolinguistique, établit surabondamment le nationalisme flamand. Des avantages sont de plus en plus octroyés à qui opte pour la nationalité flamande à Bruxelles ! Le sabotage programmé des élections européennes, annoncé par les bourgmestres flamands avec, en tête, Jean-Luc Dehaene, vice-président de la Communauté européenne, s'inscrit parfaitement dans cette logique ethnique autour de la Région de Bruxelles.

Le nationalisme flamand n'a rien à envier au nationalisme basque ou catalan, tous deux déterminés à parfaire leur autonomie, beau souci pour Madrid ! On croit entendre le Vlaamse Leeuw, l'hymne national flamand, dans le chant catalan :

 "Catalunyia triomfant / tonara a esser rica i plena" 

(La Catalogne triomphante / retrouvera richesse et prospérité).

(...)

 

Marc De Middeleer

 

 

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(EXTRAIT du n° 53 - mars-avril 2004) 

 

Xénophobie pour gogos

 

La loi belge condamne la xénophobie. Par contre, l'une de ses variantes, la francophobie, installée patiemment et sournoisement, fait recette dans certains milieux prétendument intellectuels, tels ceux de maints journalistes de la RTBF, si talentueuse en ce domaine. Celle-ci n'est pas la seule.

En voici pour preuve cet extrait trouvé dans EURinfo (n° 277, juillet-août 2003, p. 11), un bimestriel édité par la Représentation en Belgique de la Commission européenne :

La Commission tire la sonnette d'alarme : la viabilité des finances publiques n'est pas assurée à terme dans huit États membres de la zone euro. Pourquoi ? Notamment en raison des conséquences budgétaires du vieillissement de la population ! Le problème concerne la Belgique, mais aussi, entre autres pays, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. Et bien plus encore la France où, selon la Commission, en l'absence de mesures radicales pour amoindrir l'impact du vieillissement, la dette publique s'envolera à 248 % du PIB en 2050 (c'est nous qui soulignons). 

Quand on sait que les économistes ne s'aventurent pas plus loin que trois ans dans leurs prospectives, on se demande pourquoi ces prévisionnistes pervers ne parlent pas carrément d'une dette de 4048 % du PIB en l'an 3000 ! Ainsi, il tombe sous le sens que les prévisions économiques faites en 1956 pour l'année 2003 eussent été du délire total ; et plus encore celles faites en 1898 pour 1945, puisque cette période de 47 ans comprend deux guerres mondiales ! Vraiment, il faut être un gogo pour se laisser prendre à cette francophobie primaire !

(...)

Adrien Laurant

 

 

 

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(EXTRAIT du n° 52 - janvier-février 2004) 

 

Dites-le autour de vous !

 

(...) qu'est (re)devenu aujourd'hui le territoire nommé Belgique né, au XIX e siècle, de la volonté de puissances extérieures ? Au beau milieu : une frontière -- quasiment d'État -- voulue par les gens du Nord pour se garder de ceux du Sud. Un mur politique et culturel que, sans doute, les voitures et les trains franchissent encore. Mais les idées ? Mais les sentiments ? Mais les projets ? Étanche, dans un seul sens, dès ses débuts (Wallons, dehors! Bruxellois, chez vous ! Francophones, on ne passe plus ! Waar de Vlamingen thuis zijn!), cette cloison dans l'autre sens, est de plus en plus poreuse : Aux produits flamands, le marché wallon ! Voyez le contenu de votre chariot au supermarché. Aux décideurs flamands, les emplois wallons ! Voyez les postes de direction, et ceux qui en découlent, dans les entreprises, les banques, les compagnies d'assurances, les ministères fédéraux, la Poste, la SNCB, les institutions parastatales. Aux capitaux flamands, les terrains wallons, les maisons ! Voyez les rachats dans l'industrie, le commerce, la presse, la campagne ardennaise et condruzienne. 

(...)

Oculus

 

 

 

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(EXTRAIT du n° 51 - novembre-décembre 2003) 

 

À propos du manifeste wallon

 

(...) Les auteurs soutiennent que la régionalisation, "principe profondément démocratique (...) conforme à la volonté de la population", aurait transformé la Wallonie en une sorte d'état "quasi souverain". Or, soit un état est souverain, soit il ne l'est pas ! La Wallonie ne l'est pas, puisqu'elle n'exerce aucune fonction régalienne (Défense nationale, Justice, Sécurité intérieure, Diplomatie, Finances) et ne jouit pas de la reconnaissance internationale.

À cet argument de droit s'ajoute l'argument de fait suivant : M. Jean-Claude Van Cauwenberghe, Ministre-président de la Région Wallonne, se conduit-il en chef d'État lorsqu'à l'occasion des dernières fêtes de Wallonie, on le voit s'arc-bouter sur la notion de "loyauté fédérale" et refuser "toute fuite en avant institutionnelle". (...)

 

 

 

 

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(EXTRAIT du n° 50 - septembre-octobre 2003)

 

Le tour de France 2004 en Wallonie

 

Dis papa, c'est quoi un Wallon ? Cette question se retrouve encore très souvent dans la bouche des jeunes Français. La présence d'une caravane wallonne sur le Tour 2003 a permis la distribution de 300 drapeaux au Coq Hardi et a peut-être aussi contribué un peu à faire découvrir aux Français la différence entre... belge et wallon.

Cela n'est pourtant qu'une goutte d'eau, face aux 12 500 drapeaux flamands vendus ou distribués par les 35 militants du groupe Vlaanderen vlagt (La Flandre pavoise). Jean-Luc Quévy et Maryse Chavrepirre, qui visitent le Tour depuis 3 ans, expriment leur satisfaction : Nous sommes heureux d'afficher le drapeau wallon qu'on nous a offert. Les Flamands se livrent ici à une démonstration de force comme dans la vie de tous les jours. Il est temps que les Wallons se prennent en mains. (...)

 

P. Durieux

 

 

 

 

 

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EXTRAIT du n° 49 - juillet-août 2003)

 

Les Wallons  fêteront le Tour de France 2004

 

C'est officiel depuis le 20 décembre 2002. Le Tour de France partira de Liège et les trois premières étapes se disputeront chez nous du 3 au 6 juillet 2004. Il traversera les 5 provinces wallonnes. La signature de la convention qui unit la société du Tour de France et l'ASBL chargée de mobiliser les énergies et les bonnes volontés autour de ce projet est un merveilleux exemple de la reconnaissance par un Français, Jean-Marie Leblanc, directeur du Tour, du savoir-faire wallon.

Le projet est ambitieux, conditionné par les excellentes relations entretenues au fil des années, entre les responsable de la société du Tour de France et notre région. Ensemble, ils organisent Liège-Bastogne-Liège, la Flèche wallonne, le Tour de la Région wallonne... N'oublions pas que sans la Société du Tour de France, ces 3 épreuves wallonnes n'existeraient plus !

 

P. Durieux

 

 

 

 

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(EXTRAIT du n° 48 - mai-juin 2003)

 

Du "neuf" pour le cours d'allemand !

 

9 décembre 2002 : coup de théâtre dans la politique d'enseignement des langues étrangères en Communauté française de Belgique ! La circulaire 433 du ministère de l'Enseignement secondaire et de l'Enseignement spécialisé Pierre Hazette s'intitule : "Revalorisation du cours d'allemand".

On n'y croyait plus. Les esprits confiants se réjouissent : enfin un ministre disposé à redresser la barre en faveur de la langue parlée par le plus grand nombre de citoyens européens ! (...)

 

Pierre Mélot

 

 

 

 

 

 

 

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(EXTRAIT du n° 47 - mars-avril 2003)


Assembler sans unir

 

Telle est la vraie devise de la Belgique « fédérale », dans cette période historique transitoire. « L’union fait la force » convenait à la Belgique unitaire, celle d’une couche sociale homogène, la haute bourgeoisie partout francophone. Ce temps est révolu et l’évolution institutionnelle encore inachevée montre combien il est erroné de confondre la dimension des bons sentiments ou de paisibles relations entre personnes d’une part et la dimension politique, celle des rapports des puissances et des intérêts collectifs ou particuliers sous couvert d’un intérêt communautaire.

La frontière entre la Flandre et la « Belgique française »est perceptible à de nombreux points de vue. Qui plus est, en Flandre, comme le dit l’écrivain triestin Claudio Magris : La frontière est une idole quand elle est vécue comme barrière pour repousser l’autre. C’est le combat anti-français hargneux à Fouron et dans la banlieue de Bruxelles, dans des frontières indues. (...)

 

Marc De Middeleer

 

 

 

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(EXTRAIT du n° 46 - janvier-février 2003)


 

La Francophonie a élu en octobre dernier son nouveau secrétaire général, lors du IXe Sommet de Beyrouth, en la personne d’Abdou DIOUF, ancien premier ministre du Sénégal (1970), dauphin et successeur de Léopold Sédar Senghor à la présidence de la République en 1981, réélu à plusieurs reprises jusqu’à passer la main non moins démocratiquement. Nos voeux l’accompagnent afin qu’il poursuive l’action de Boutros Boutros-Ghali, qui prend sa retraite. Il est de bon augure que ce choix ait eu le Liban pour cadre, carrefour séculaire de la rencontre et du croisement des cultures et des civilisations, dans un pays arabe scrupuleusement fidèle à la langue française depuis les lointaines Croisades.

Ce Sommet — dont nous avions précédemment détaillé l’ordre du jour — a réuni à Beyrouth plus de cinq dizaines de chefs d’État et de Gouvernement venus des cinq continents. Puisse ce symbole devenir localement porteur d’une dimension morale internationale, soutenant l’espoir que renaisse la confiance entre les peuples grâce au dialogue et à l’ouverture, valeurs constamment prônées par la Francophonie depuis son premier Sommet à Paris en 1986.

 

Pierre Bertrand

 

 

 

 

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(EXTRAIT du n° 45 - novembre-décembre 2002)

 

Certains «a priori» confinent au mieux la Francophonie dans le culturel. D’autres domaines, inattendus et combien concrets, ont suscité l’engagement des francophones. L’humanitaire est du nombre où leur apport concilie un mode opérationnel original avec une démarche intellectuelle particulière. Concernant l’aspect médical, l’expression de " Docteurs Français" a fait le tour du monde elle recouvre une façon spécifique d’agir au secours des hommes. Elle diffère totalement de la médecine pratiquée en milieu hospitalier, que ce soit en chirurgie opératoire, en diagnostic ou par la mise en pratique de compétences adaptées aux besoins immédiats. La médecine anglo­saxonne, quant à elle, privilégie l’évacuation des victimes plutôt que de les soigner sur place.

Ces «docteurs français » sont devenus les spécialistes de l’intervention en extrême urgence, répondant immédiatement à des situations dramatiques liées à de grandes catastrophes. Ils mettent rapidement on oeuvre une pratique médicale sans ressemblance avec aucune autre, qui associe aussitôt plusieurs disciplines complémentaires. La Francophonie s'est ainsi taillée une place prépondérante, caractéristique et nouvelle dans les relations fraternelles entre les nations. Elle s’inspire directement de son idéal d’humanisme universel.  (...)

Pierre Bertrand

 

 

 

 

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 (EXTRAIT du n° 44 - septembre-octobre 2002)

 

Bruxelles est beaucoup plus latine que l'on ne l'imagine. En effet, sur 960 000 habitants, elle compte 138 000 ressortissants d'un pays de l'Union européenne. Venus du nord de l'Europe ? Non pas, mais 40 000 Français, 25 000 Italiens, 23 000 Espagnols, 20 000 Portugais. 

Voilà la face réelle de ma ville. Et pas celle, placée sous l'égide anglo-américaine, que tentent d'imposer hommes politiques et promoteurs de tout poils, lors de manifestations où il leur convient de mettre à égalité culture flamande et culture française.

Il y a quelques années, le professeur de philosophie Van Parijs n'incitait-il pas les Bruxellois à faire de leur région le   " laboratoire européen" d'une lingua franca : l'anglais ;  le français et le néerlandais n'étant plus que des langues provinciales ! Cela représente l'aboutissement logique d'un bilinguisme artificiel contre lequel peu  -- c'est un euphémisme ! -- de politiques de l'espace Wallonie-Bruxelles se sont rebellés. (...)

 

Jean Bourdon

Président du Rassemblement pour l'Unité des Francophones (1A, square des Nations -- 1000 Bruxelles)

 

 

 

 

 

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(EXTRAIT du n° 43 - juillet-août 2002)

 

Dans une période de l'histoire où s'estompent les repères, les collaborateurs de notre revue expriment le voeu que la nouvelle Assemblée nationale affirme et concrétise davantage les valeurs républicaines.

La nation française doit être en mesure d'assumer, sans rien perdre de sa substance, les mutations entraînées par l'évolution de la société. En effet, les nations de l'Europe, et les régions qui en sont le substrat, sont et demeurent la meilleure garantie d'une diversité mise en péril par la loi d'airain du marché.

Les Wallons, en particulier, attendent de la France qu'elle leur soit accueillante après une longue séparation. La Flandre tient de moins en moins à la Belgique et à sa monarchie. Le divorce devient inéluctable. Il va falloir ouvrir les yeux à une classe politique bruxelloise et wallonne, apparemment résignée à jouer les utilités.

Dans la carte politique de l'Europe qui se dessine sous nos yeux, les nations européennes donneront à leur solidarité une expression politique nouvelle. Réconciliées, ces nations y trouveront leur place : la première. La Wallonie aura alors cessé d'être un enjeu, un territoire tampon, une barrière politique.

Wallonie-France espère que le gouvernement français ne sera pas insensible aux arguments qu'un nombre croissant de Wallons tirent d'une langue  et d'une culture communes (...)

 

 

 

 

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DIRECTEUR  DE  LA  PUBLICATION  :  JACQUES   LIÉNARD

Adresse:

 

Wallonie-France

49 bis, avenue de Gerlache

4000  LIÈGE

 

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