« j'essaie de convaincre ma fille... »
Xavier Bertrand, 39 ans, chiraquien, secrétaire d'État à l'Assurance maladie
Pourquoi avez-vous décidé de prendre des cours d’anglais ? • Xavier Bertrand. Lors du dernier Conseil européen des ministres de la Santé, à La Haye, les 9 et 10 septembre, j’ai pris conscience que ne pas maîtriser l’anglais était un véritable handicap. Je ne pensais pas qu’en tant que secrétaire d’État à l'Assurance maladie, je pourrais en avoir besoin. Je me suis trompé. Lors de ce conseil, je me suis aperçu que mes homologues, eux, le parlaient très bien. En séance plénière, sur les 25 ministres présents, nous n’étions que cinq avec des écouteurs pour déchiffrer l’anglais. On se fait vite remarquer ! Et puis, au-delà de la partie officielle, je me suis rendu compte que c’était un vrai problème pour tout ce qui est informel : impossible d’échanger avec vos collègues lors des pauses café. En rentrant au ministère, je me suis donc dit qu’il fallait que je m’y remette. Au bac, j’avais pourtant eu 18 sur 20 et mes profs m’ont toujours dit que j’avais une bonne oreille. Malheureusement, j’ai beaucoup perdu.
La classe politique française néglige-t-elle cette langue ? Oui. J’en suis le parfait exemple. Je pensais que seuls les
ministres des Affaires étrangères, européennes et de l’Agriculture
devaient maîtriser l’anglais. C’est une erreur. Quel que soit votre
domaine et quelle que soit la nationalité de vos homologues, l’anglais
permet de communiquer directement. Avoir recours à un interprète fait
perdre de la spontanéité. Moi qui crois beaucoup aux relations
personnelles pour faire passer des messages, ce n’est pas
négligeable. Cela fait perdre du temps. Xavier Bertrand lit quotidiennement l' "International Herald Tribune", et prend une heure et demie de cours d'anglais chaque semaine. (Photo LP/Matthieu de Martignac)
Mais n’est-ce pas un danger pour la francophonie ? Pas du tout. J’y suis très attaché et je continuerai lors de mes interventions officielles à m’exprimer en français. Mais si on veut compter sur la scène internationale, il faut montrer que l’on fait l’effort de l’anglais. Même si on est attaché à la francophonie, il faut accepter de maîtriser et de manier cet outil indispensable. Pour faire entendre la voix de la France, parler anglais en plus, c’est beaucoup mieux.
« Parler anglais pour faire entendre la voix de la France »
À
l’école, faut-il encourager l’apprentissage de l’anglais ? Propos
recueillis par L.V.
Source : Aujourd'hui en France, lundi 25 octobre 2004
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